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vendredi 6 mars 2020

Préférer l'hiver d'Aurélie Jeannin


Date de parution : janvier 2020 chez Harper Collins
Nombre de pages : 226

Une mère et sa fille, touchées par le deuil, se réfugient dans la forêt dans une cabane en bois au milieu de rien d'autre que des arbres, un endroit peuplé d'animaux mais de peu d'humains. Elles sont considérées comme des sauvages par les gens du village voisin, comme les "perdues du coin". Cette cabane est le lieu où elles ont vécu en famille à quatre il y a de nombreuses années avant que la famille ne s'installe en ville.
"L'isolement, le travail physique,
la solitude et la connexion aux éléments sont des béquilles... 
Rien que le blanc et le siĺence."

L'une a perdu son fils et son petit-fils, l'autre a perdu son frère et son fils. Elles vont tenter de se reconstruire au contact de la nature en vivant le présent dans le plus grand dépouillement, en mode survie car elles doivent se procurer du bois pour le chauffage, de l'eau et de la nourriture "En restant dans le passé, on tombe en arrière, et rien ne nous retient. Si on se projette, on tombe en avant, dans ce trou incertain que représente l'avenir. Il faut être dans le présent, de façon absolue, profonde, totale, pour, à défaut de continuer de vivre, au moins ne pas mourir."

Mère et fille aiment la littérature, lecture et écriture rythment leurs journées, ce qui nous vaut de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature " Le soir, nous nous faisons la lecture, à tour de rôle, devant le poêle l'hiver ou autour de notre feu de camp l'été. Les mots ont toujours occupé une place de choix dans nos vies. Nous avons beaucoup de livres. Nous parlons beaucoup. Nous lisons, nous écrivons. De différentes façons, nous exprimons ce que nous vivons. Il me semble même que nos silences sont chargés de mots"... " Maman distingue les écrivains et les romanciers. Elle dit que les romanciers savent raconter des histoires. Que ce qui importe aux écrivains, ce sont les mots, leur enchaînement et leur rythme. Ceux qui excellent dans les deux, elle les appelle les auteurs."

Un premier roman remarquable par l'atmosphère qu'il dégage, par la douce mélancolie qui imprègne ce texte sur deux femmes qui ne sont plus dans une relation mère-fille. Au fil du récit des éléments de leur histoire nous sont distillés sans précipitation à dose homéopathique. Un roman introspectif dans lequel je me suis au départ sentie merveilleusement bien, emportée par le côté envoûtant voire hypnotique de l'écriture magnifique d'Aurélie Jeannin mais le manque d'action et le côté un peu confus du récit ont malheureusement fini par me peser. Je suivrai assurément les parutions des prochains romans d'Aurélie Jeannin car son écriture éminemment poétique m'a éblouie. J'aurai vraiment aimé plus apprécier ce premier roman remarquable à plus d'un titre.


Citations
" Les termes masculins semblent avoir déserté son vocabulaire, comme son mari, son fils et son petit-fils ont quitté notre terre."

" Des coups pour me tuer, qui finalement me délivrent. Secs, sans crainte, affirmatifs. Enfin quelque chose à la mesure de ces peines que j'ai subies plus que vécues."


L'auteure



Aurélie Jeannin est née en 1982. Elle vit avec son mari et ses enfants en forêt, quelque part en France. (Sources : éditeur)















4 commentaires:

  1. Pourquoi pas, surtout si c'est un premier roman

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  2. une très belle écriture en effet...un livre un peu trop aride à mon goût mais qui se distingue !

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    1. Oui il se distingue vraiment par son sujet et surtout par son écriture. C'est vraiment une auteure à suivre.

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