Pages

mardi 6 avril 2021

Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse

Date de parution : mars 2019 chez Notabilia
Nombre de pages : 160

" Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. Une Américaine d'origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d'enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s'ancrer et de trouver une famille.

Son œuvre, pleine d'humanité et d'attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de la banlieue de Chicago. Vivian Maier venait alors de décéder, à quatre-vingt-trois ans, dans le plus grand anonymat. Elle n'aura pas connu la célébrité, ni l'engouement planétaire qui accompagne aujourd'hui son travail d’artiste. Une vie de solitude, de pauvreté, de lourds secrets familiaux et d'épreuves; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s'écrit entre la France et l'Amérique. L'histoire d'une femme libre, d'une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts.

Je vais vous dire cette vie-là, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une troublante correspondance ressentie avec mon travail d'écrivain." - Gaëlle Josse

Je ne suis pas très friande des biographies mais j'ai dévoré ce texte de Gaëlle Josse qui raconte Vivian Maier sous une forme qui n'est ni un roman, ni une biographie mais plutôt la rencontre de deux femmes, Vivian Maier et Gaëlle Josse, la rencontre entre une écriture et un regard.

Vivian Maier, vieille fille au physique austère, un appareil photo toujours autour du cou, était une femme solitaire, indépendante, moderne et profondément déterminée. Photographe de rue et gouvernante d'enfants à domicile, cette femme sensible, libre et curieuse portait un regard plein d'empathie sur les exclus. Déambulant dans les rues, elle photographiait des marginaux, des femmes âgées, des visages, des détresses avec un sens aigu du détail. Photos volées ou non "Vivian va au plus près des êtres. Sans appréhension, sans timidité."

Gaëlle Josse dépeint une personnalité complexe, pleine de contradictions, qui s'est construite seule avec une mère enfermée dans ses mensonges "Affabulation, encore une fois. Déni du réel, déni d'échec, déni de tout. Pauvre Maria". Violence, dissimulations, mensonges et identités multiples pullulent dans cette famille dysfonctionnelle marquant à jamais Vivian. 

Dans ce texte riche en références historiques, Gaëlle Josse tente de comprendre la vie de Vivian Maier, pose des hypothèses, creuse dans ses blessures d'enfance, observe des photos... pour dresser le portrait d'une artiste de génie dont le mystère demeure, en dépit de toutes les hypothèses.

J'ai beaucoup aimé la fin du texte dans lequel Gaëlle Josse se dévoile. Vivian Maier et Gaëlle Josse, deux femmes qui se rejoignent par le regard qu'elles portent sur le monde. 

A noter un autoportrait étonnant en guise de couverture et un titre très approprié à Vivian Maier, entre ombre et clarté, pour ce récit passionnant d'un destin troublant et tragique.  

 

L'auteure 

Venue à l’écriture par la poésie, Gaëlle Josse publie son premier roman Les Heures silencieuses en 2011, suivi de Nos vies désaccordées en 2012 et Noces de neige en 2013. Également parus en édition de poche, ces trois titres ont remporté plusieurs prix, dont le prix Alain-Fournier en 2013 pour Nos vies désaccordées. Ils sont étudiés dans de nombreux lycées et collèges, où Gaëlle Josse est régulièrement invitée à intervenir. Aux Éditions Notabilia/Noir sur Blanc, Gaëlle Josse a publié cinq romans : Le Dernier Gardien d’Ellis Island, L’Ombre de nos nuits, Une longue impatience. Gaëlle Josse est diplômée en droit, en journalisme et en psychologie clinique. Après quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, elle travaille à Paris et vit en région parisienne. Elle anime, par ailleurs, des rencontres autour de l’écoute d’œuvres musicales et des ateliers d’écriture auprès d’adolescents et d’adultes. Gaëlle Josse a reçu le prix 2015 de littérature de l’Union européenne pour Le Dernier Gardien d’Ellis Island. (Source : éditeur)

 

Lus de cette auteure  


 

pour accéder à ma chronique, cliquer ici


 

 

pour accéder à ma chronique, cliquer ici


 

 

pour accéder à ma chronique, cliquer ici 


 
 

 

pour accéder à ma chronique, cliquer ici


 

 

pour accéder à ma chronique, cliquer ici



 

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire