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jeudi 15 octobre 2015

Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter



Date de parution : août 2015 chez Flammarion
Nombre de pages : 284

Merci à Babélio et aux éditions Flammarion pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

Franck, infirmier, est fou amoureux d'Emilie et veut avoir un enfant. Il est épanoui dans son métier, où il se sent utile, au service des malades, plus qu'un médecin ne peut l'être selon lui.
Emilie, à qui le métier d'enseignante de français au collège est devenu insupportable, se lance dans une thèse sur Galwin Donnell, un auteur de polars écossais. Elle vénère littéralement cet écrivain décédé.

C'est donc à un triangle amoureux entre Franck, Emilie et cet écrivain mort qu'on assiste.

A l'occasion des Journées d'études internationales sur Galwin Donnell, Franck part rejoindre Emilie qui réside depuis trois mois sur une île des Hébrides pour faire une thèse sur l'écrivain.
Cette île perdue des Hébrides, chapelet d'îles sauvages au nord de l’Écosse est une île oubliée de tous, elle a été la dernière résidence de l'écrivain qui y a trouvé la mort quelques années plus tôt, suicide, meurtre ou accident? Il y avait trouvé refuge pendant les 20 dernières années de sa vie, en pleine dépression à la suite de son divorce.
Très vite, Franck ne se sent pas à sa place au milieu des universitaires qui participent aux Journées, gêné par l'ombre omniprésente de Donnell et inquiet de la proposition de poste à Cambridge qui vient d'être faite à Emilie.
Il trouve refuge auprès de Jock, le gardien de l'île, personnage mystérieux à souhait qui s'est construit une chambre sourde où il n'entend plus les bruits de la mer.

Les passages sur les interventions des universitaires réunis dans cette sorte de huis-clos sont de véritables caricatures. Ils rivalisent tous de pédanterie dans cet entre-soi très bien décrit par Alice Zéniter.

Ce roman aborde la question des rapports homme-femme, de l'incompréhension qui règne entre eux, du besoin des êtres humains d'avoir un regard aimant posé sur eux. C'est aussi une belle déclaration d'amour à la littérature, un hymne au plaisir de lire.

Construit en courts chapitres, il est agréable à lire mais je n'ai pas retrouvé la magie de Sombre dimanche. Mon impression finale reste mitigée, la façon dont il est construit est intéressante, tout y est imaginaire, autant l'île que l'écrivain mais mon trouble tient au fait que je pensais que le cœur du roman était  la disparition en mer de Donnell alors que c'est un roman sur le couple, sur un couple où aucun ne veut renoncer à son rêve. En fait, c'est un faux polar...
On trouve de l'humour et de la nostalgie dans ce roman qui m'a fait passer un bon moment sans pour autant être marquant pour moi.


Citations
"L'amour, ce n'est pas la fusion, la dissolution d'une âme dans une autre ou je ne sais quoi. C'est simplement un moyen de tromper nos solitudes. On demande à quelqu'un d'être le témoin de notre vie et on accepte en échange d'être témoin de la sienne. C'est comme les enfants qui font de la balançoire... La balançoire, c'est toujours plus drôle quand quelqu'un voit à quel point on monte haut. Peut-être même que ce n'est drôle que si quelqu'un nous regarde nous amuser. La vie, c'est pareil.

"Franck pouvait imaginer que la beauté, si on ne la partageait avec personne, devenait peut-être une immense douleur."

Retrouvez l'avis de Nicole


L'auteur
Alice Zéniter est une romancière française née en 1986. Normalienne, en thèse d'études théâtrales à la Sorbonne nouvelle, a vécu plusieurs années en Hongrie où elle a entre autres enseigné le français. 
Elle écrit aussi pour le théâtre, a collaboré à plusieurs mises en scène de la compagnie Pandora et travaille comme dramaturge et auteur pour la compagnie Kobal't.
Elle publie son premier livre à 16 ans. 
En 2013, "Sombre dimanche" reçoit le Prix Inter et le prix des lecteurs l'Express.







13ème contribution au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015








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