lundi 31 octobre 2016

Bilan de mes lectures d'octobre 2016

Lors de ce mois d'octobre j'ai lu essentiellement des romans de la rentrée littéraire de septembre dont 2 premiers romans lus dans le cadre des 68 premières fois 






dimanche 30 octobre 2016

L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset


Date de parution : août 2016 chez Gallimard
Nombre de pages : 304

Thomas un homme flamboyant mais...

Ce roman est une autofiction dans laquelle Catherine Cusset rend hommage à son ami Thomas qui s'est suicidé en 2008. Son roman prend la forme d'un récit où elle s'adresse à Thomas, elle ne veut pas employer le "il" qu'elle juge trop distant. Elle a emprunté son titre aux paroles de la chanson  "Avec le temps" de Léo Ferré.

Elle a connu Thomas lorsqu'il avait 20 ans et était étudiant; elle-même avait 26 ans et était romancière et professeur d'université. Ils ont vécu une "amitié érotique" pendant quelques mois, unis par une même attirance physique sans amour. 
Cette aventure s'est transformée en belle amitié, Catherine considérant Thomas comme son "âme sœur", elle devient son soutien, sa conseillère dans ses histoires d'amour.

samedi 29 octobre 2016

La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia


Date de parution : août 2016 chez Albin Michel
Nombre de pages : 297


Vincent Van Gogh a réalisé le portrait de Marguerite Gachet, la fille du médecin qui le soignait en 1890 à Auvers-sur-Oise, il a écrit à propos de ce tableau "C'est une figure que j'ai peinte avec plaisir - mais c'est difficile."
Pourquoi? Que s'est-il passé entre eux ? A-t-il été amoureux d'elle? Le Dr Gachet a-t-il senti que Vincent s'intéressait à sa fille? Est-ce la raison pour laquelle il n'a plus voulu le recevoir?
Marguerite n'a jamais rien dit. Après le suicide de Van Gogh en juillet 1890, elle a continué à se taire.
Dans ce roman, Jean-Michel Guenassia s'empare de cette possible histoire entre Marguerite et Vincent et donne la parole à Marguerite qui raconte sa rencontre avec le peintre plus de soixante ans plus tard.

jeudi 27 octobre 2016

La rentrée n'aura pas lieu de Stéphane Benhamou



Date de parution : août 2016 aux éditions Don Quichotte
Nombre de pages : 169

Une rentrée buissonnière 

Cette année, fin août, les vacanciers Aoûtiens décident de ne pas rentrer de vacances...
Les autoroutes sont désertes alors que les journées du week-end du grand retour étaient annoncées noires. Les autorités imaginent dans un premier temps que les Aoûtiens ont eu la bonne idée, pour une fois, d'étaler leurs retours mais très vite l’affolement gagne le gouvernement et les chefs d'entreprise, les experts se multiplient sur les plateaux de télévision pour tenter d'analyser le phénomène.

Il s'agit d'une sorte de grève générale, une révolution silencieuse sans préavis ni revendication !

mercredi 26 octobre 2016

Goncourt - Renaudot Les finalistes

Voici les finalistes du Goncourt et du Renaudot 


Prix GONCOURT (Lauréat 2015 : Mathias Enard pour Boussole) - Lauréat désigné le 3 novembre



Prix RENAUDOT (Lauréat 2015 :Delphine De Vigan pour D'après une histoire vraie) - Lauréat désigné le 3 novembre

  • Le Dernier des nôtres d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset)
  • Cannibales de Régis Jauffret (Seuil)
  • California girls de Simon Liberati (Grasset)
  • Babylone de Yasmina Reza (Flammarion)
  • Chanson douce de Leila Slimani (Gallimard)

mardi 25 octobre 2016

Lucky Vincenzo de Gilbert Spica et Jean-Pierre Vors



Date de parution : juin 2013 aux Editions Baudelaire
Nombre de pages :236

Ce roman n'est pas un roman historique mais une très belle histoire humaine.

Gilbert Spica a recueilli les souvenirs de son grand père Vincenzo Caschera et c'est trente ans après la mort de ce dernier qu'avec son ami Jean-Pierre Vors il est parvenu à tenir la promesse qu'il lui avait faite d'un jour raconter sa vie. L'un et l'autre ont multiplié les recherches pour vérifier l'authenticité des faits racontés par Vincenzo.
L'histoire est racontée à la première personne, les auteurs se mettent dans la peau de Vincenzo pour mettre en lumière le destin bien peu commun de cet homme.

lundi 24 octobre 2016

Le festin du lézard de Florence Herrlemann


Date de parution : avril 2016 aux éditions Antigone 14
Nombre de pages : 157

Histoire d'un enfermement

Isabelle, une jeune femme de 25 ans, vit recluse dans une grande maison bourgeoise au fond d'un parc fermé par une lourde grille. Elle vit dans une demeure aux multiples portes fermées, des barreaux ont été posés aux fenêtres de sa chambre dont la porte est verrouillée mais Isabelle a réussi à subtiliser un double de clés à sa mère et parvient à circuler dans la maison, la plupart du temps en chemise de nuit et pieds nus.
Son père, un homme lâche, est accaparé par son travail. Son frère, devenu séminariste, vit heureux loin d'eux.

Isabelle et sa mère, qu'elle nomme Mère tout au long du récit, sont différentes en tous points et communiquent par leur haine réciproque. Sa mère " rit comme elle crie, trop fort. rit si fort que son rire s'entend aux quatre coins du monde".
Sa mère hait Isabelle prétendant qu'elle a enfanté un monstre et Isabelle rêve de fuir cet enfer et d'aller dans "l'autre monde", "Ici, tout est souffrance, d'une indicible et silencieuse souffrance." On pressent de la violence et on ressent la peur d'Isabelle. "Les souvenirs sont scellés, les vies étriqués, les âmes enchaînées." 

Une histoire d'emprise d'une mère sur sa fille…

samedi 22 octobre 2016

Une bouche sans personne de Gilles Marchand



Date de parution : août 2016 Aux forges Vulcain
Nombre de pages : 256

"J’ai un poème et une cicatrice", voici la première phrase de ce roman, prononcée par le narrateur.

Nous sommes dans les années 80, le narrateur est un homme de 47 ans, comptable,"un métier en forme de maladie honteuse", qui dissimule toujours sa bouche derrière des écharpes qu'il collectionne, tout le monde s'interroge sur ce qu'il cache derrière.

Il mène une vie solitaire marquée par la routine entre son travail où il fuit la compagnie de ses collègues, son appartement et le bistrot où il se rend tous les soirs.
Font également partie de son univers une femme qui promène son chien dans la rue, la boulangère de son quartier qui lui fait part de ses considérations météorologiques et sa libraire chez qui il fait un passage hebdomadaire.

Au bistrot tenu par Lisa, il retrouve ses deux amis Sam et Thomas. Sam reçoit des lettres de sa mère décédée, Thomas pleure deux enfants qu'il n'a jamais eus et écrit un roman.
Tous sont plus ou moins amoureux de la belle Lisa et le bar est leur chez eux, ils forment une sorte de famille, parlent de tout et de rien sur fond d'Album blanc des Beatles et partagent leurs solitudes et leurs silences depuis plus de dix ans.

vendredi 21 octobre 2016

Prix Fémina - les finalistes


Voici les finalistes du prix Fémina 


La proclamation des résultats aura lieu le 25 octobre.

Le jury du Prix Femina, présidé cette année par Mona Ozouf, se compose de Evelyne Bloch-Dano, Claire Gallois, Anne-Marie Garat, Paula Jacques, Christine Jordis, Camille Laurens, Danièle Sallenave, Josyane Savigneau et Chantal Thomas.


Prix FEMINA Romans français (Lauréat 2015 : Christophe Boltanski pour La cache) - Dernière sélection le 14 octobre

 Prix FEMINA Romans étrangers (Lauréat 2015 : Kerry Hudson pour La couleur de l'eau)

  • Les vies de papier de Rabih Alameddine (Les Escales, traduit de l'anglais) 
  • Le Livre de Memory de Petina Gappah (JC Lattès, traduit de l’anglais)
  • Les Petites chaises rouges d'Edna O'Brien (Sabine Wespieser, traduit de l'anglais (Irlande) )
  • Autisme de Valerio Romao (Chandeigne, traduit du portugais)
  • Matteo a perdu son emploi de Gonçalo M. Tavares (Viviane Hamy, traduit du portugais)
  
Prix FEMINA Essais (Lauréat 2015 : Emmanuelle Loyer pour Claude Levi-Strauss)

  • Charlotte Delbo La vie retrouvée de Ghislaine Dunant (Grasset)
  • La vie intense, une obsession moderne de Tristan Garcia (Autrement)
  • Boxe de Jacques Henric (Seuil)
  • Les derniers jours de Mandelstam de Vénus Khoury-Ghata (Mercure de France)
  • La déposition de Pascale Robert-Diard (L’Iconoclaste)

jeudi 20 octobre 2016

Prix littéraires - Deuxième sélection Prix Décembre-Interallié-Grand prix de l'académie française

Les prix Décembre, Interallié et le Grand Prix de l'Académie française ont fait paraître leurs deuxièmes sélections.


