dimanche 31 janvier 2016

Bilan de mes lectures de janvier 2016

Un début d'année riche en très belles lectures avec quatre coups de cœur, 1 excellent roman, 2 très bons livres et 3 bons livres.



En attendant Bojangles  d'Olivier Bourdeaut, un magnifique premier roman dont on va certainement beaucoup entendre parler dans les mois qui viennent. 
Sélectionné pour le Prix du roman des étudiants France-Culture et Télérama 2016 et retenu dans la deuxième sélection du Grand Prix RTL-Lire 2016, je lui souhaite vraiment d'être récompensé.
 


L'amie prodigieuse et Le nouveau nom d'Elena Ferrante, les deux premiers tomes (il y en a quatre en tout) d'une très belle saga napolitaine. 
La vie de deux femmes de leur enfance à leurs soixante-dix ans. Une vraie réussite de cette auteur italienne.

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir  de Rosa Montero, une auteur espagnole que je découvre. Un chef d’œuvre où l'auteur pose une infinité d'interrogations et de conclusions au fil du récit.

J'ai adoré 

Un deuxième excellent roman d'Edouard Louis qui confirme son talent d'écrivain : Histoire de la violence

J'ai beaucoup aimé


Le fameux livre de Chimamanda Ngozi Adichie , Américanah , dont on a tant parlé l'année dernière et qui m'a cependant légèrement déçue, pas de coup de cœur, mais un très bon livre quant même
Le thème des migrants sous la plume et les dessins de 34 auteursBienvenue! 34 auteurs pour les réfugiés, un recueil instructif.   


J'ai bien aimé


Trois bons romans dans des genres complètement différents : Sauf les fleurs de Nicolas Clément, Kokoro  de Delphine Roux et de In utéro  Julien Blanc-Gras



Au programme de février :  

Un livre que je dois chroniquer pour Babélio
 

Des livres des rentrées littéraires de septembre et de janvier





et un livre audio


et une BD


samedi 30 janvier 2016

Américanah de Chimamanda Ngozi Adichie



Date de parution : janvier 2015 chez Gallimard
Nombre de pages : 528

La condition noire du Nigéria aux Etats-Unis

Chimamanda Ngozi Adichie retrace le parcours d’Ifemelu, une jeune femme qui a quitté son Nigeria natal pour mieux y revenir. A travers son parcours et celui d'Obinze, l'homme qu'elle aimait lorsqu'elle a quitté le pays, l'auteur explore magnifiquement les questions de l'identité.
C'est un roman fleuve qui navigue entre le présent et le passé avec la question de la race et du racisme ordinaire comme points centraux.

Le titre du roman reprend le surnom ironique donné par les nigérians aux expatriés qu'ils jugent un peu trop américanisés.

Ifemelu revient au Nigeria après 13 ans passés aux États-Unis. Elle tenait en Amérique un blog anonyme à succès sur "les observations diverses sur les noirs américains (ceux qu'on appelait jadis les nègres) par une noire non américaine", de courts billets de son blog émaillent le roman.

Ifemelu dit avoir pris conscience qu'elle était noire en arrivant aux États-Unis car les américains la voyait comme noire avant de la considérer comme nigériane "Quand tu fais le choix de venir en Amérique, tu deviens noir", « Moi-même je ne me sentais pas noire, je ne suis devenue noire qu'en arrivant en Amérique. » Elle a alors pris conscience de la notion de race, et en a éprouvé une telle fascination qu'elle a éprouvé le besoin de créer son blog.

Le récit se déroule dans un salon de coiffure. Il est surprenant de voir comme la question de la coiffure est omniprésente dans l'identite : défaire ses tresses et se défriser pour se présenter à un entretien d'embauche, avoir des chevaux naturels pour mieux s'intégrer. D'où cette magnifique couverture du roman...

Ifemelu est une jeune femme très sympathique au caractère entier et bien trempé. Elle dit franchement ce qu'elle pense et n’a vraiment pas sa langue dans sa poche, ce qui lui vaut quelques déboires mais nous fournit aussi de magnifiques emportements. La version audio de ce roman doit être fabuleuse.

