Pages

lundi 17 août 2015

Le ravissement des innocents de Taiye Selasi



Date de parution : septembre 2014

J'ai rencontré l'auteur à Manosque accompagnée de sa traductrice, c'est le premier roman de cette jeune romancière ghanéenne. La façon dont elle a parlé de son livre m'a tout de suite donné envie de le lire.
Au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, gênée par l'écriture surprenante, un peu hachée (ou est-ce dû à la traduction?) mais il ne faut surtout pas s'arrêter à ça car ensuite on est très vite happé par cette saga familiale qui nous entraine du Ghana et du Nigeria, à Boston et New York en passant par Londres...
L'histoire commence par la mort du père de famille Kweku d'une crise cardiaque, celui ci se remémore les moments importants de sa vie avant de disparaître, ensuite les révélations sur cette famille sur plusieurs générations seront finement distillées au fur et à mesure des souvenirs de chacun avec un dénouement où tout se dénoue.
Cette famille a été profondément marquée par l'abandon de sa famille par Kweku car, ce chirurgien renvoyé injustement de l'hôpital, n'est pas parvenu à partager sa honte avec sa famille et a préféré s'enfuir.
Les personnages sont riches et très bien campés. Les émotions de chaque âge sont très bien traduites depuis le nourrisson qui s’agrippe à la vie du bout des doigts jusqu’à la grand-mère qui se dirige vers la mort, un papillon posé sur le pied.
La complexité des relations familiales, le racisme, les origines, le déracinement, l'exil et l'enracinement impossible pour la première génération d'immigrants, les ruptures et les déchirements, les non dits et les secrets dans une famille sont au centre de ce roman.

J'ai quitté les personnages avec regret, ils restent longtemps dans l'esprit et nous hantent longtemps après avoir fermé le livre.
Roman très bien structuré avec de nombreux éléments secondaires (l'oiseau, le caméraman, les pantoufles de Kweku, la salle de bain comme lieu où on se prépare pour paraitre au monde mais aussi lieu où on peut être seule sans souci de paraitre...).
Texte très vivant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire