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lundi 14 novembre 2016

Mauvais coûts de Jacky Schwartzmann




Date de parution : août 2016 à la Fosse aux Ours
Nombre de pages : 200

J'ai découvert ce roman lors de la présentation de la rentrée littéraire des auteurs de la région Rhône-Alpes- Auvergne par l'Arald début septembre. La présentation qu'en a fait l'auteur, la jolie couverture, la publication par les excellentes éditions lyonnaises de la Fosse aux Ours (qui publie notamment Antoine Choplin) m'ont convaincue de lire ce roman.

Gaby Aspinall, célibataire endurci de 47 ans, travaille dans une multinationale, il est acheteur et passe sa vie à négocier des prix auprès des fournisseurs qu'il doit sans cesse harceler et si possible arnaquer. Il se définit lui-même comme un prédateur et admet volontiers qu'il est un vrai salopard.

Ce roman est une satire sociale du monde de l'entreprise, l'auteur décrit avec beaucoup de cynisme ce monde où le maître mot est "optimiser", il décrit les réunions avec sa n+1 sur laquelle il fantasme, les "gars de l'atelier" qui obtiennent un certificat médical leur interdisant de balayer, les délégués syndicaux qui mènent des combats ridicules alors que l'entreprise est en passe d'être rachetée par une entreprise américaine, les consultants qui assurent des formations sans intérêt... Personne n'est épargné, surtout pas les hommes politiques qui "parlent avec des gens qu'ils ne connaissent pas de sujets dont ils ignorent tout", "La seule expérience que peuvent acquérir les députés est l'apprentissage des postures, qui après quelques années devient une science : celle de l'imposture.".

Au quotidien il nourrit sa haine contre, en vrac, le rugby, Nespresso, les syndicats ou Alain Souchon, rien ne trouve grâce à ses yeux.

Quant à sa vie familiale, le ton est donné dès les premières phrases du roman "Je suis un bâtard. Ma mère est allée voir ailleurs si l'herbe des pubis était plus verte. Elle est un paysagiste et Papa a vite constaté que lui et moi on se ressemblait à peu près autant que Gaston Deferre et Alain Delon. Il a viré maman et elle n'a pas jugé bon de m'emmener dans ses valises."

Gaby est devenu un séducteur blasé, terriblement seul, qui va se retrouver à un tournant de sa vie car en quelques jours il perd son père, rencontre une jeune fille effrontée de 16 ans qui prétend être sa fille et retrouve son amour de jeunesse.

Ce parfait salaud a pourtant, au plus profond de lui, de terribles failles qui lui redonnent un peu d'humanité même si son comportement se révèle aussi amoral que celui de l'entreprise qui l'emploie.

Ce roman truffé de dialogues à la Audiard, expose une vision implacable de la société.  L'écriture est vive, l'humour sardonique, le tout baigne dans le politiquement incorrect et un  cynisme à toute épreuve



Citations
"Je passe un tiers de mon temps à gérer mes mails, un tiers de mon temps à faire des réunions et le dernier tiers à saisir des comptes rendus de réunions que j'envoie à tout le monde par mail."

"Les députés n'ont que cette phrase sur leur CV : je fais tout mon possible. Ils arborent le sourire mièvre de celui qui se sacrifie."


L'auteur

Né en 1972 à Besançon a été libraire, barman en bar de nuit et chef de rang… Il travaille désormais dans une multinationale à Lyon.
Il est auteur d'une pièce de théâtre "La cravate" et d'un roman "Bad trip".







39ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016











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