mercredi 7 février 2018

Les guerres de mon père de Colombe Schneck

 
 

Date de parution :  janvier 2018 aux Éditions Stock
Nombre de pages : 306

Colombe Schneck est une auteure qui a beaucoup écrit sur son histoire familiale. Ici, elle part sur les traces de son père Gilbert Schneck, décédé il y a vingt-cinq ans.

Elle nous relate en détail son enquête pour reconstituer l'histoire de son père, ses recherches aux Archives Nationales sur ce qu'il a subi avec ses parents pendant la seconde guerre mondiale, ses recherches sur ceux qui l'ont caché et sauvé, elle parle de l'épreuve de son exil en Dordogne à sept ans qui faisait écho à l'exil de ses parents. Elle relate ses échanges avec son oncle maternel qui était le meilleur ami de son père, ses rencontres avec des amis de son père et avec certaines de ses nombreuses maitresses. Elle part sur les traces de son grand-père paternel Max un homme "aux origines incertaines, aux traces effacées dans des pays qui n'existent plus.",  elle semble même obsédée par la mort de Max, assassiné en 1949 alors que Gilbert n'avait que seize ans, elle enquête sur ce fait divers national  qui avait fait les gros titres racoleurs de la presse à l'époque, Max aurait été assassiné par son amant et son corps coupé en morceaux transporté dans une valise... Une disparition source de scandale et de honte pour la famille et qui fera toujours l'objet d'un silence familial pesant. "Tristesses, hontes, humiliations, peines restent cachées, non dites, non écrites."
Elle raconte aussi son père médecin fraichement diplômé confronté durant trente mois à la guerre d'Algérie où il avait en charge les personnes torturées par l'armée française.

Ce texte est visiblement un livre thérapie pour Colombe Schneck qui doit enfin accepter la mort de son père, affronter ce qu'il cachait, accepter de vivre sans lui et d'être aimée sans lui. Il n'a pas été facile pour elle de se construire avec un père théoricien de l'infidélité qui a passé sa vie à fuir, lui offrant un modèle masculin dont il lui a été difficile de se débarrasser. Elle a eu du mal à accepter d'être aimée... "Vingt-cinq ans pour l'accepter, il est mort, il ne reviendra pas, je peux enfin le pleurer et recommencer à vivre entièrement", "Je ne consens à être aimée que par ceux qui me trompent, m'oublient, rejetant à mon tour ceux qui m'aiment avec bonté. Ils ne sont pas mon père, ils ne seront jamais à la hauteur"

L'histoire de cette famille est intéressante mais j'ai peiné dans la lecture de ce livre, noyée sous une multitude de détails, de noms, de rapports qui m'ont rendu la lecture difficile et qui m'ont parfois ennuyée... Un rendez-vous manqué avec cette auteure dont la plume assez journalistique ne m'a pas particulièrement séduite. Peut-être aurai-je mieux apprécié ce récit si j'avais lu ses précédents romans sur son histoire familiale...

Ce roman est en lice pour le grand prix RTL-Lire. 

Eva est nettement plus enthousiaste que moi, elle y voit un magnifique portrait d’homme à la fois sublimé et faillible. De même Antigone as été touchée par cette démarche, par ce puzzle familial que Colombe Schneck tente de construire depuis plusieurs livres, et par la forme de ce texte, très bien construit et très réussi.

Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.







Citations
" Qui est-on, quand on apprend dès l'enfance que rien ne reste? Qu'il faut toujours être prêt à tout perdre même sa langue maternelle? "

" Les parents doivent tout à leurs enfants, leurs enfants ne leur doivent rien. La peur des parents est un fardeau inutile pour les enfants."


L'auteure



Écrivain, Colombe Schneck a notamment publié, chez Stock, L’Increvable Monsieur Schneck (2006), Val de Grâce (2008), Une femme célèbre (2010) et, aux Éditions Grasset, La Réparation, traduit dans plusieurs pays. (Sources : Editeur) 






11ème participation au challenge rentrée littéraire 2018 organisé par Bea Comete



6 commentaires:

  1. Je ne pense pas lire ce livre. Un genre dont je me méfie, peut-être à tort

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    1. Je n'ai rien de particulier contre ce genre en général mais dans ce roman c'est plus la forme que le fond qui m'a gênée...

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  2. j'ai été touchée par cette plongée à la croisée de l'Histoire et de l'histoire familiale...l'amour de Colombe Schneck pour son père, la relation père-fille à la fois sublime et écrasante m'ont vraiment émue...
    Bon, rdv manqué alors...en revanche, je ne suis pas sûre que tu sois séduite par ses autres livres, j'ai trouvé celui-ci plus abouti que le reste de son oeuvre.

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    1. Ce n'est donc pas une auteure pour moi... Pas grave, il y en a tant d'autres...

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  3. Ah là là les livres thérapie ... pas pour moi ...

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