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samedi 24 mars 2018

Les sœurs Brontë de Laura El Makki


Date de parution : octobre 2017 aux Editions Tallandier 
Nombre de pages : 320


Cette biographie des sœurs Brontë nous relate leur vie de leur enfance à leur mort. Une vie où la tuberculose est omniprésente puisqu'elle va emporter leur mère en 1821 alors qu'Anne n'a qu'un an, Emily trois ans et Charlotte cinq ans. Cette terrible maladie aura raison quelque temps plus tard de leurs deux sœurs aînées. 

Élevées dans la pauvreté avec leur frère Branwell dans le modeste et austère presbytère d'Haworth dans les landes du Yorkshire où officie leur père pasteur, la fratrie va s'habituer à ne compter que sur eux-mêmes dans le souvenir d'une mère qui leur a transmis sa passion des livres et auprès d'un père qui aime lire et qui écrit tous les jours des poèmes et des articles.

Tous les quatre commencent à écrire par équipe, Charlotte avec son frère, Emily avec Anne, ils inventent des mondes imaginaires où ils trouvent refuge, ils jouent à créer des fictions dans une émulation intellectuelle permanente.

Devenus adultes, même si chacun évolue sur sa propre voie, gagnant son indépendance en devenant gouvernante par exemple pour Charlotte, la fratrie se retrouve régulièrement réunie au presbytère, soudée par un amour inconditionnel. Les trois sœurs, pourtant ébranlées par les frasques de leur frère, vont soutenir cet artiste raté qui se noie dans l'alcool et l'opium, un frère dans lequel leur père avait mis tous ses espoirs. L'auteure montre bien l'impact que le calvinisme, branche réformée de l'Église protestante a eu sur leur personnalité, chacune des sœurs a été profondément marquée par la rigueur de l'éducation reçue. 
Le livre se termine par la publication en secret, sous le pseudonyme masculin des frères Bell, d'un recueil de leurs poèmes puis de leurs romans qui ont marqué l'histoire de la littérature : Jane Eyre dans lequel Charlotte s'inspire de son enfance au pensionnat et Les Hauts de Hurlevent d'Emily. L'ascension des trois sœurs coïncide malheureusement avec la déchéance de leur frère.

Cette biographie nous décrit une époque marquée par les ravages de la tuberculose, nous montre une Charlotte investie dans son rôle d'aînée, mélancolique et assez peu sympathique mais ce récit a le mérite de mettre Anne dans la lumière alors qu'elle a toujours été la petite dernière, protégée mais oubliée, un peu laissée pour compte par ses sœurs et qu'il reste peu de traces de sa vie. 
Le récit est très documenté avec une multitude de notes bibliographiques. De nombreuses phrases voire simplement de simples mots sont insérés dans le récit sans qu'ils me soient apparus d'un intérêt majeur, ils ont contribué à rendre ma lecture assez peu fluide.
L'auteure s'appuie sur les situations qu'elles ont prêtées à certains personnages de leurs romans, très proches des situations qu'elles avaient vécues elles-mêmes, on apprend aussi beaucoup d'elles aux travers de leurs lettres en particulier de celles que Charlotte a échangées avec son amie Ellen. L'auteure insère également des extraits de leurs poèmes, de leurs différents écrits qui traduisent leur état d'esprit du moment.
Malgré certaines longueurs, j'ai trouvé que c'était une lecture intéressante qui n'est pas réservée aux inconditionnels des Brontë. 


Citations
" Contre le souci et le malheur, elles ont regardé les épreuves comme des chapitres et transformé les chocs en mots. Elles ont créé, quand d'autres auraient voulu mourir. Pour cela, elles ne sont pas des exemples à suivre mais des lueurs à guetter, des occasions de lumière."


L'auteure


Laura El Makk, biographe, productrice à France Inter, est notamment l'auteur de H.D. Thoreau, H.G. Wells et Un été avec Victor Hugo. (Source : Éditeur)






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