samedi 30 avril 2016

Bilan de mes lectures d'avril 2016

Un mois d'avril qui m'a permis de découvrir de nouveaux auteurs



J'ai adoré 





  J'ai beaucoup aimé



  • Le témoignage sensible et plein d'humour de Mathias Malzieu sur sa maladie dans Le journal d'un vampire en pyjama
  • Le basculement dans la folie raconté par Claire Berest dans Bellevue
  • Un essai de Tania Crasnianski sur le poids du passé familial : Enfants de nazis
  • Le grand marin, récit fortement autobiographique de Catherine Poulain en Alaska  (un des premiers romans retenus dans l'opération "les 68 premières fois")
  • La plume de coloriste d'Evains Wêche pour nous emmener à Haïti avec Les brasseurs de la ville (un des premiers romans retenus dans l'opération "les 68 premières fois")
  • L'hommage à sa mère de Jean-Louis Fournier :   Ma mère du Nord



 J'ai bien aimé









Au programme de mai :  







Bon mois de mai et bonnes lectures...

jeudi 28 avril 2016

oh! La vache de David Duchovny


Date de parution : janvier 2016 chez Grasset
Nombre de pages : 216

Une gentille fable animalière

Une jolie couverture, l'envie de découvrir les idées militantes de David Duchovny en terme de défense des animaux et me voilà embarquée dans une drôle de fable...

L'auteur va donner la parole aux animaux puisque la narratrice et personnage principal est une vache Elsie Bovary.

Elsie vit paisiblement dans une ferme jusqu'au jour où elle  voit un reportage sur la fabrication des steaks hachés et découvre que son destin est de finir à l’abattoir pour le simple plaisir des humains. Elle décide alors de s'enfuir pour l'Inde, pays des vaches sacrées où elle trouvera respect et paix.

Elle s'embarque dans cette aventure  avec Shalom un cochon converti au judaïsme qui veut rejoindre Israël où il sait qu'il ne sera pas mangé et par Tom le dindon qui veut s'installer en Turquie (le jeu de mot basé sur le double sens de Turkey est intraduisible en français) pour échapper à son triste sort à la veille de Thanksgiving. Ils vont rencontrer divers animaux, rats , berger allemand, chameau... avec qui ils communiqueront en "espéranto animal"...

Entre deux étapes de son périple, Elsie évoque ses relations difficiles avec son éditrice, entre "placement de produit" et cahier des charges du bon roman.

L'auteur lance quelques piques sur notre société et pointe du doigt les absurdités de l’industrie alimentaire mais ce n'est pas le virulent pamphlet contre notre société de consommation auquel je m'attendais. Il se moque de certains de nos comportements journaliers, avec notamment un passage hilarant sur les selfies.

Ce livre est surtout une gentille fable humaniste loufoque qui se lit rapidement et fait passer un agréable moment avec de drôles d'animaux très sympathiques.
Un premier roman sans prétention, constitué de très courts chapitres et rempli de jeux de mots (le traducteur a dû souffrir...). Un ensemble décalé, optimiste et léger. 

Citations
"Je ne veux plus faire partie du troupeau.Je ne veux plus qu'on me découpe; je veux qu'on m'écoute"

" Les humains nous mangent tous et , pis encore, ils jettent la plus grande part de nous sans même nous manger, nous jettent comme des déchets sans intérêt"

L'auteur

Né en 1960 à New York, David Duchovny est un touche-à-tout : acteur, réalisateur, producteur, scénariste et chanteur-compositeur. Après des études de lettres à l’université Yale, il se tourne vers Hollywood et connaît la consécration en incarnant l’agent du FBI Fox Mulder dans la série culte X-Files  En 2008, David Duchovny a reçu le Golden Globe du meilleur acteur pour son rôle d’écrivain dans la série Californication. Oh la vache ! est son premier roman.




Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture






30ème contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo
Catégorie ANIMAL

mercredi 27 avril 2016

Un printemps 76 de Vincent Duluc



Date de parution : janvier 2016 chez Stock
Nombre de pages : 216

Nostalgie...Nostalgie...

Vincent Duluc est l'auteur d’un premier roman très remarqué et salué par la presse : "George Best, le cinquième Beatles". Il tient la rubrique football de L’Équipe et intervient régulièrement en tant que consultant sur L’Équipe 21, RTL et i-Télé.