Le passage sur l'élection d'Obama est passionnant, on mesure l'engagement d'Ifemelu dans la campagne avec ses amis, l'importance de l'enjeu pour leur communauté. Il est intéressant de retracer comment les noirs d'Amérique ont vécu cette élection historique.

À travers les interrogations d'Ifemelu, Adichie dissèque la société noire de l'Amérique d'aujourd'hui et les malentendus entre jeunes immigrés africains et Noirs américains qui ne partagent pas le même passé.

Fortement inspiré de sa propre expérience, Adichie nous livre une histoire qui fait réfléchir à la question de l'exil, de la race et du racisme, une critique sociale très puissante par son histoire mais aussi par son ton. 
On y trouve des personnages forts, très bien campés dans cette histoire d’émigrés et d'amour qui ne tombe jamais dans la guimauve. Une écriture féroce, parfois drôle, voire satirique pour un roman tendre et sensible qui donne à réfléchir.

Cependant je ne partage pas complètement l'enthousiasme de nombre de bloggeurs car j'ai trouvé que ce roman comportait des longueurs, une centaine de pages en moins n'aurait rien enlevé au propos, j'ai eu l'impression à certains moments qu'Adichie rabâchait.

Dans son billet Jérôme cite plusieurs auteurs ayant traité de la condition africaine qui peuvent compléter cette lecture.


Citations
"Comme dit la chanson : si vous êtes blanc, épatant; si vous êtes brun, c'est moyen; si vous êtes noir, allez vous faire voir. Les Américains présument que chacun comprendra leur tribalisme."

"Le racisme n'aurait jamais dû naître, par conséquent n'espérez pas recevoir une médaille pour l'avoir réduit."


L'auteur
Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine nigériane née en 1977.
À l’âge de 19 ans, elle quitte le Nigeria pour les États-Unis. Elle y poursuit ses études en communication et en sciences politiques.
Elle commence par écrire des nouvelles et en 2014, elle publie "Americanah",  le parcours d'une jeune Nigériane partie étudier aux États-Unis et qui sera confrontée au racisme et à la discrimination.
Chimamanda Ngozi Adichie vit au Nigeria.




    Dans la catégorie PRENOM, challenge organisé par Enna



vendredi 29 janvier 2016

Le nouveau nom d'Elena Ferrante

Date de parution : janvier 2016 chez Gallimard
Nombre de pages : 560

Une amitié passionnée et complexe 

Quel plaisir de retrouver Léna et Lila les deux héroïnes de "L'amie prodigieuse"!
J'ai trouvé très agréable d'enchainer sur cette suite peu de temps après avoir lu le premier tome car j'avais encore les personnages bien en tête. De toutes façons, Elena Ferrante fournit, en début d'ouvrage, un lexique bien pratique pour s'y retrouver entre ses multiples personnages.

L'histoire reprend là où elle s'était arrêtée à la fin de "l'amie prodigieuse", donc au mariage de Lila. Léna, quant à elle, continue à flirter avec Antonio tout en étant toujours amoureuse de Nino.

Avec cette deuxième génération qui rentre dans la vie adulte, on comprend comment s'impose la domination des hommes sur leurs épouses qu'on avait pu constater au sein des couples de leurs parents. Les enfants reproduisent exactement le même schéma, l'homme se doit d'imposer son autorité à son épouse, si besoin de façon violente, les marques de coups sur l'épouse n'interpellent personne, c'est la norme... Comme il est naturel que les enfants soient battus par leurs parents ou leur grand frère.

Dans ce deuxième tome on voit les deux amies évoluer dans deux mondes différents : Lila accède à la richesse, aux beaux quartiers par son mariage avec Stéfano Carracci, le fils du mafioso du quartier tandis que Lèna vit toujours dans la misère, poursuit ses études, fréquente des jeunes qui, comme elle, ont soif d'apprendre et rêvent de fuir ce milieu , la "fange" comme elle le nomme .
De plus, l'une est devenue femme en devenant épouse alors que l'autre ignore tout dans ce domaine.

Leurs caractères restent très opposés. Lila est toujours aussi audacieuse, séductrice, imprévisible, rebelle, obstinée et excessive alors que Lèna est plus prudente, encore bien dépendante de son amie et vit souvent dans son ombre.
Elles vivent une relation complexe faite de tensions et de séparations mais un lien inextricable semble les relier.

