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lundi 18 février 2019

Manifesto de Léonor de Recondo


Date de parution : janvier 2019 chez Sabine Wespieser
Nombre de pages : 192

" Pour mourir libre, il faut vivre libre "

Ce roman d'inspiration autobiographique relate la nuit où Léonor de Recondo accompagne, avec sa mère, les derniers instants de son père Félix. Elle mêle au récit de cette dernière nuit une conversation qu'elle imagine entre son père et Ernest Hemingway sur un banc" Je n'ai plus peur. Je suis avec toi, et elles sont près de moi,  je ne pouvais pas espérer mieux." 

C'est une manière de revenir sur le parcours de son père que la vie n'a pas épargné. Les deux hommes échangent sur leurs souvenirs, leur passé marqué par l'exil, par la guerre d'Espagne et par des drames familiaux épouvantables. Leurs souffrances semblent faire des ponts entre leurs deux vies. " Je ne me suis jamais senti espagnol, jamais français non plus, toute ma vie durant. Les seuls territoires qui me restaient étaient ceux du dessin, de la sculpture et de la création, qui m'élevaient au-delà des idiomes et des frontières." 

Léonor de Recondo parle de façon sublime de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer " Quand les mots se sont dispersés entre nous, que les tiens et les miens ne se rencontraient qu'en de très rares occasions, les gestes s'en sont mêlés. Ils sont entrés dans la ronde. Moins je te parlais, plus je te touchais. Je te prenais dans mes bras en te disant que je t’aimais, persuadée que, si tu ne comprenais pas la phrase, tu la sentirais. Les gestes ont envahi nos espaces, ils étaient une foule."

Ce livre très intime est émouvant mais j'ai parfois eu l'impression d'être indiscrète en assistant aux derniers moments entre l'auteure et son père, en partageant des moments qui relèvent de la plus grande intimité. C'est un livre qui rend un bel hommage à son père, l'écriture est toujours aussi magnifique même si j'ai trouvé la conversation entre Ernest et Félix parfois assez confuse. J'aime beaucoup cette auteure qui ne craint pas de s’attaquer à des sujets de société difficiles comme l'homosexualité féminine ou l'identité sexuelle, ce texte autobiographique m'a moins convaincue, je préfère nettement quand Léonor de Recondo aborde des sujets qui lui sont moins intimes.


Lu dans le cadre du Prix Orange du Livre













L'auteure


Née en 1976, Léonor de Recondo vit à Paris. Écrivain et violoniste, elle renoue ici avec la veine autobiographique de son premier roman "Rêves oubliés". Depuis lors, ont parus "Pietra viva", "Amours", prix RTL-Lire et Pris des Libraires 2015 et "Point cardinal", prix du roman des étudiants France Culture-Télérama  2018 (sources : Éditeur) 





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