Grand prix de l'Académie française (Lauréats 2015 : Hédi Kaddour pour les prépondérants et Boualem Sansal pour 2084, la fin du monde ) - Lauréat désigné le 27 octobre
  • Le Dernier des nôtres d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset)
  • Livre pour adultes de Benoît Duteurtre (Gallimard)
  • Légende de Sylvain Prudhomme (Gallimard)


Prix DECEMBRE (Lauréat 2015 : Christine Angot pour Un amour impossible) - Lauréat désigné le 7 novembre.
  • Comment Baptiste est mort d'Alain Blottière (Gallimard)
  • Boxe de Jacques Henric (Seuil)
  • J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste de Loïc Prigent (Grasset)


Prix INTERALLIE (Lauréat 2015 : Laurent Binet pour La septième fonction du langage ) - Dernière sélection le 3 novembre - Lauréat désigné le 8 novembre.
Une surprise : Livre pour adultes de Benoit Duteurtre fait son entrée dans cette deuxième sélection. 
  • À la place du mort de Paul Baldenberger (Equateurs)
  • Le Dernier des nôtres d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset)
  • Livre pour adultes de Benoît Duteurtre (Gallimard)
  • Petit pays de Gaël Faye (Grasset)
  • Repose-toi sur moi de Serge Joncour (Flammarion)
  • 14 juillet d'Eric Vuillard (Actes Sud).





mercredi 19 octobre 2016

A la fin le silence de Laurence Tardieu


Date de parution : août 2016 au Seuil
Nombre de pages : 176


Quand Laurence Tardieu a su que le refuge de son enfance, la maison de ses grands-parents maternels, sur les hauteurs de Nice, allait être vendue, elle a commencé un livre "afin de ne pas la perdre totalement". "Perdre la maison, ce n'était pas seulement perdre le lieu où j'avais des souvenirs heureux, des racines, un présent. C'était également perdre l'unique élément de ma vie qui m'offrait le réconfort de la permanence."
Mais à peine s'était-elle lancée dans l'écriture que les attaques contre "Charlie Hebdo" et l'hyper casher sont survenues, attaques qui l'ont laissée, comme la France entière, dans "un état de sidération et de choc" , elle a alors tenté de "trouver les mots face à l’innommable".
Elle réalise qu'elle ne peut plus écrire sur la maison de son enfance, que pour la première fois écrire "sur le dehors" s'impose à elle.

mardi 18 octobre 2016

Rencontre avec Gaëlle Josse - 14 octobre 2016

Nous avons eu la chance de recevoir Gaëlle Josse dans notre bibliothèque le 14 octobre 2016


* Gaëlle Josse nous parle d'abord de son processus d'écriture
Elle explique qu'il y a pour un auteur deux façons d'écrire : écrire autour d'un sujet qui l'intéresse ou attendre qu'un sujet s'impose à lui. Pour sa part, tous ses livres sont partis d'un choc émotionnel, d'une rencontre. Pour elle, ce qui a du sens ce n'est pas écrire "sur" mais "avec".

Elle ne pratique pas l'autofiction, pour elle il faut que les livres soient plus grands que nos vies, qu'ils aient une dimension plus universelle.

Gaëlle Josse décrit un roman comme un triangle, l'histoire est un des angles, les personnages un autre angle et la voix de l'auteur le dernier angle. Suivant les livres, l'auteur va mettre l'accent plus sur un angle que l'autre....

dimanche 16 octobre 2016

La jeune fille et la guerre de Sara Novic



Date de parution : août 2016 chez Fayard
Nombre de pages : 314


L'histoire commence en Yougoslavie au moment de la guerre civile en 1991.