Contrairement à ce que peuvent nous faire imaginer le parcours professionnel de l'auteur et la couverture du livre, un printemps 76 n'est pas un livre sur le football. Heureusement pour moi, d'ailleurs... 

Ce livre aborde, bien entendu, l'épopée des Verts, l'équipe de football mythique de St Étienne qui a fait vibrer la ville et la pays tout entier au son de "Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts", mais il s’intéresse essentiellement aux années 70.

« Grandir dans ma province avec Saint-Étienne juste à côté, en 1976, 
 c’était habiter Naples au pied du Vésuve, c’était savoir que 
le cœur de l’univers avait soudain été déplacé, 
qu’il se rapprochait de nous mais sans nous inclure, et c’est pour cela que l’on se levait, pour voyager, franchir la frontière et ressentir l’appartenance au monde.
Là-bas, juste à côté, Saint-Étienne avait les Verts, la ville avait cette fièvre,
 un pays venu prendre son pouls, et sous ses yeux la classe ouvrière mourait en chantant “ Qui c’est les plus forts ? ”. »

Il retrace une époque qui voit St Étienne, "la ville noire", touchée par la crise économique au travers de Manufrance et des mines de charbon.Vincent Duluc resitue également le contexte politique qui accompagne cette période.

C'est donc en plein déclin ouvrier que l'équipe se retrouve propulsée en finale de la Coupe d'Europe, mettant la ville de St Étienne en lumière, avec pour ses habitants "la fierté d'habiter la ville qui suscitait l'orgueil français".

Vincent Duluc, qui avait 13 ans en 1976, évoque aussi son adolescence, ses premières boums, son envie de fuir Bourg en Bresse où il s'ennuie. Il se souvient avec nostalgie des particularités de cette époque comme de l'enregistrement des chansons en collant le magnétophone au transistor, des cassettes écoutées à l'infini et qui se bloquent sans cesse...
Dans son récit on retrouve également les chanteurs et les émissions télé de l'époque, le tournage du film Le juge Fayard à St Étienne dont les rues deviennent à l'occasion "belles et vibrantes".

On assiste à la naissance de sa passion pour le journalisme sportif et le foot sur lequel il porte un regard sans complaisance, en particulier sur Jean-Michel Larqué et le président Rocher dont il moque la mégalomanie et le paternalisme.

Ce livre empreint de nostalgie est joliment écrit d'une belle écriture fluide. Un très agréable moment de lecture.

L'auteur
Vincent Duluc est un journaliste sportif français spécialisé dans le football, il est né en 1962. 
Il est le leader de la rubrique foot au journal L'Équipe et intervient par ailleurs régulièrement dans des émissions de débats sur le football, telles que 100 % Foot sur M6, On refait le match sur RTL ou L'Équipe du Soir sur L'Équipe TV le lundi soir.
Duluc a débuté sa carrière au Progrès de Lyon, d'abord au service des sports de l'agence de Bourg-en-Bresse puis à Lyon.
Il a également écrit des ouvrages sur ce sport, comme La grande histoire de l'OL, sorti en 2007.


Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture






29eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo

mardi 26 avril 2016

Les brasseurs de la ville d'Evains Wêche




Date de parution :  janvier 2016 aux Editions Philippe Rey
Nombre de pages : 192

Vivre à Port-au-Prince

Nous sommes à Port-au-Prince, ville qualifiée de "cri de douleur", dans le quartier Carrefour, le plus pauvre de la ville "Carrefour dans Port-au-Prince, c'est Haïti dans le monde". 
Là vit ou plutôt survit une famille avec ses 5 enfants. Le père est maçon à la petite semaine sur les chantiers, la mère est "brasseuse c'est à dire marchande ambulante de serviettes, parfois lessiveuse, parfois repasseuse", ils mènent une vie misérable et ont du mal à nourrir leurs enfants.
C'est un couple uni qui s'aime, rêve de se marier et fonde beaucoup d'espoir sur l'avenir de leur fille aînée Babette, belle et intelligente. Ils aimeraient bien lui trouver un bon parti.

