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dimanche 4 octobre 2015

Check-point de Jean-Christophe Rufin

 

Date de parution: avril 2015 chez Gallimard
Nombre de pages : 400


Nous sommes en 1995, lorsque les conflits balkaniques embrasaient la Croatie et la Bosnie centrale.
Un convoi d'une association caritative lyonnaise prend le chemin de la ligne de front. A bord de deux 15-tonnes chargés de vivres prennent place cinq humanitaires, Maud, une jeune femme et quatre hommes, ils acheminent les deux camions sur les routes de la Bosnie en guerre. Au fur et à mesure de leur avancée dans les montagnes enneigées, les intentions et les personnalités véritables des membres de l'expédition se révèlent. La solidarité se fissure, la tension monte, et la cargaison qu'il transporte pourrait bien être très explosive. Le courant ne passe vraiment pas entre les cinq coéquipiers, engagés dans cette aventure pour des raisons bien différentes.
Ce livre est un magistral "huis-clos roulant", pour reprendre la propre expression de l'auteur. C'est à la fois un roman à suspense et un thriller psychologique. Les personnages sont bien campés, même si l'ampleur de la haine entre Marc et Vauthier m'est restée assez incompréhensible.
On assiste à des scènes fortes, comme la découverte d'un massacre insoutenable, les bonds du camion pour sauter par-dessus un éboulement...

Dans ce livre Rufin pose des questions essentielles sur l'humanitaire : apporter de l'aide sous forme de vivres de vêtements ou s'engager en leur fournissant des armes pour se défendre? Passer de l’humanitaire pacifique à un engagement beaucoup plus lourd...
Belle lecture. 
  


Citations
"- Pomotch! annonça placidement Lionel.
C'était le mot magique, l'un des seuls qu'on leur ait fait apprendre pendant les deux journées de préparation au départ que l'association avait organisées à Lyon. Il signifiait "aide' et constituait l'expression la plus simple et la plus facilement compréhensible pour dire qu'ils étaient des humanitaires." 

"- C'est ça qui est terrible dans ce pays. Il est moche
Elle le regarda avec étonnement. Avait -il deviné ses pensées ou partageaient-ils les mêmes?
- ça doit être mieux l'été?
- à peine. De toute façon, dans ces montagnes, le paysage est toujours triste.
Ils traversèrent un village. Le bas des murs était taché par la boue grise et des charrettes à foin piquait du nez dans les cours.
- ici, la seule chose qui mette un peu de couleur dans le paysage, c'est le sang."


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