Ce deuxième tome retranscrit moins l'ambiance du quartier napolitain que "L'amie prodigieuse", il est plus centré sur les relations entre les deux jeunes femmes,  sur leurs émois amoureux. Elena Ferrante est experte pour décortiquer et analyser sentiments et émotions sans jamais tomber dans le roman à l'eau de rose.

C'est une belle œuvre romanesque sur fond de camorra, une saga napolitaine sur l'émancipation féminine racontée de manière fluide et très vivante avec beaucoup de réalisme sans aucun temps mort, aucun passage inutile malgré l'imposant nombre de pages.
Dommage que le troisième tome ne paraisse que dans un an en France!!!


Citations
"Nous avions grandi en pensant qu'un étranger ne devait pas même nous effleurer alors qu'un parent, un fiancé ou un mari pouvaient nous donner des claques quand ils le voulaient, par amour, pour nous éduquer ou nous rééduquer"

"Mais sa condition d'épouse l'avait enfermée dans une sorte de récipient de verre, comme un voilier naviguant toutes voiles dehors dans un espace inaccessible où il n'y avait même pas la mer." 


L'auteur
Probablement née à Naples, ville présente dans ses deux romans, Elena Ferrante (un pseudonyme) vivrait selon certains en Grèce. Selon d'autres, elle serait retournée s'installer à Turin.

L'auteur dont quasiment rien n'est connu avec certitude, refuse d'être un personnage public et ne s'est pas présentée à la remise des prix que son premier roman "L' Amour harcelant" avait obtenu en 1992.
Elle n'accorde aucune interview.

Elena Ferrante a également publié en 2003 un recueil de lettres à son éditeur, de textes et de réponses à ses lecteurs où elle parle d'elle-même, de son travail. Elle tente de faire comprendre ses raisons de demeurer dans l'ombre, parle d'un désir d'auto-préservation de sa vie privée, d'un souci quelque peu névrotique d'inaccessibilité, de son souci de maintenir  entre elle et son lectorat une certaine distance et de ne pas se prêter aux jeux des apparences où risquent de l'entraîner les contacts avec la presse. Elle est fermement  convaincue que ses livres n'ont pas besoin d'une 4ème de couverture reproduisant sa photographie et entend qu'ils soient perçus comme des organismes auto-suffisants auxquels la présence de l'auteur ne pourrait rien ajouter  de décisif.



Lu du même auteur





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3eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo


jeudi 28 janvier 2016

Bienvenue! 34 auteurs pour les réfugiés

 


Ont participé à ce recueil :
Olivier Adam, Pénélope Bagieu, Edmond Baudoin, Nicolas Bedos, Tahar Ben Jelloun, Berberian, Stephanie Blake, Geneviève Brisac, Sorj Chalandon, Philippe Claudel, Marie Darrieussecq, Philippe Delerm, Mathias Enard, Laurent Gaudé, Gauz, Brigitte Giraud, Régis Jauffret, Jul, Lola Lafon, Alain Mabanckou, Pascal Manoukian, Isabelle Monnin, Plantu, Claude Ponti, Jean-Michel Ribes, Lydie Salvayre, Joann Sfar, Abdellah Taïa, Olivier Tallec, Philippe Torreton, Minh Tran Huy, Lewis Trondheim, Valérie Zenatti, Alice Zeniter.


Les bénéfices de ce recueil de textes et de dessins sur le thème de l'exil et des réfugiés sont reversés au Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés, le HCR.
En préambule, le HCR pour les réfugiés rappelle, qu'en 2015 , 750 000 personnes ont traversé la Méditerranée pour fuir guerre et persécution, 3000 ont péri noyées ou asphyxiées en essayant de rejoindre l'Europe.

Je trouve très belle l'idée de cet ouvrage et beau également le titre choisi, un seul mot qui veut dire beaucoup.

