dimanche 17 décembre 2017

Il n'y a pas internet au paradis de Gaëlle Pingault




 

Date de parution : septembre 2017 aux Éditions du Jasmin
Nombre de pages : 224

Dans ce roman la narratrice, une jeune femme d'environ trente ans, s'adresse à Alex, son mari, qui vient de se suicider, il s'est immolé par le feu...

Alex et Aliénor formaient "un jeune couple dynamique qui a tout pour plaire, tout pour réussir", ils appartenaient à une génération focalisée sur le moment présent, sur le plaisir immédiat. Peu pourvus de conscience politique et d'engagement, ils ont vécu centrés sur eux-mêmes avant de se sentir peu à peu concernés par l'évolution du monde environnant, ils se sont mis alors à rêver d'une vie loin de la ville, loin du stress et du travail vide de sens dans une maison où ils auraient inscrit sur la porte "Il n'y a d'internet au paradis". Une vie qui leur ressemblerait davantage, plus en accord avec leur vision du monde.

Alex travaillait pour un important groupe industriel français. Tout bascule avec l'arrivée d'un nouveau chef aux méthodes perverses rapidement perçu comme un bourreau. Chargé de fermer le service de 80 personnes où Alex est informaticien, ce chef se comporte en tueur sans pitié et sans aucun scrupule.

Gaëlle Pingault décrit avec justesse les sentiments de cette jeune femme partagée entre colère et chagrin "Comment fait-on un deuil quand on plaint son disparu autant qu'on lui en veut?" face au geste de son mari. Au travers de ses souvenirs, on perçoit bien le sentiment d'impuissance qu'elle a ressenti quand elle a senti que son mari allait mal, sa souffrance à voir son conjoint sombrer peu à peu. La mécanique qui peut broyer les employés d'une entreprise, les procédés utilisés, les vexations, les humiliations... La maltraitance, le harcèlement moral, tout ce qui engendre souffrance au travail est ici évoqué avec précision. L'autre versant du roman explore avec finesse les étapes du deuil et la lente reconstruction d'Aliénor qui a fait le choix du chemin de la résilience.
Toute personne qui aura vécu de près ou de loin le harcèlement au travail et le burn-out engendré par certaines méthodes sera bouleversé par ce roman au sujet sombre. Gaëlle Pingault a eu l’intelligence de le traiter avec une certaine dose de légèreté et d'humour qui rendent le récit supportable et d'insérer en fin de chapitres des extraits d’actualité qui permet de comprendre l'évolution de ce jeune couple.


L'auteur

Nouvelliste, et maintenant romancière, animatrice d’ateliers d’écriture, orthophoniste, bretonne. Et réciproquement, ou l’inverse. Ça dépend du sens du vent. Celui que je préfère, moi, c’est le noroît qui claque.
Pas très sérieuse, enfin pas trop, parce que la vie est trop courte pour ça. Déjà 40 ans de passés, c’était bien, merci. Barman, vous m’en remettrez le double, s’il vous plaît ?
Un homme, une petite fille de moins en moins petite, la mer à 50 km : triangle parfait, équilibre atteint.(Sources : Éditeur)




59ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017










12ème lecture de la sélection d’automne des 68 premières fois




6 commentaires:

  1. Je te lis en diagonale : je l'ai reçu vendredi et c'est ma prochaine lecture ;-)

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    1. Bien entendu Delphine, garde le plaisir de la surprise...
      Ravie d'avoir pu mettre un visage sur une amie virtuelle fidèle !!!

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    2. Bon, eh bien, on va dire que je ne partage pas ton enthousiasme... Bien qu'il soit rédigé, je ne vais pas publier mon billet aujourd'hui. Pas très festif comme sujet...
      Je t'embrasse et te souhaite un très joyeux Noël, Joëlle !

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    3. C'est un sujet qui va toucher chacun selon son propre vécu je pense, il a percuté beaucoup de choses chez moi...
      Mais j'en conviens le sujet n'est pas très festif pour un jour de Noël !
      Joyeux Noël en famille à toi aussi Delphine? bises !

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  2. Encore un premier roman qui semble être une pépite. Le sujet est particulièrement intéressant tant il est intimiste et actuel.Je me le note car chouette, je vais à nouveau pouvoir lire un peu plus cette semaine, sans compter que les vacances approchent!

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    1. Je sens qu'il va te plaire celui-là... Profite bien de tes vacances et passe de bonnes fêtes. Bises

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