Pages

mercredi 26 février 2020

Marche blanche de Claire Castillon

Date de parution : janvier 2020 chez Gallimard
Nombre de pages : 176

Il y a dix ans qu'Hortense a disparu, le 23 janvier 2008. La petite fille de quatre ans a disparu dans un parc des Rousses où vivent ses parents alors qu'elle jouait à cache-cache avec sa mère. Depuis ce drame son père Carl continue à coller des avis de recherche pour maintenir sa femme à flots et à organiser une marche blanche tous les ans à la date anniversaire de la disparition de la petite fille. C'est la voix de la mère d'Hortense qui nous raconte leur histoire qui prend un tournant particulier le jour où de nouveaux voisins aménagent dans la maison d'en face. En effet, en voyant Hélène leur fille de quatorze ans, la mère croit reconnaitre Hortense, Hélène a au-dessus de la lèvre la même cicatrice que celle qu'avait Hortense...

La mère d'Hortense n'a jamais abandonné l'espoir de retrouver sa fille, elle circule en voiture vitres baissées pour entendre les éventuels cris de sa fille. Elle se souvient du passé, des moments vécus avec sa fille mais aussi de sa difficulté parfois à s'occuper d'elle alors, qu'institutrice, elle n'avait aucun mal à s'occuper des enfants des autres. Elle évoque une maternité qu'elle ne vivait pas toujours comme un idéal à l'instar de sa vie de couple de l'époque. Selon elle son mari Carl n'est devenu un excellent père et un mari impeccable que depuis la disparition d'Hortense. Elle se souvient aussi des soupçons qui ont pesé sur elle au début de l'enquête.

Cette mère-accordéon qui ne ressent " rien d'autre que l'absence de sa fille " semble prête à basculer dans la folie, elle échafaude mille hypothèses, un jour elle sait que la petite voisine n'est pas sa fille, le lendemain elle ne sait plus...

Je m'attendais à lire un roman sur l'absence, sur la difficulté à survivre à une disparition d'enfant comme le suggéraient le titre, le résumé de l'éditeur et quelques avis dont j'avais entendu parler. Une absence après disparition est d'autant plus difficile à vivre que le deuil est impossible et que l'espoir subsiste toujours avec la crainte que ce que vive son enfant soit pire que la mort. Or le thème principal de ce roman n'est pas du tout celui-là, je me suis sentie trompée... L'absence est bien entendu évoquée mais de façon assez survolée, le thème principal est la montée en puissance de la folie de la mère, l'auteure nous plonge dans la tête d'une mère qui vit une lente dégradation  mentale certes liée à la disparition de sa fille mais pas seulement... mais impossible d'en dire plus sans tout dévoiler... même si l'auteure distille tout au long de son roman des indices qui nous permettent de deviner beaucoup trop tôt le dénouement final. La psychologie de la mère est assez bien analysée brossant le portrait d'une femme et d'une mère d'une grande ambiguïté dans ses tourments, ses délires et son obsession mais un certain nombre d'éléments sonnent complètement faux; par contre j'ai trouvé la psychologie du père tellement peu fouillée qu'il reste une vraie énigme pour moi. Le style est efficace pour rendre l'atmosphère très pesante mais il est aussi très sec totalement dépourvu d'émotions et assez racoleur pour me faire soupçonner l'auteure d'être tombée dans la facilité.

Vincent ne partage pas mon avis  


L'auteure




Claire Castillon est une écrivaine française née en 1975









Lu de cette auteure





pour accéder à ma chronique, cliquer ici













2 commentaires:

  1. J'ai essayé de lire un livre de Claire Castillon un jour et comme je n'ai pas aimé, je n'ai jamais renouvelé l'expérience.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu n'es pas la première à me dire ça, moi je n'ai rien contre son univers et je lirai probablement son prochain roman malgré cette déception.

      Supprimer