dimanche 14 août 2016

Les âmes grises de Philipe Claudel




Date de publication : août 2003 chez Stock
Nombre de pages : 288

Prix Renaudot 2003
Grand prix des lectrices de Elle 2004


Un homme dont on comprend plus tard qu’il est policier noircit des feuilles pour raconter une histoire qui le hante et dont il a rassemblé les éléments sur de nombreuses années. Le narrateur est également obsédé par sa femme Clémence qui est décédée en 1917.

L’histoire commence en 1917, dans un village dont la localisation précise n’est pas donnée. Une fillette de 10 ans, très belle, surnommée « Belle de jour » est retrouvée assassinée, c’est la fille du restaurateur du village. 

Nous sommes en 1917 mais Philippe Claudel ne fournit que très peu d’éléments historiques, la guerre est juste en toile de fond, les habitants du  village où se situe l’action vivent normalement, on sait seulement que le village est épargné par la guerre qui fait rage de l’autre côté du coteau d’où émanent des bruits de canon, les villageois voient simplement arriver à la clinique des soldats blessés.

Ce roman est un roman d’atmosphère dans lequel Philippe Claudel brosse le portrait de multiples personnages , un juge et un colonel deux monstres odieux "faits du même bois pourri", un gendarme plein de culpabilité, le maire et sa servante qui se souviennent... une jeune et belle institutrice venue se rapprocher de son fiancé au combat et qui est logée dans une dépendance de la maison du procureur, deux déserteurs que la foule est prête à lyncher...
Et surtout, un procureur froid, taciturne et mystérieux qui habite dans une grande demeure appelée par tous le "château" et qui a arrêté de vivre après la mort de sa femme, il survit en exerçant son métier sans autre but dans la vie.

Le style narratif original : le narrateur écrit sans ordre chronologique, un peu comme s’il écrivait en suivant ses pensées dans le désordre avec beaucoup de retours en arrière, créant un habile suspense.

Le crime et la guerre servent de prétexte à dresser à une étude et une critique de la société de l’époque par le biais du portrait de ces âmes grises qui peuvent faire à la fois le bien et le mal.

J’ai adoré cette histoire passionnante. Philippe Claudel a le don d’écrire des histoires à la portée universelle et son écriture est toujours aussi prenante.

6 commentaires:

  1. Comme tu le sais, Philippe Claudel est un des mes auteurs préférés avec Sorj Chalandon. Je n'ai pas encore lu Les âmes grises mais il semblerait que ce soit un des plus beaux livres de l'auteur et ta chronique paraît le confirmer!

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    1. Nous avons les mêmes auteurs préférés...
      Je n'ai jamais été déçue avec Claudel La petite fille de Mr Linh, le rapport de Brodeck, le pays de l'arbre Toraja tous inoubliables, c'est aussi le cas des âmes grises.

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  2. j'aime beaucoup Philippe Claudel, mais comme j'avais vu le film je n'ai pas lu le roman ...il faut que je lise le Roman de Brodeck d'abord, et après je lirai celui-ci

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    1. Le rapport de Brodeck est pour moi un vrai chef d'oeuvre...

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  3. Ton billet me replonge dans ce roman que j'avais beaucoup aimé, de même que "Le rapport de Brodeck" ; merci beaucoup !

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