L'auteur parvient dès les premières pages à nous plonger dans l'atmosphère grouillante de Port-au-Prince, on visualise d'emblée cette foule aux tenues bigarrées, ces "arcs en ciel", cette ville où "c'est chaque jour le carnaval", on entend les conversations dans les camionnettes où tout le monde s'entasse... Ils sont des milliers de personnes à brasser la ville (d'où le titre du roman) à s'agiter pour survivre dans une extrême misère, où souvent la seule solution de survie est la prostitution "tout le peuple se putanise". "Parfois, si je ne me donnais pas au voisin, la chaudière ne monterait pas le feu".

Un jour Erickson, un homme marié bien plus âgé que Babette l'aborde, la prend comme maîtresse et entretient toute la famille. Babette devient blonde et est surnommée la Barbie d'Erickson dans le nouveau quartier où la famille vit désormais loin de leur bidonville.

Cette nouvelle vie va bouleverser l'équilibre familial, les parents sont partagés entre la culpabilité, la honte, le remords et la colère.
"Je me hais de vivre dans un pays où la naissance d'un enfant 
est un crime contre ses frères et sœurs. 
Je déteste ce monde où les familles sont obligées 
de vendre leurs filles pour entretenir leur famille."

Ce sera l'éclatement de la famille lorsque le fils ainé qui adore sa sœur va quitter la maison. "Nos enfants ne nous pardonneront pas d'avoir donné leur sœur en pâture à un inconnu".

On pressent le drame qui va survenir, on sent que le noir va recouvrir le carnaval et les images bariolées...

Ce roman est une grande fresque sociale de Haïti, l'auteur y parsème aussi des critiques sur la communauté internationale, les ONG, le traitement de l'information et évoque la corruption de l'état.

Les brasseurs de la ville est un premier roman très réussi qui "brasse" le lecteur. 

J'ai aimé le style de narration choisi, l'auteur mêle les voix du père et de la mère sans  prévenir le lecteur comme s'ils ne faisaient qu'un. J'ai aimé l'écriture très visuelle qui touche tous les sens avec des couleurs, des odeurs, des bruits à chaque page, même si je m'attendais à une écriture encore plus imagée. Un livre fort, une plongée dans la vie et les tourments du peuple haïtien bien réussie.

Les avis tous positifs de Nicole , de Nathalie, de Lailai, d'Eimelle et d'Henri-Charles

Citations
"Le travail, il faut le prendre et non le chercher"

"Tout ici est une question de couleur. Dis-moi quelle couleur tu portes, je te dirai qui tu es. …. Ma mère portait joyeusement une chemise trop large à grosses fleurs rouges sur une jupe longue à petites fleurs jaunes ou un pantalon vert. C'était le seul moyen de colorer sa vie. Depuis, nous sommes arcs-en ciel." 

"L'espace, voilà le vrai luxe"

L'auteur
                                                                                                                                                                                                      

Evains Wêche est né en 1980 à Haïti. Dentiste, il est aussi bibliothécaire et animateur culturel, il organise des ateliers de lecture. Il a publié un recueil de nouvelles en 2013, Les brasseurs de la ville est son premier roman. 




28eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo

5ème lecture parmi les vingt premiers romans sélectionnés en phase 1 des 68 premières fois

Roman sélectionné pour le festival du premier roman de Chambéry




vendredi 22 avril 2016

Le grand marin de Catherine Poulain


Date de parution : février 2016 aux Éditions de l'Olivier
Nombre de pages : 372

Un parfum d'embruns au cœur du Grand Nord

Ce livre est le premier roman de Catherine Poulain, c'est un hommage à la pêche en Alaska et aux hommes rudes qui la pratiquent.
Catherine Poulain a elle-même parcouru le monde et vécu cette aventure pendant une dizaine d'années en Alaska. Ce récit, écrit à la première personne, qui raconte l'histoire de Lili  est donc nourri de son propre vécu.

Lili, jeune femme à l’esprit libre, a quitté « Manosque-les-Couteaux » "un bourg poussiéreux et lointain" pour partir vivre son rêve de pêcheuse en Alaska, la "last frontier". Elle arrive à Zodiak, un port de l'Alaska où elle réussit à se faire "adopter" par un bateau "le rebel". Elle va embarquer pour la pêche à la morue noire, simplement munie de sa besace et de son duvet et devenir une "travailleuse de la mer".
Elle est la seule femme au milieu d'un équipage d'hommes rudes et durs qui l’appellent "mon moineau" mais ne lui font pas de cadeaux, dès le premier jour ils lui prennent sa couchette et Lili doit dormir sur un bout de plancher... Elle découvre le froid, le risque, l'urgence, l'épuisement, la promiscuité et apprend à pêcher, tuer et vider les poissons.

