Ont participé à ce recueil :
Olivier Adam, Pénélope Bagieu, Edmond Baudoin, Nicolas Bedos, Tahar Ben Jelloun, Berberian, Stephanie Blake, Geneviève Brisac, Sorj Chalandon, Philippe Claudel, Marie Darrieussecq, Philippe Delerm, Mathias Enard, Laurent Gaudé, Gauz, Brigitte Giraud, Régis Jauffret, Jul, Lola Lafon, Alain Mabanckou, Pascal Manoukian, Isabelle Monnin, Plantu, Claude Ponti, Jean-Michel Ribes, Lydie Salvayre, Joann Sfar, Abdellah Taïa, Olivier Tallec, Philippe Torreton, Minh Tran Huy, Lewis Trondheim, Valérie Zenatti, Alice Zeniter.
Les bénéfices de ce recueil de textes et de dessins sur le thème de l'exil et des réfugiés sont reversés au Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés, le HCR.
En
préambule, le HCR pour les réfugiés rappelle, qu'en 2015 , 750 000
personnes ont traversé la Méditerranée pour fuir guerre et persécution,
3000 ont péri noyées ou asphyxiées en essayant de rejoindre l'Europe.
Je trouve très belle l'idée de cet ouvrage et beau également le titre choisi, un seul mot qui veut dire beaucoup.
Des auteurs et des dessinateurs abordent la question des migrants sous des angles tous différents. Pour n'en citer que quelques uns :
- Philippe Claudel qui imagine des spectateurs indifférents sur la plage
guettant l'arrivée des embarcations de migrants
- Geneviève Brisac qui s'interroge sur les
significations des mots migrants et réfugiés
- Mathias Enard qui pousse un grand cri de colère
- Régis Jauffret qui écrit sur le petit Aylan
- Isabelle Monnin qui compare la méditerranée à "un cimetière liquide"
- Marie Darrieussecq qui parle de 12
femmes reliées par le théâtre et le féminisme qui se mobilisent pour un campement de migrants porte de St Ouen et parviennent à sensibiliser les pouvoirs publics
- Laurent Gaudé qui nous livre un magnifique
texte que j'aurai envie de retranscrire en entier...
Les textes des écrivains d'origine étrangère comme Alain Mabanckou ( qui signe un texte "Oui, je suis un migrant…"), Gauz, Abdellah Taia (qui intitule son texte "Ils sont comme moi") ont une résonance toute particulière.
J'ai choisi de citer les passages qui m'ont le plus touchée.
Une mère irakienne "Chez nous nous sommes tués par le gouvernement. On préfère mourir physiquement sur le chemin d'un rêve que de désespérer sur
le chemin d'une mort certaine décrétée par des fous et des lâches. "
Nicolas Bedos
"Le migrant c'est l'autre. Les réfugiés ce sont eux, nous les accueillons. L'exilé un mot plus juste encore c'est moi peut être. L'exil parle de la condition humaine de la manière la plus profonde."
Geneviève Brisac
"Pas question de s'installer ailleurs pour toujours. Son pays resterait
la Syrie, là ou il avait eu sa maison. Rien ne comptait plus pour lui :
la reconstruire, pierre à pierre, et y mourir."
Tahar Ben Jelloun qui imagine un jeune syrien écrivant sur un carton
"Aidez nous à retourner chez nous!"
"La droite française devrait penser avec sa tête plutôt qu'avec son Front."
Pascal Manoukian "Les échoués"
"Il ne faut pas regarder ce qu'ils sont mais ce qu'ils peuvent devenir.
Tous sont allés au bout de leurs projets malgré les risques.
Ils ont survécu à toutes épreuves. Ce sont des entrepreneurs"
Pascal Manoukian "Les échoués"
Et pour finir un extrait du très beau texte de Laurent Gaudé
"Regardez bien.
Ils portent la lumière
De ceux qui luttent pour la vie.
Et les dieux (s'il en existe encore)
les habitent.
Alors dans la nuit,
D'un coup, il apparaît que nous avons de la chance si c'est vers nous qu'ils avancent.
La colonne s'approche,
Et ce qu'elle désigne en silence,
C'est l'endroit où la vie vaut d'être vécue.
Il y a des mots que nous apprendrons de leur bouche,
Des joies que nous trouverons dans leurs yeux.
Regardez-les,
Ils ne nous prennent rien.
Lorsqu'ils ouvrent les mains,
Ce n'est pas pour supplier,
C'est pour nous offrir
Le rêve d'Europe
Que nous avons oublié."
Retrouvez l'avis de
Nicole
Dans la catégorie PONCTUATION
challenge organisé par
Enna