Ana, une jeune fille de 10 ans aux allures de garçon manqué, vit à Zagreb avec ses parents et sa jeune sœur Rahela qui n'est encore qu'un bébé.
Ana, à qui les adultes n'expliquent rien du conflit sous-jacent avec les serbes, découvre peu à peu l'importance des différences ethniques et va vivre un quotidien marqué par les raids aériens et la course aux abris, le rationnement, les coupures d'eau et d’électricité.

Dans l'innocence de leur jeunesse elle joue avec ses copains à pédaler sur le vélo pour faire fonctionner le générateur dans les abris, ils jouent à la guerre derrière les murs de sacs de sable édifiés dans les rues par la police, simulent la mort, imitent le bruit des mitraillettes.
Ana est inséparable de son copain Lula, un jeune croate de son âge.

mercredi 12 octobre 2016

Repose-toi sur moi de Serge Joncour

Date de parution : 17 août 2016 chez Flammarion
Nombre de pages : 431 

Une rencontre improbable

A la mort de sa femme Mathilde, Ludovic 46 ans, a quitté la vallée du Célé en Corrèze où il était agriculteur. Cet ancien rugbyman vit depuis deux ans à Paris où il s'occupe de recouvrement de dettes à domicile, "Il récupère l'argent de gens qui en ont vraiment besoin, chez des gens qui en ont encore plus besoin". Cet homme parait brut de décoffrage mais sait faire preuve de psychologie dans son métier qui l’écœure parfois.
 "Plus le débiteur doit d'argent, et moins il se laisse impressionner. Comme si les plus faibles étaient les plus scrupuleux, les plus honteux, moins ils devaient d'argent et plus ils en souffraient."
Ludovic, 1,95 m et 102 kgs, renvoie une image de force, il en impose "Une force pure, cette force n'était pas de celles que l'on acquiert par un statut ou une envergure sociale, non, sa force à lui, elle était simple, humaine, propre."

Cet homme est un bloc de sang-froid, un doux géant extrêmement bienveillant.
Il habite dans l'escalier C d'un immeuble sur cour, dans la partie délabrée de l'immeuble. L'escalier A dessert la partie chic avec ses beaux et grands appartements. 

mardi 11 octobre 2016

Prix littéraires - Deuxième sélection Goncourt-Renaudot-Fémina-Médicis et Flore


Les deuxièmes sélections de certains prix littéraires attribués cet automne sont maintenant sorties

ROMANS FRANCAIS


6 titres apparaissent dans au moins 2 listes

dimanche 9 octobre 2016

A tout moment la vie de Tom Malmquist


Date de parution : août 2016 chez Notabilia
Nombre de pages : 328

A tout moment la vie est le premier roman de Tom Malmquist, c'est un récit autobiographique.

Karin la compagne de l'auteur avec qui il est en couple depuis 10 ans est enceinte de 33 semaines. Elle est hospitalisée en urgence pour une détresse respiratoire sévère mais son état s'aggrave rapidement et le diagnostic de leucémie aiguë tombe. Avant de sombrer dans le coma, Karin a juste le temps de donner à Tom le prénom de leur fille et de lui demander d'être la seule personne à rester à son chevet.

Tom parvient à assister à la césarienne pratiquée en urgence pour sauver l'enfant, il tient la main de sa compagne pendant l'intervention. Ensuite ce seront pour Tom de multiples va et vient entre le service de chirurgie et celui de néonatalogie par une galerie souterraine qui relie les deux services. Il loge dans une chambre familiale du service de néonatalogie.

Dans la première partie de son récit jusqu'au décès de Karin, on suit Tom sur un rythme haletant.
Le récit est très réaliste, d'une précision chirurgicale.

On admire l'humanité du personnel soignant, la ténacité de Tom qui veut toujours connaître les raisons des refus qui lui sont opposés, refus d'assister à la césarienne, refus de faire passer une couverture du lit de Karin à celui de leur fille Livia, une ténacité qui lui permet de toujours obtenir gain de cause.  

Après cette première partie, Tom fait revivre Karin au travers de souvenirs qui lui reviennent dans le désordre. Ce sont des souvenirs de virées entre copains, de matchs de hockey, de sa rencontre avec Karin, des moments qui ont suivi son décès, des premières semaines avec Livia dont il doit s'occuper seul aidé de sa belle-mère qui prend le relai la nuit pour lui permettre de dormir assommé de somnifères. Les moments de corps à corps qu'il passe avec sa fille sont très beaux.