La main transpercée par un poisson qui peut lui provoquer un empoisonnement du sang ou une côte fracturée, Lili ne se plaint jamais, elle cherche sans cesse à dépasser ses limites et veut se faire sa place dans ce monde dur, être acceptée comme l'une des leurs. Elle finira par gagner le respect de ses compagnons avec lesquels, arrivés à terre, elle va "repeindre la ville en rouge", c'est à dire se saouler....

On saura finalement peu de choses de ses compagnons de pêche, de ce qui les a amenés à vivre cette vie, certains se dévoilent un peu au cours de confidences entre deux quarts ou dans les bars à terre...

De même, jusqu'au bout on ne connaîtra pas les raisons qui ont poussée Lili à quitter le Sud de la France pour ces horizons lointains.
  
Lili va aussi rencontrer l'amour avec le Grand Marin, un homme alcoolique et désespéré mais le regard que Lili va porter sur lui va en faire une créature fabuleuse d'une dimension extraordinaire.
Mais Lili ne voudra pas renoncer à sa liberté malgré l’amour qu'elle éprouve pour lui. Il veut quitter l’Alaska pour Hawaï, lui faire un « ice cream baby », mais elle étouffe dans un lit ou dans une maison...   

Catherine Poulain nous plonge dès les premières pages dans un univers où il faut se battre contre la nature, se battre contre soi-même, se confronter avec les éléments et avec sa solitude et surmonter ses peurs et la rigueur de la vie quotidienne.
Elle brosse, à coup de phrases sèches, le portrait de personnages au caractère bien trempé qui mènent une vie rude, solitaire, parfois désespérée, d'hommes qui ne peuvent vivre que dans l'excès et la fureur, autant sur le bateau qu'à terre.
Dans ce roman d’apprentissage écrit à partir de ses notes de voyage, elle relate une belle aventure à la fois physique et humaine. C'est un beau roman d'atmosphère qui nous entraine vraiment loin. 
J'émets cependant un bémol sur ce roman : le récit tourne parfois en rond et souffre de longueurs, un récit plus concis m'aurait plus convenu.
Néanmoins, il est indéniable que Catherine Poulain est une sacrée nana, une femme d'exception, solitaire, indépendante et éprise de liberté. C'est également une auteure pleine de promesse à l'écriture juste et précise.

Les avis de Nicole , de Clara et de Sabine du carré jaune

L'auteur                                                                                                                                                                                          
 
Catherine Poulain commence à voyager très jeune. Elle a été, au gré de ses voyages, employée dans une conserverie de poissons en Islande et sur les chantiers navals aux U.S.A., travailleuse agricole au Canada, barmaid à Hong-Kong, et a pêché pendant dix ans en Alaska.
Elle vit aujourd’hui entre les Alpes de Haute-Provence et le Médoc, où elle est respectivement bergère et ouvrière viticole. Le Grand Marin est son premier roman.




27eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo

4ème lecture parmi les vingt premiers romans sélectionnés en phase 1 des 68 premières fois

lundi 18 avril 2016

68 premières fois - première sélection


L’année dernière, l'opération 68 premiers romans français portant sur les premiers romans parus en septembre 2015 avait été un grand succès en regroupant quarante lecteurs qui ont échangé et mis des billets sur leurs blogs avec en conclusion la proclamation des romans chouchous et leurs auteurs.

Cette année Charlotte renouvelle l’aventure "68 premières fois" mais cette fois pour TOUS les premiers romans 2016 y compris ceux de la rentrée d’hiver. 

Avec Eglantine et Nicole, elles ont décidé de nous proposer une sélection de romans, une vingtaine de romans pour le début d’année 2016 (sur une soixantaine de romans parus) et une autre vingtaine (maximum) pour la rentrée de septembre.

Parmi les 76 participants, certains ont choisi le mode doux : lire à leur rythme les livres reçus, d'autres ont choisi le mode dingue : lire les 40 livres sélectionnés.

Pour ma part, c'est le mode Dingue !!!

