Date de parution : 18 août 2016 chez Buchet-Chastel
Nombre de pages : 166
Un conte à la portée universelle
Voici un premier roman très original et très touchant que je n'aurai certainement pas lu sans les 68 premières fois.
C'est l'histoire de deux hommes de pouvoir qui s'affrontent et à travers eux de deux peuples qui s'affrontent pour un même territoire.
L'histoire se passe dans pays inconnu, le lieu, l'époque ne sont pas précisés, pas plus que le nom des deux hommes.
Il s'agit de deux frères, le narrateur est chef d’État, il a succédé à son père dans ce pays soumis à un régime dynastique. Il s'adresse à son frère qui est à la tête de la rébellion.
Dans leur enfance et leur adolescence ces deux frères étaient inséparables, ils ont même échanger leur sang à l’adolescence, le narrateur considère son frère comme son presque jumeau, son confident. Mais un jour ce frère tue un policier, à partir de là sa vie bascule, il disparait laissant le narrateur désespéré.
Celui ci va devoir gouverner sans l'aide de ce frère qui était pressenti comme Ministre de l'Intérieur et affronter seul l'éducation réservée à un futur chef d’État qui vise à montrer moins d'empathie, plus de hauteur et de détachement et surtout à savoir prendre des décisions.
Au fil du récit on découvre l'histoire de cette famille mais impossible d'en dire plus pour ne pas spolier...
Ce roman raconte les retrouvailles de ces deux frères que tout oppose désormais et leur affrontement.
Par les propos du narrateur, il nous fait également vivre de l'intérieur la vie d'un chef d’État, sa solitude "Je ne me possède pas. C'est le monde qui me possède. Je suis en prison", ses rapports avec sa famille, avec son propre fils "Je n'ai été qu'un fantôme, un père lion lointain, souverain d'autres cœurs, maître d'autres âmes que la sienne", ses réactions face aux multiples crises auxquelles son pays se retrouve confronté, ses multiples regrets "J'avais si mal au passé. Si mal!".
J'ai trouvé l'histoire très émouvante et ai apprécié ce côté universel et intemporel qui lui donne toute sa force. Le style joliment travaillé fait de ce roman une très belle réussite. Une nouvelle auteur de seulement 27 ans à suivre...
Ce roman a été sélectionné pour le Prix Stanislas du premier roman 2016.
Citations
"J'avais le goût de mourir, pas le courage."
"Je dirige une nation. Je suis garant de la satisfaction du peuple... J'ai le devoir de contrôler la situation. Même si c'est impossible. Ne suis-je pas l'Élu? L'idée est de paraître rassurant. L’amarre du navire ballotté par la tempête. Si j'hésite, si je trébuche, si je tombe, aussitôt pointent vers moi des millions de doigts"
"Un amour qui part, çà laisse beaucoup de place, tout un abîme."
L'auteur
A 27 ans, Marie Bathelet est animatrice du patrimoine en Bourgogne.
Celui-là est mon frère est son premier roman.
Celui-là est mon frère est son premier roman.
6ème lecture parmi les seize premiers romans sélectionnés en phase 2 des 68 premières fois
12ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016
Je ne connaissais pas ce titre et ta chronique suffit à susciter l'envie de lire ce premier roman qui a l'air passionnant.
RépondreSupprimerIl mérite vraiment d'être mis en avant et fait pratiquement l'unanimité dans le groupe des 68 parmi ceux et celles qui l'ont déjà lu...
Supprimerentre toi et Eva et vu le thème, je le note pour plus tard
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas vu chez Eva ??? En tout cas il vaut le coup !
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