Date de parution : janvier 2018 aux Éditions Don Quichotte
Nombre de pages : 208
Ce livre fait partie de la sélection des 68 premières fois.
Barbant wallon, banlieue de Bruxelles. A l'âge de douze ans, la narratrice, issue d'un milieu modeste, vit auprès de parents déprimés et très conventionnels. Mal dans sa peau, elle rencontre Ariane quand ses parents l'inscrivent dans le collège de St Sauveur pour qu'elle échappe aux mauvaises fréquentations. Ariane est belle, magnifiquement habillée, douée pour tout et vit dans le luxe auprès de ses parents, Claude et Patricia, et de son frère. Ariane entretient avec ses parents des rapports qui surprennent et qui peuvent être qualifiés de malsains en ce qui concerne son père.
Très vite les deux jeunes filles deviennent inséparables, unies par un amour démesuré. "Nous nous aimions en effet, d'un amour qui échappait aux définitions, passionnel, fusionnel, dépouillé d'épanchements charnels mais pas moins pulsionnel". La narratrice, "blafarde, binoclarde... invraisemblablement habillée", bourrée de tics nerveux, souffre de solitude avec sa tête de première de la classe, rêve d'être populaire, de ne plus être cataloguée comme une plouc... Aguicheuses et manipulatrices, elles commencent à jouer avec le feu, à tester leur pouvoir sur les hommes. Ensemble elles osent tout " Ariane osait tout. Moi, je n'osais rien, sauf quand elle me regardait" et ne manquent pas de cruauté dans ce qui pour elles n'est souvent qu'un jeu. Elles multiplient les actes de séduction et de cruauté agissant d'une façon qu'on imagine plus aisément être le fait des garçons. La narratrice est l'ombre d'Ariane qui domine leur couple et se révèle être très manipulatrice et particulièrement venimeuse.
Mais un jour le duo devient trio, une mise à distance puis un rejet brutal et l'amitié de deux ans vole en éclats...
La mort d'Ariane est annoncée dès les premières phrases du récit " Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout."
C'est l'histoire d'une amitié exclusive, fusionnelle extrêmement toxique dont on sait d'emblée qu'elle va mal se terminer puisque que la mort d'Ariane est annoncée dès le début du récit. Ce premier roman est surprenant, voire dérangeant. Pour ma part, dans un premier temps, il m'a un peu désarçonnée et même agacée par les propos très crus que l'auteure prête aux deux jeunes filles avant de comprendre que cette vulgarité n'était pas gratuite mais le reflet d'une certaine génération.
Le sujet d'une amitié adolescente qui oscille entre amour et haine est traité d'une façon très forte, tellement rude qu'elle rebutera probablement certains mais ce ton ne m'a pas laissée indifférente. L'auteur décrypte ce que peut être l'adolescence et ses codes, une amitié entre adolescentes obsédées par leur physique et par les garçons pour qui le mensonge est une façon d'exister... Récit féroce, satire sociale non dénuée d'humour...
Très vite les deux jeunes filles deviennent inséparables, unies par un amour démesuré. "Nous nous aimions en effet, d'un amour qui échappait aux définitions, passionnel, fusionnel, dépouillé d'épanchements charnels mais pas moins pulsionnel". La narratrice, "blafarde, binoclarde... invraisemblablement habillée", bourrée de tics nerveux, souffre de solitude avec sa tête de première de la classe, rêve d'être populaire, de ne plus être cataloguée comme une plouc... Aguicheuses et manipulatrices, elles commencent à jouer avec le feu, à tester leur pouvoir sur les hommes. Ensemble elles osent tout " Ariane osait tout. Moi, je n'osais rien, sauf quand elle me regardait" et ne manquent pas de cruauté dans ce qui pour elles n'est souvent qu'un jeu. Elles multiplient les actes de séduction et de cruauté agissant d'une façon qu'on imagine plus aisément être le fait des garçons. La narratrice est l'ombre d'Ariane qui domine leur couple et se révèle être très manipulatrice et particulièrement venimeuse.
Mais un jour le duo devient trio, une mise à distance puis un rejet brutal et l'amitié de deux ans vole en éclats...
La mort d'Ariane est annoncée dès les premières phrases du récit " Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout."
C'est l'histoire d'une amitié exclusive, fusionnelle extrêmement toxique dont on sait d'emblée qu'elle va mal se terminer puisque que la mort d'Ariane est annoncée dès le début du récit. Ce premier roman est surprenant, voire dérangeant. Pour ma part, dans un premier temps, il m'a un peu désarçonnée et même agacée par les propos très crus que l'auteure prête aux deux jeunes filles avant de comprendre que cette vulgarité n'était pas gratuite mais le reflet d'une certaine génération.
Le sujet d'une amitié adolescente qui oscille entre amour et haine est traité d'une façon très forte, tellement rude qu'elle rebutera probablement certains mais ce ton ne m'a pas laissée indifférente. L'auteur décrypte ce que peut être l'adolescence et ses codes, une amitié entre adolescentes obsédées par leur physique et par les garçons pour qui le mensonge est une façon d'exister... Récit féroce, satire sociale non dénuée d'humour...
Myriam Leroy entretient avec malice la confusion sur la part d'autobiographie de son récit, mais quelle importance? Autofiction ou roman ce texte est une belle réussite.
Ce roman est en lice pour le Goncourt du premier roman.
Ce roman est en lice pour le Goncourt du premier roman.
Citations
" Ma sœur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu. Tout ce qui était de l'ordre du plaisir était considéré par mes parents avec un dédain teinté d’écœurement."
" Se suicider avant de s'acclimater. Se suicider pour ne pas s'acclimater."
L'auteure
Myriam Leroy est une journaliste belge née en 1982. Elle a travaillé dans la presse écrite et la presse radio et a réalisé un documentaire "Cuisine interne" (projet multimédia). Elle a publié deux livres de ses chroniques pour la RTBF.
"Ariane" est son premier roman.
27ème participation au challenge rentrée littéraire 2018 organisé par Bea Comete
Tentée !
RépondreSupprimerUn titre qui va certainement être clivant au sein du groupe des 68...
SupprimerC’est un sujet rebattu l’amitié toxique entre les ados.. il semble que celui-ci soit original et réussi. Je le note !
RépondreSupprimerDans le genre je confirme qu'il est bien réussi !
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