Voici les 16 premiers romans sélectionnés qui commencent à voyager entre les 76 participants de cette belle aventure.




J'ai déjà lu certains romans sélectionnés:
Comme neige de Colombe Bonnence
En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut
Ahlam de Marc Trévidic

Je suis en train de lire "Le grand marin" de Catherine Poulain et vais recevoir par courrier "Les brasseurs de la ville" d'Evains Wêche que j'enverrai ensuite à un ou une autre participant(e). 

Un groupe a été créé sur Facebook pour nous permettre d'échanger sur nos lectures et il commence à être bien actif !

vendredi 15 avril 2016

Il était une lettre de Kathryn Hughes


Date de parution : février 2016 chez Calmann Levy
Nombre de pages : 368 

Ce livre a remporté un très grand succès en Angleterre et s'est retrouvé catapulté numéro un des ventes.

Il raconte, à plusieurs décennies d'intervalle, le destin de deux femmes au cœur meurtri.

Nous sommes en 1973 à Manchester, une jeune femme Tina qui vit une relation conjugale pleine de violence fait du bénévolat le samedi dans une boutique caritative de récupération de vêtements. Un jour, elle découvre dans la poche d'un costume une lettre datant de 1939, une lettre contenant une demande en mariage qui n'a jamais été postée.

A partir de là, Tina va se transformer en détective et partir à la recherche de Christina, la femme à qui cette lettre était adressée... Une détective à qui la chance va sourire de façon bien peu plausible mais peu importe... 

Dans cette histoire vont être évoquées la violence conjugale, la terrible emprise d'un homme sur une femme mais aussi le poids des convenances à l'époque où Christina n'avait que 20 ans.

J'ai trouvé ce livre agréable à lire mais j'ai quand même un certain nombre de bémols sur cette lecture : beaucoup d'éléments de l'histoire sont assez prévisibles et surtout l'écriture est très peu littéraire.
Un livre léger qui peut juste faire du bien après des lectures un peu lourdes...


L'auteur

Kathryn Hughes est née près de Manchester. Après une école de secrétariat, Kathryn a fait la rencontre de son mari et ils se sont tous deux installés au Canada. Durant 29 ans, ils ont géré ensemble une entreprise et voyagé dans le monde entier. De retour en Angleterre, Kathryn s’est mise à l’écriture.
Il était une lettre, son premier roman, a été auto-édité début 2015


Merci à NetGalley et aux éditions Calman Lévy pour cette lecture






26eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo

jeudi 14 avril 2016

Goncourt du premier roman - La sélection 2016

L'Académie Goncourt a dévoilé, mardi 5 avril, une liste de quatre titres en lice pour le Goncourt du premier roman, qui sera décerné le 9 mai.

Peu de surprises dans cette liste de quatre titres issus de la rentrée littéraire 2016, puisque plusieurs livres ont déjà été remarqués, sélectionnés pour des prix littéraires ou même primés en ce début d'année.

On y trouve notamment le premier roman d'Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles, lauréat du Grand prix RTL/Lire, du  Prix du roman France-Télévisions et du Prix des étudiants France Culture-Télérama mais aussi Le grand marin de Catherine Poulain, sélectionné le Prix du livre Inter et Wanderer, de Sarah Léon, finaliste du Prix de la Closerie des Lilas.

 La sélection : 

Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles 

Catherine Poulain : Le grand marin
 
Sarah Léon : Wanderer

Loulou Robert : Bianca


Palmarès des années précédentes:
2015 : Kamel Daoud avec Meursault, contre-enquête.
2014: Frédéric Verger avec Arden
2013 : Alexandre Postel avec un homme effacé

mardi 12 avril 2016

Les putes voilées n’iront jamais au Paradis ! de Chahdortt Djavann



Date de parution : avril 2016 chez Grasset
Nombre de pages : 208

Un titre fort pour un ouvrage entre fiction et document dénonçant les aberrations des systèmes islamiques radicaux envers les femmes. 

Ce livre est un véritable coup de poing!

Ce livre, au titre fort, est une sorte d'essai politique, mélange de réalité et de fiction, dans lequel l'auteur dénonce le sort réservé aux femmes en Iran, pays où la prostitution est partout.