Des auteurs et des dessinateurs abordent la question des migrants sous des angles tous différents. Pour n'en citer que quelques uns :
- Philippe Claudel qui imagine des spectateurs indifférents sur la plage guettant l'arrivée des embarcations de migrants 
- Geneviève Brisac qui s'interroge sur les significations des mots migrants et réfugiés
- Mathias Enard qui pousse un grand cri de colère
- Régis Jauffret qui écrit sur le petit Aylan
- Isabelle Monnin qui compare la méditerranée à "un cimetière liquide
- Marie Darrieussecq qui parle de 12 femmes reliées par le théâtre et le féminisme qui se mobilisent pour un campement de migrants porte de St Ouen et parviennent à sensibiliser les pouvoirs publics
- Laurent Gaudé qui nous livre un magnifique texte que j'aurai envie de retranscrire en entier...
  
Les textes des écrivains d'origine étrangère comme Alain Mabanckou ( qui signe un texte "Oui, je suis un migrant…"), Gauz, Abdellah Taia (qui intitule son texte "Ils sont comme moi") ont une résonance toute particulière.


J'ai choisi de citer les passages qui m'ont le plus touchée.

Une mère irakienne "Chez nous nous sommes tués par le gouvernement. On préfère mourir physiquement sur le chemin d'un rêve que de désespérer sur
 le chemin d'une mort certaine décrétée par des fous et des lâches. " 
Nicolas Bedos

"Le migrant c'est l'autre. Les réfugiés ce sont eux, nous les accueillons. L'exilé un mot plus juste encore c'est moi peut être.  L'exil parle de la condition humaine de la manière la plus profonde." 
Geneviève Brisac

 "Pas question de s'installer ailleurs pour toujours. Son pays resterait la Syrie, là ou il avait eu sa maison. Rien ne comptait plus pour lui : la reconstruire, pierre à pierre, et y mourir."
 Tahar Ben Jelloun qui imagine un jeune syrien écrivant sur un carton
"Aidez nous à retourner chez nous!"

"La droite française devrait penser avec sa tête plutôt qu'avec son Front."  
Pascal Manoukian "Les échoués"

"Il ne faut pas regarder ce qu'ils sont mais ce qu'ils peuvent devenir. 
Tous sont allés au bout de leurs projets malgré les risques.
 Ils ont survécu à toutes épreuves. Ce sont des entrepreneurs
Pascal Manoukian "Les échoués"


Et pour finir un extrait du très beau texte de Laurent Gaudé
"Regardez bien.
Ils portent la lumière
De ceux qui luttent pour la vie.
Et les dieux (s'il en existe encore)
les habitent.
Alors dans la nuit,
D'un coup, il apparaît que nous avons de la chance si c'est vers nous qu'ils avancent.
La colonne s'approche,
Et ce qu'elle désigne en silence, 
C'est l'endroit où la vie vaut d'être vécue.
Il y a des mots que nous apprendrons de leur bouche,
Des joies que nous trouverons dans leurs yeux.
Regardez-les,
Ils ne nous prennent rien.
Lorsqu'ils ouvrent les mains,
Ce n'est pas pour supplier,
C'est pour nous offrir
Le rêve d'Europe
Que nous avons oublié."

Retrouvez l'avis de Nicole



Dans la catégorie PONCTUATION
 challenge organisé par Enna


dimanche 24 janvier 2016

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero

 

Date de parution : janvier 2015 aux éditions Métailié
Nombre de pages :160

Trois livres en un

J'ai eu un très gros coup de cœur pour ce livre au très beau titre doté d'une bien jolie couverture.
L'auteur a imaginé ce texte après avoir été contactée pour écrire la préface du court journal qu'a rédigé Marie Curie juste après le décès accidentel de son mari Pierre en 1906, à l'âge de 47 ans, après 11 ans de vie commune. Ce journal intime de Marie Curie, journal de deuil, est une sorte de lettre adressée à Pierre, un texte sobre et sincère.

Ce roman est donc en partie une biographie de Marie Curie, femme exceptionnelle au destin exceptionnel mais pas seulement, loin de là.
Rosa Montero a souhaité écrire un livre sur le deuil et sur le dépassement du deuil mais aussi et surtout sur la place des femmes dans la société.Venant elle-même de vivre le décès de son mari, Rosa Montero, bien à même de comprendre les sentiments de Marie Curie, dit qu'écrire ce livre est pour elle une façon d'écrire la fin la vie de son mari Pablo et la fin de leur vie commune, de "raconter l'expérience la plus importante de ma vie".
De plus, de nombreuses et intéressantes réflexions de l'auteur sur l'écriture en général sont mêlées à ce texte. 
Une sorte de roman trois en un en quelque sorte...

La partie biographie s'attache à nous montrer Marie Curie en tant qu'être humain,  les recherches scientifiques ne sont qu’effleurées. Elle nous montre une Marie Curie volontaire, orgueilleuse, tiraillée entre sa passion professionnelle et sa vie de mère.
Marie Curie perçue extérieurement comme une femme très froide, ne manifestant aucune émotion était en fait, comme le montre son journal, une femme percluse de douleur frôlant la démence suite à la mort de son mari.
Rosa Montero commente les passages écrits par Marie, et affirme que le deuil n'est pas une maladie dont il faut guérir "On ne se rétablit pas d'un deuil, on se réinvente", elle revendique le droit à vivre la souffrance du deuil sans la cacher et nous livre des passages sublimes sur l'apprivoisement de la mort, la douleur du deuil, de la perte "Quel dommage que j'ai oublié que tu pouvais mourir, que je pouvais te perdre. Si j'en avais été consciente, je ne t'aurais pas aimé plus, mais mieux."

Les réflexions de Rosa Montero sur l'écriture vont de l'avancée de l'écrivain vers "des perles de lumière, des îles d'émotion brûlante jusqu'à l'explosion irradiante de la scène finale" à la question de la distance indispensable à l'écriture "La question, finalement, c'est la distance : arriver à analyser votre propre vie comme si vous étiez en train de parler de celle d'un autre"
"Plus vous vous approchez de l'essentiel, moins vous pouvez le nommer. La moelle des livres se trouve aux coins des mots. Le plus important des bons romans s'amasse dans les ellipses, dans l'air qui circule entre les personnages,  dans les petites phrases. C'est pour ça, je crois, que je ne peux rien dire de plus sur Pablo : sa place est au centre du silence.
Elle évoque aussi le difficile équilibre entre fiction et réalité "Il n'est pas facile de savoir où  s'arrêter, jusqu'où il est licite de raconter ou pas, comment manier la substance toujours radioactive de la réalité." 

Ce livre est écrit dans un style plaisant, direct et parfois familier lorsqu'elle s'adresse au lecteur "Voilà. Je l'ai fait. Je l'ai dit. En effet, ça console."

Parsemé de références historiques, littéraires ou cinématographiques, ce livre évoque par exemple une étude selon laquelle "les gens séparés et divorcés sont plus déprimés que les veufs", réhabilite la vieillesse en reprenant les propos de Marie "Plus on vieillit,  plus on sent que savoir jouir du moment présent est un don précieux, comparable à un état de grâce."
"Mais la vie n'a pas d'autre fin possible que la mort. Et avant, si vous avez beaucoup de chance, la vieillesse."

Ce livre est un véritable bijou d’humanité qui reste dans la mémoire longtemps après l'avoir fermé. Juste merveilleux à pleurer !

J'ai découvert ce livre chez Eva qui en a fait un  de ses coups de cœur 2015. J'ai préféré le découvrir sans lire sa chronique pour ne pas influencer ma lecture mais, encore une fois, suivre les avis d'Eva se révèle être sans risque...
  
L'auteur
Rosa Montero est une romancière et journaliste espagnole née en 1951.
En 1976, après des études de lettres et de psychologie, elle se tourne vers le journalisme et travaille dans différents médias. Elle est envoyée en reportage dans de nombreux pays (Amérique Latine, France, Grèce, États-Unis...) avant d'intégrer la rédaction du journal espagnol, El pais.
En 1983, elle publie son premier roman "Te tratare como une reina" qui est un succès immédiat. Huit autres romans et plusieurs nouvelles pour enfants confirment son talent d'écrivain en Espagne. Peu d’ouvrages sont traduits en français.




    Dans la catégorie PHRASE
 challenge organisé par Enna


samedi 23 janvier 2016

Grand Prix RTL-Lire 2016

Voici un prix dont j'aime bien suivre la sélection car j'y puise très souvent des idées de lectures intéressantes.



Grand_Prix_RTL_Lire_2015.jpg 

Les membres du jury du Grand Prix RTL LIRE 2016 :
Christopher Baldelli, Philippe Labro, Julien Bisson Jacques Esnous, Bernard Lehut, Jean-Pierre Tison, Philippe Delaroche, Christine Ferniot et Estelle Lenartowicz.









