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lundi 26 septembre 2016

Comment tu parles de ton père de Joann Sfar


Date de parution : août 2016 chez Albin Michel
Nombre de pages : 150

J'ai eu envie de lire ce livre après avoir vu le dessinateur de bandes dessinées Joann Sfar à la Grande Librairie.

En vacances en Crête avec ses enfants peu de temps après le décès de son père, Joann Sfar entame ce récit sur son père dont il a accompagné l'agonie durant 8 jours avec sa sœur. Son père était un avocat qui ne pouvait plus parler sur la fin de sa vie car il était atteint de la maladie de Parkinson.

Il relate la vie de son père André, grand avocat qui a perdu sa femme, la mère de Joann, décédée brutalement à l'âge de 26 ans. Joann n'avait que trois ans et demi à la mort de sa mère, son père a alors ordonné à toute la famille de dire à l'enfant que sa mère était "partie  en voyage"
"Il ne faut pas, sciemment, mentir à son gosse. Sinon ensuite il passe sa vie à raconter des histoires."

Heureusement son grand père maternel lui dira la vérité deux ans plus tard...
"On l'aime un siècle après sa mort, l'homme qui vous dit vrai. Et celui qui par amour vous cache un morceau du monde, on l'aime tout autant, mais on met quarante ans à comprendre combien il avait peur, et combien c'est lui qui redoutait les mots."

Joann Sfar dresse le portrait de sa mère, une chanteuse starlette et parle de la culpabilité qu'il a éprouvée après sa mort.

Suite à son veuvage, André Sfar s'imposera une vie de deuil,  deviendra très religieux et sera triste et en colère toute sa vie ce qui ne l'empêchera pas d'accumuler les maîtresses...

Joanna Sfar décrit un père que je n'ai vraiment pas trouvé sympathique, un homme coléreux qui impose ses diktats à tous, un Don Juan qui relate ses exploits amoureux à son fils, un homme pour qui il est inenvisageable que son fils épouse une non juive... Il va ignorer la femme qu'il a choisi et ordonner à toute la famille d'en faire de même. "Les lois juives et arabes ordonnent aux mâles où leurs zizis ont le droit d'aller."

Il ressort de ce récit tout l'amour et la fierté de Joann pour ce père dont il a eu peur toute sa vie et qui l'impressionnait terriblement "Le plus grand cadeau qu'il m'a fait a consisté à ne pas savoir dessiner. Merci papa d'avoir laissé un espace vierge, dans lequel aujourd'hui encore je m'efforce de grandir."

Je n'ai pas trouvé grand intérêt à cet hommage, le récit est pourtant plein d'humour mais je l'ai trouvé assez décousu. Je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour l'auteur et son père. Une déception...

L'avis de Karine


Citations 
"C'est çà devenir adulte : le père meurt, on n'a plus d'autre ennemi que soi-même."

"A la mort du père on n'a plus personne à épater."

"Tous les soirs, au lieu de dire : "C'est la fin des classes", cette conne de maîtresse d'école répète : Rassemblez-vous, c'est l'heure des mamans.""

L'auteur
Joann Sfar est un dessinateur et scénariste de bandes dessinées, né en 1971 à Nice. 
Il a tenu une page hebdomadaire dans Charlie Hebdo entre mi-2004 et septembre 2005.
Joann Sfar est également musicien et a réalisé "Gainsbourg, vie héroïque", pour lequel il reçoit le César du meilleur premier film en 2010.


21ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016






4 commentaires:

  1. Les extraits sont beaux mais je suis rarement charmée par les récits - hommages. Ils me mettent généralement mal à l'aise (une sensation de voyeurisme) et l'intérêt du récit est souvent limité. J'ai l'impression que c'est le cas ici et je me tournerai donc plus volontiers vers les BDs de l'auteur.

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    1. C'est vrai qu'il comporte de nombreuses très belles citations mais cela n'a pas suffi pour me faire aimer ce livre.

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  2. zut, je l'ai dans ma PAL et c'est une de mes prochaines lectures... :(

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