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mardi 29 novembre 2016

La succession de Jean-Paul Dubois



Date de parution : août 2016 aux éditions de l'Olivier
Nombre de pages : 240

La mort choisie

Paul, la trentaine, est joueur professionnel de pelote basque à Miami. Originaire de Toulouse, il est médecin mais a fui son métier et sa famille toxique.

En effet quelle étrange famille il a ! Sa mère Anna est plus sœur qu'épouse ou mère et développe une relation fusionnelle avec son frère Jules, son père est un médecin original qui pratique en short l'été, son grand père, devenu médecin de Staline à Moscou a quitté l'URSS avec un morceau de l’encéphale de Staline dont il a pratiqué l'autopsie...
Dans cette famille chacun vaque à ses occupations dans l'indifférence des autres mais c'est surtout une famille qui manque d'élan vital "tout simplement parce qu'ils n'avaient jamais su comment se tenir sur la terre ou dans l'eau." où le suicide est promu au rang de "sport national" , chacun a une "propension à quitter le théâtre avant la fin de la pièce."
Dans cette famille suicidaire chacun se suicide sans raison apparente et sans explication en prenant soin de mettre sa mort en scène.

Paul revient à Toulouse à l'occasion du suicide de son père, le dernier membre de sa famille. Il ne l'a pas vu depuis 4 ans et ne ressent rien lors de cette disparition. Il est juste surpris que tant de monde, certainement des anciens patients, vienne assister aux obsèques de cet homme qu'il a toujours trouvé froid, indifférent, qui ne s'est jamais intéressé à lui, qui n'a jamais assisté à ses matchs et qui n'a jamais parlé médecine avec lui...
Par contre se retrouver le dernier de la liste dans cette famille suicidaire amène Paul à s’interroger sur une éventuelle prédisposition génétique. Va-t-il devoir lutter contre ses gènes?

Paul va vivre quelques déconvenues à Miami et choisir de rentrer à Toulouse où il reprend le cabinet de son père. Cette succession va lui permettre de découvrir qui était vraiment son père, comment il exerçait son métier, quels liens il entretenait avec ses patients... Impossible d'en dire plus... 

J'ai beaucoup aimé ce roman même si les passages de l'histoire qui se passent à Miami dans le monde de la pelote basque m'ont moins intéressée. Ce roman est loin d'être aussi lugubre que le sujet pourrait le laisser présager, des notes d'humour et des personnages annexes allègent le récit (un chien sauvé des eaux, une belle norvégienne, un copain pelotari,  un médecin alcoolique ami du père, des vieilles voitures...). 
Jean-Paul Dubois aborde la question de la mort sous différentes formes de façon très émouvante. Le dernier tiers du roman m'a profondément marquée. 
C'est un roman qui se lit très facilement et qui n'est pas du tout plombant comme on pourrait le craindre.

Ce titre a été fait partie des deux premières sélections du Goncourt

Les avis de Delphine, Edyta, Clara et Violette


Citations
"Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière."

"J'avais 44 ans, la vie sociale d'un guéridon."

"J'étais trop malade de moi-même pour espérer soigner les autres."


L'auteur

Jean-Paul Dubois est né en 1950 à Toulouse où il vit actuellement.
Journaliste, puis grand reporter en 1984 pour Le Nouvel Observateur, il examine au scalpel les États-Unis et livre des chroniques qui seront publiées en deux volumes aux Éditions de l'Olivier : L'Amérique m'inquiète (1996) et Jusque-là tout allait bien en Amérique (2002).

Écrivain, Jean-Paul Dubois a publié de nombreux romans dont "Une Vie française" (Prix Femina 2004 et Prix du roman Fnac 2004),





44ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016



2 commentaires:

  1. Nos avis se rejoignent. Un bon livre.

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    1. J'ai vu... en fait il me semble qu'il y a peu d'avis négatifs sur ce livre dans la blogo.

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