Il évoque les multiples tracasseries administratives auxquelles il est confronté car, n'ayant pas fait de reconnaissance de paternité, il n'existe pas juridiquement en tant que père, une situation complètement kafkaïenne...

Une autre épreuve l'attend peu de temps après le décès de Karine avec l'aggravation de l'état de santé de son père gravement malade depuis 10 ans...

J'ai commencé la lecture de ce témoignage avec une certaine appréhension car le sujet est très sensible mais j'ai trouvé que ce récit était abordé par l'auteur avec une distance qui rend ce livre très émouvant, sans aucun pathos, sans aucun voyeurisme. Un récit qui montre la force et le courage d'un homme.

Nicole l'a lu

Merci à Agathe et aux éditions Notabilia pour cette proposition de lecture

Citations
"Dans un souffle, elle murmure : je t'aime autant qu'il est possible d'aimer."

"J'ai appris à vivre dans un état de froideur où je n'attends plus rien."

"J'aimerai qu'il dise quelque chose. Quelques mots bien choisis par un père mourant à l'intention de son fils."


L'auteur 

Tom Malmquist est né en Suède en 1978. Il a écrit deux recueils de poésie qui ont remporté de beaux succès d'estime dans son pays,  en 2007 et en 2009. A tout moment la vie est son premier roman.






26ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016



















Catégorie LETTRE ISOLEE

vendredi 7 octobre 2016

Marcher droit et tourner en rond d'Emmanuel Venet


Date de parution : août 2016 aux éditions Verdier
Nombre de pages : 128 

Notre monde vu par un homme atteint du syndrome d'Asperger

Emmanuel Venet se met  dans la peau d'un homme de 45 ans atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme.
Le narrateur est pourvu d'une intelligence plus que normale avec un QI élevé mais il est incapable de se plier aux conventions sociales, il est inapte aux relations sociales.

Le narrateur assiste aux funérailles de sa grand-mère et nous livre ses pensées et toutes les réflexions qui lui traversent l'esprit durant la cérémonie. Tout le récit se déroule pendant la cérémonie.

Le narrateur ne supporte le portrait dithyrambique qui est fait de cette femme reconnue pourtant par tous comme quelqu'un "d'aussi incapable de réfléchir que d'aimer". "Je ne comprendrais jamais pourquoi, lors des cérémonies de funérailles, on essaie de nous faire croire qu'il y a une vie après la mort et que le défunt n'avait, de son vivant, que des qualités. Si les humains se conduisaient aussi vertueusement qu'on le dit après coup, l'humanité ne connaîtrait ni les guerres ni les injustices qui déchirent les âmes sensibles."
Il est choqué qu'elle soit présentée comme centenaire alors qu'elle est décédée à 99 ans et 51 semaines... Tout ce qu'il entend est pour lui un tissu de mensonges car une des caractéristiques de sa maladie est le besoin absolu de vérité. "L'officiante rémunérée à la pige se contente de broder un tapis de louanges sur le canevas fourni par ses commanditaires."

mercredi 5 octobre 2016

Voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


Date de parution : août 2016 chez Belfond
Nombre de pages : 383

Le rêve américain

Qui sont donc ces rêveurs? Jende, un camerounais de Limbé qui veut fuir la misère et le désespoir de son pays natal, un homme qui rêve de l'Amérique et part à New-York tenter sa chance. Au bout de deux ans, il parvient à faire venir sa femme Neni et leur fils Liomi. Sa femme va entreprendre des études de pharmacie. Jende rêve d'obtenir la Green Card et de devenir un vrai américain.

Jende réussit à se faire embaucher comme chauffeur de Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers à Wall Street mais il va devoir vivre avec le spectre de l'expulsion car son autorisation de séjour ne dure que trois mois ensuite ils vont devenir des clandestins, des demandeurs d'asile.
Jende et  Neni forment un couple volontaire, excessivement travailleur qui économise pour l'avenir, notamment pour financer les études de leurs enfants tout en envoyant régulièrement de l'argent à leur famille restée au pays qui les sollicite sans cesse "persuadés que les rues d'Amérique étaient pavées de dollars" .

Jende considère que l'Amérique est le meilleur pays du monde et qu'Obama sera un grand président (nous sommes en 2007 à la vieille de la crise des subprimes).