La première sélection
Les jurés ont annoncé le 21 décembre leur sélection de dix romans extraits de la rentrée littéraire de janvier et février 2016.

  • David Bosc : Mourir et puis sauter sur son cheval
  • Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles
  • Isabelle Bunisset : Vers la nuit 
  • Kéthévane Davrichewy : L'autre Joseph 
  • Christian Garcin : Les vies multiples de Jeremiah Reynolds
  • Antoine Laurain : Rhapsodie française 
  • Edouard Louis : Histoire de la violence
  • Philippe Rahmy : Allegra 
  • Emmanuelle Richard : Pour la peau 
  • Marc Trévidic : Ahlam


La deuxième et dernière sélection
Le 11 janvier, une seconde liste de cinq titres a été révélée.
Deux primos romanciers font partie de la sélection finale.

  • Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles
  • Kéthévane Davrichewy : L'autre Joseph 
  • Christian Garcin : Les vies multiples de Jeremiah Reynolds
  • Emmanuelle Richard : Pour la peau 
  • Marc Trévidic : Ahlam
Les 5 ouvrages finalistes vont maintenant être soumis au vote de 100 lecteurs sélectionnés dans les 20 librairies partenaires du prix. Le nom du  lauréat sera proclamé lors de Livre Paris, qui se tiendra du 18 au 21 mars prochains.


En 2015 le prix a été décerné à Léonor de Récondo pour Amours , les cinq finalistes étaient :

Le palmarès des années précédentes
2014 : Réparer les vivants de Maylis de Kérangal
2013 : Profanes de Jeanne Benameur
2012 : En vieillissant les hommes pleurent de Jean-Luc Seigle
2011 : La fortune de Sila de Fabrice Humbert
2010 : Ru de Kim Thuy
2009 : Des vents contraires d'Olivier Adam

vendredi 22 janvier 2016

Prix du roman des étudiants France-Culture et Télérama 2016

J'aime bien piocher des idées de lectures dans les sélections de certains prix littéraires, le prix du roman des étudiants France Culture et Télérama en fait partie.

Ce prix date de 2014, il succède au Prix du livre France Culture-Télérama.

La sélection comprend cinq romans issus de la rentrée de septembre 2015 et cinq romans de la rentrée littéraire de janvier 2016.

La liste complète a été dévoilée vendredi 15 janvier. C'est une première et unique sélection.

Ces 10 romans ont été sélectionnés par un pré-jury composé de journalistes des rédactions de France Culture et Télérama. A partir du mois de février, les 10 auteurs en lice entameront un tour de France des librairies à la rencontre de leurs lecteurs et des étudiants-jurés, qui devront choisir leur lauréat le 15 mars.

Deux premiers romans, celui d'Olivier Bourdeaut et celui de Christophe Boltanski, déjà lauréat du Prix Femina 2015, figurent dans cette liste.


Les cinq romans de la rentrée hiver 2016 :
  • Camille Laurens : Celle que vous croyez
  • Patrick Lapeyre : La splendeur dans l'herbe
  • Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles
  • Jean Echenoz : Envoyée spéciale 
  • Jean-Yves Jouannais : La bibliothèque de Hans Reiter
Les cinq romans de la rentrée 2015 :

J'ai déjà lu quatre de ces romans (cliquer sur le titre pour accéder à ma chronique) et deux autres sont dans ma liste de lectures très prochaines : Celle que vous croyez de Camille Laurens et Envoyée spéciale de Jean Echenoz.


Voici la sélection 2015
Parmi les romans que j'avais lus dans cette sélection 2015, c'est L'amour et les forêts que je classais très largement en tête et j'ai donc été ravie du choix des étudiants.
Lors du Marathon des mots de Toulouse de Juin 2015, j'ai eu la chance d'assister à une interprétation de ce texte sous la forme d'un concert littéraire avec Feu!Chatterton pour la partie musicale et Eric Reinhardt pour la lecture. Une merveille !!!

Palmarès des années précédentes
2015 : Eric Reinhardt : L'amour et les forêts


2013 : Pierre Lemaître : Au revoir là-haut

2012 : Antoine Choplin : La nuit tombée

2011 : Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit