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vendredi 5 février 2021

Le Mal-épris de Bénédicte Soymier


Date de parution : 6 janvier 2021 aux éditions Calmann Levy
Nombre de pages : 248

PREMIER ROMAN   

Paul est laid, petit et chauve. Employé modèle des Postes, c'est un perdant qui mène une vie médiocre. Aîné de sa famille il a encaissé la violence de son père pour protéger ses sœurs et son frère et a pallié aux manquements de leurs parents. Il vit seul. Quand Mylène, sa voisine de palier, avec qui il a eu une histoire d'un soir le rejette, Paul se sent piétiné. Frustrations et rage l'envahissent et Paul commence à nourrir une véritable obsession pour Mylène. 

Par dépit, pour effacer Mylène, il jette son dévolu sur Angélique, une collègue qui dégage une sensualité qui attire tous les regards masculins. C'est une femme pulpeuse, un brin naïve, provocante dans sa façon de s'habiller. En mal d'amour, elle élève seule son petit garçon et a aussi vécu une adolescence douloureuse. Angélique accepte de vivre avec Paul pour ne plus être seule avec son fils. Généreuse, elle pense pouvoir aider Paul à chasser ses démons. 

Mais lorsqu'il va basculer dans la jalousie, Paul va perdre tout contrôle. Il ordonne à Angélique d'arrêter de travailler et de s'habiller autrement. Il devient violent physiquement et verbalement multipliant les humiliations. Il a honte de devenir comme son père mais est dans l'incapacité de se contenir, la seule personne à qui il puisse se confier est sa jeune sœur Émilie qu'il a protégée de la violence de leur père dans leur enfance.

C'est l'histoire d'un engrenage, d'une emprise, d'une manipulation, l'histoire d'un couple formé par deux êtres en mal d'amour, victimes de leur passé, de leur enfance ravagée. C'est l'histoire de la transmission de la violence subie dans l'enfance, de la violence faite aux femmes. Le style est  vif avec des phrases courtes pour traduire la violence de Paul pour ensuite devenir moins percutant dans la dernière partie. Malgré un début un peu long, j'ai lu ce roman d'une traite. J'ai apprécié que Bénédicte Soymier ait pris le parti de nous faire ressentir la souffrance de cet homme et ait eu l'idée d'intercaler dans le texte des phrases en italique, reflet d'une petite voix qui interrompt les pensées de Paul. Elle dissèque tellement bien le mal-être de Paul que ce roman m'a parfois mise mal à l'aise. Face à Paul elle met en scène une Angélique à la personnalité très attachante. Mon plaisir de lecture a cependant été un peu terni par le fait que j'avais déjà lu un certain nombre de romans sur le même thème. Un premier roman d'une auteure que j'aurai plaisir à relire sur un autre sujet que celui-ci.


L'auteure

 
 
Infirmière, Bénédicte Soymier exerce dans le Doubs. Lectrice éclectique, passionnée de littérature, elle partage ses avis de lecture sur son blog "Au fil des livres". "Le mal-épris" est son premier roman. 
 
 
 

 


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