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samedi 29 août 2015

Pas pleurer de Lydie Salvayre


Date de parution : août 2014 au Seuil
Nombre de pages : 288

Prix Goncourt 2014

Deux voix entrelacées dans ce roman. Celle, révoltée, de Georges Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les nationaux avec la bénédiction de l'Église catholique contre les « mauvais pauvres ». Son pamphlet, "Les grands cimetières sous la lune", fera bientôt scandale. Celle, de Montsé, mère de la narratrice et « mauvaise pauvre », qui, soixante-quinze ans après les événements, a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours radieux de l'insurrection libertaire par laquelle s'ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d'Espagne, jours que l'adolescente qu'elle était vécut avec candeur et allégresse dans son village de haute Catalogne.
Deux paroles, deux visions...Lydie Salvayre oscille entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse.
En utilisant le fragnol, mélange de français et d'espagnol, elle va donner au récit une légèreté qui contrebalance sa dimension dramatique.
La prouesse de Lydie Salvayre, dans ce magnifique hommage à sa mère, est de rendre relativement légère la lecture de cette période monstrueuse unique en Europe
Livre bouleversant et émouvant.


Citations
"On peut donc tuer des hommes comme on le fait des rats ? Sans en éprouver le moindre remords ? Et s'en flatter? Mais dans quel égarement, dans quel délire faut-il avoir sombré pour qu'une "juste cause" autorise de telles horreurs?"

"Shopenhauer déclara en son temps que la vérole et le nationalisme étaient les deux maux de son siècle, et que si l'on avait depuis longtemps guéri du premier, le deuxième restait incurable."

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