Chahdortt Djavann, romancière et essayiste franco-iranienne, a fui l'Iran de Khomeini pour trouver refuge en France pour avoir refusé à 13 ans de porter le voile. En juin 1980, elle est arrêtée devant son collège. Insultée, tabassée et emprisonnée, elle en sort défigurée avec deux côtes cassées.  deux de ses meilleures amies sont exécutées.

Chahdortt Djavann part d'un fait divers réel : dans plusieurs grandes villes iraniennes, des prostituées sont retrouvées mortes, étranglées avec leur propre tchador. Dans ce pays où les mollahs rendent la justice, pour la plupart des gens les assassins de prostituées sont de bons musulmans, des éradicateurs de femmes au "sang sans valeur", des purificateurs. Nous sommes dans un pays où, selon l’islam, les femmes mariées qui se prostituent sont condamnées à la lapidation.

Chahdortt Djavann nous parle des "tchadors clignotant" qui s'ouvrent furtivement à chaque coin de rue, "Elles portent le hijab le plus sévère et parviennent à se prostituer sans montrer la plus infime parcelle de leur corps. Du grand art !". En effet, dans ce pays, la prostitution est omniprésente, liée au chômage ou au trafic de drogue.

L'auteur choisit le prisme de la fiction avec Soudabeh et Zahra, deux gamines magnifiques, deux amies que la vie sépare, mais qui finiront dans le même enfer : celui de la prostitution. 
Elle complète son récit avec des témoignages d'outre-tombe de dizaines de prostituées assassinées, de vrais-faux témoignages inspirés d’un documentaire réalisé suite aux meurtres en série. 

L'auteur donne la parole à ces femmes et parle du désir des femmes, c'est puissant, érotique et tragique, chaque témoignage se termine de la même façon
Shahnaz
Naissance : 12 juillet 1981 à Ispahan
Lapidée le 25 septembre 2012 à Ispahan

Avec ce livre Chahdortt Djavann dénonce une immense hypocrisie : au pays des mollahs, de la morale rigoriste sans compromis, la prostitution est une institution nationale. 
Le langage est cru, percutant, rempli de rage, on ressent la colère de Chahdortt Djavann à chaque page. La lecture en devient oppressante, dérangeante mais c'est la réalité qui est dérangeante.
Je ne peux que louer son courage, son talent et son roman inoubliable.  
A lire absolument.

Citations
"Dans la capitale iranienne, comme dans toutes les grandes villes en Iran, selon divers témoignages et enquêtes, le temps qu'une femme, une adolescente, une fillette ou une prostituée se fassent accoster, soit par un client, soit par un proxénète avisé ou une maquerelle à l’œil perspicace, soit par un criminel, ou par un gardien du régime - ce qui reviendrait au même - est estimé en moyenne, à trois minutes."

"Ces femmes en tchador doivent être totalement invisibles, comme il se doit, et provocantes : ne pas se faire remarquer par les agents de la morale islamique et attirer les éventuels clients. Tâche ardue et contradictoire." 

"Il est primordial de savoir que, selon la législation islamique en vigueur en Iran depuis l'instauration du régime khomeinyste en 1979, la prostitution est un crime dont le châtiment est la peine de mort. Et si la prostituée est mariée, elle est condamnée à la lapidation. Cette loi est écrite noir sur blanc et attribuée, comme toujours, à la volonté d'Allah, sans que l'on ait demandé l'avis de ce dernier."

L'auteur
Née en 1967 en Iran, Chahdortt Djavann grandit à Téhéran où elle vit avec sa mère et ses quatre frères et sœurs aînés. Son père, Pacha Khan, est emprisonné par le shah, après la révolution de 1979.
Très jeune, c’est l’exil : après être passée par Istanbul, elle atterrit à Paris en 1993. Ne parlant pas français, elle connait des conditions de vie difficile, enchaînant les jobs précaires, avant de rentrer à l’école des Hautes études en sciences sociales, où elle étudie l’anthropologie.
En 2002, elle publie son premier roman, "Je viens d’ailleurs" et raconte comment elle a gardé la tête haute. Un an plus tard, "Bas les voiles !" pamphlet s’élevant contre le port du voile lui vaut une notoriété subite.
En 2003 elle reçoit le Grand prix de la Laïcité et en 2004 le Chevalier des arts et des lettres.  

Merci à Zélie et aux Éditions Grasset pour m'avoir permis de découvrir ce livre en avant première.

Catégorie GROS MOT

dimanche 10 avril 2016

Ma mère du Nord de Jean-Louis Fournier

Date de parution : septembre 2015 chez Stock
Nombre de pages : 198

"Capitaine du bateau ivre", l'auteur rend un vibrant hommage à sa mère

Dans ce court récit Jean-Louis Fournier égrène ses souvenirs, après nous avoir parlé de son père dans "Il n'a jamais tué personne mon papa", de ses fils dans "Où on va papa? " et de sa fille dans "La servante du seigneur" il poursuit sa saga familiale avec le portrait et la vie de sa mère.

Jeune fille romantique qui joue du piano et aime Chopin, catholique et de bonne moralité, elle se marie par amour à 20 ans avec un "jeune homme turbulent", le couple s'installe dans la maison familiale à Arras, la maison aux 15 crucifix, où vit également Bonne-maman, la grand mère maternelle de l'auteur qui régente tout.

Jean-Louis Fournier décrit sa mère comme une personne discrète, très réservée, distante "Quand on l'embrassait elle ne tendait pas la joue elle restait raide, comme une statue. Si on voulait l'embrasser sur les deux joues il fallait faire le tour", marquée par le poids de son éducation et des convenances. refusant par exemple que sa fille l'embrasse dans la rue... 
C'est aussi une femme qui s'invente des maladies, un jour le tétanos, un jour une tumeur au cerveau, sans doute un moyen qu'on s'intéresse à elle mais aussi une attitude qui provoquera chez son fils une angoisse de la mort de sa mère.

Cette toute jeune femme qui avait "appris la vie dans les romans" va vite se retrouver confrontée à une dure réalité : l'alcoolisme de son mari qui deviendra presque un clochard dont elle aura honte.
Elle va élever ses enfants seule, son mari préférant "ses bistrots, ses copains, ses Byrrh", elle devient au yeux de son fils une mère Courage qui a tenu la barre seule sans s'autoriser à se remarier après le décès de son mari. C'est une mère que ses enfants auront beaucoup entendu pleurer "D'habitude, ce sont les enfants qui pleurent, pas les grandes personnes. Surtout pas les mères qui sont sur terre pour consoler les enfants qui pleurent."

Cette femme aura eu une vie faite de solitude mais égayée par son amour pour les arts : la lecture, la musique, le cinéma, le théâtre... et par une soif d'apprendre qui lui feront suivre des cours dessin et de littérature à la retraite.

Jean-Louis Fournier parsème son récit de descriptions de photos de sa mère et de mots très émouvants de certains de ses 11 petits enfants qui auront pu profiter d'une grand-mère  joyeuse "Si, nous ses enfants, l'avions entendue beaucoup pleurer, ses petits enfants eux ont eu de la chance, ils l'ont entendue beaucoup rire." 

Comme à son habitude, avec de très courts chapitres, de courtes phrases et peu de mots Jean-Louis Fournier exprime à la perfection ses émotions et sait raconter des choses tristes dans un style empreint de tendresse et d'un humour moins grinçant que dans ses précédents livres. Son récit est rempli de belles phrases que j'ai eu envie de noter.
C'est un très bel hommage à une femme qui aura eu une vie difficile et un magnifique témoignage d'amour à une mère à qui il n'a jamais pu qu'il l'aimait."Elle ignorait qu'elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n'ai pas osé le lui dire, elle m'avait appris à taire mes sentiments"


Citations
"Pour moi, la pire chose qui puisse arriver à un enfant, c'était de perdre sa mère. Son père, c'était moins grave."

"Le divorce n'était pas encore un produit dérivé du mariage, c'était un péché mortel."

L'auteur
Jean-Louis Fournier, né en 1938, est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision.
En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman "Où on va, papa?" , dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés, qui a reçu le Prix Femina.
Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits.
En 2013, il sort "La servante du Seigneur" dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits. 


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Pour accéder à ma chronique, cliquer ici


















Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture






35ème contribution au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015

samedi 9 avril 2016

Prix du livre inter - La sélection 2016



Voici la sélection des 10 titres retenus pour le 42ème prix du livre inter. Le jury, présidé par Agnès Desarthe, annoncera le nom du lauréat le 6 juin prochain.

Palmarès des années précédentes :