Date de parution : janvier 2015 chez Gallimard
Nombre de pages : 192
Prix Relay des Voyageurs 2015
Jérôme Garcin nous livre ici une très belle biographie de Jacques
Lusseyran. Le but de l'auteur est de nous faire découvrir cet homme
méconnu dans son pays alors qu'il fascine à l'étranger.
Jacques Lusseyran est un jeune résistant qui a perdu la vue accidentellement à l'âge de 8 ans. Cet homme, d'une intelligence hors du commun, est passionné de musique, de littérature, de poésie, et fasciné par la culture et la langue allemande.
En 1941, à 17 ans à peine, il entre en résistance et fonde avec des camarades lycéens le mouvement les Volontaires de la Liberté, de 47 membres au départ ils sont 600 au bout de quelques mois, c'est lui qui est chargé du recrutement. En chef, il organise les actions, c'est le cerveau du mouvement. Il crée également un journal clandestin "le tigre".
Arrêté en 1943,il est incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald.
Dans un très beau passage, Jérôme Garcin nous livre des passages de lettres des jeunes résistants avant leur exécution, on est frappé par leur sérénité, l'absence de haine envers police française et envers les allemands, certains sont même dans le pardon.
Jacques est parqué dans le block des invalides à Buchenwald pendant 15 mois, on découvre ses compagnons de déportation, leur solidarité, leur humanité et leur fraternité et la façon dont il a réussi à survivre en s'évadant intérieurement et grâce à la force de sa foi.
Libéré en 1945 , il se marie mais sombre dans la dépression. On découvre avec stupéfaction l'existence d'une loi promulguée sous Vichy qui lui a interdit l'accès au concours de Normale Sup du fait de sa cécité, il faudra attendre 10 ans pour que cette loi soit abrogée...
Alors que son statut d'invalide a été effacé pendant la résistance et sa déportation, à la libération des portes se ferment du fait de son handicap et le bloquent dans sa vocation pour l' enseignement.
Rejeté par la France, il part enseigner la littérature française aux États Unis et se jette dans l'écriture.
Jacques Lusseyran est un jeune résistant qui a perdu la vue accidentellement à l'âge de 8 ans. Cet homme, d'une intelligence hors du commun, est passionné de musique, de littérature, de poésie, et fasciné par la culture et la langue allemande.
En 1941, à 17 ans à peine, il entre en résistance et fonde avec des camarades lycéens le mouvement les Volontaires de la Liberté, de 47 membres au départ ils sont 600 au bout de quelques mois, c'est lui qui est chargé du recrutement. En chef, il organise les actions, c'est le cerveau du mouvement. Il crée également un journal clandestin "le tigre".
Arrêté en 1943,il est incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald.
Dans un très beau passage, Jérôme Garcin nous livre des passages de lettres des jeunes résistants avant leur exécution, on est frappé par leur sérénité, l'absence de haine envers police française et envers les allemands, certains sont même dans le pardon.
Jacques est parqué dans le block des invalides à Buchenwald pendant 15 mois, on découvre ses compagnons de déportation, leur solidarité, leur humanité et leur fraternité et la façon dont il a réussi à survivre en s'évadant intérieurement et grâce à la force de sa foi.
Libéré en 1945 , il se marie mais sombre dans la dépression. On découvre avec stupéfaction l'existence d'une loi promulguée sous Vichy qui lui a interdit l'accès au concours de Normale Sup du fait de sa cécité, il faudra attendre 10 ans pour que cette loi soit abrogée...
Alors que son statut d'invalide a été effacé pendant la résistance et sa déportation, à la libération des portes se ferment du fait de son handicap et le bloquent dans sa vocation pour l' enseignement.
Rejeté par la France, il part enseigner la littérature française aux États Unis et se jette dans l'écriture.
Dans son récit Jérôme Garcin fait régulièrement références à l'ouvrage
publié par Jacques à sa libération "Et la lumière fut" et s'appuie
également sur le témoignage de Claire, une des filles de Jacques.
L'étape de sa vie où il se retrouve sous l'emprise d'un gourou est
particulièrement surprenante, il est étonnant de le voir perdre ainsi
son sens critique si aigu.
Ce livre est très bien écrit et foisonne de détails. L'auteur nous fait découvrir un personnage et un destin hors du commun, un exemple extraordinaire de résilience et de courage. On ressent beaucoup d'émotion et d'admiration à la lecture de ce récit sur un homme qui n'a jamais considéré son infirmité comme un handicap mais plutôt comme une chance. Merci à Jérôme Garcin d'avoir mis en lumière cet homme.
Citations
"Il fait une découverte stupéfiante. Au lieu de tourner ses yeux morts
vers l'extérieur, il les oriente vers l'intérieur, en lui-même, où il
peut vivre, courir, dessiner, où tout est plus stable et plus amical
qu'au-dehors, où rien ne distingue le jour de la nuit, où les ombres
n'ont plus leur place, où il peut déplacer à sa guise l'horizon, où il a
le sentiment d'aborder un continent neuf et vierge [..]
Alors il éclate de joie : ses yeux ne sont pas fermés, ils sont seulement renversés."
Alors il éclate de joie : ses yeux ne sont pas fermés, ils sont seulement renversés."
Extrait d'une lettre à ses parents :
" Je le répète, il n'y a rien d'autre. Les jours où j'ai écrit, je Suis. Il peut m'arriver tout ce qu'on voudra. J'aime le monde et tout ce qu'il contient. Si je n'écris pas, je suis un infirme. "
S'il écrit, il n'est donc plus un handicapé. Il vit mieux, plus fort, plus haut.
" Je le répète, il n'y a rien d'autre. Les jours où j'ai écrit, je Suis. Il peut m'arriver tout ce qu'on voudra. J'aime le monde et tout ce qu'il contient. Si je n'écris pas, je suis un infirme. "
S'il écrit, il n'est donc plus un handicapé. Il vit mieux, plus fort, plus haut.
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