Nombre de pages : 196
" Au Québec, on a tous du sang indien. Si ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains"
Ce roman commence par une descente de police de la Sûreté du Québec dans une réserve de Restigouche en Gaspésie le 11 juin 1981, c'est un lieu où vivent des Amérindiens, les Mig'maq, un peuple qui vit au Nord-Est de l'Amérique depuis des millénaires "Il y a le Québec et le reste du Canada, la réserve et le reste du monde". Les policiers ont ordre de saisir les filets de pêche des indiens pour leur interdire ce mode de pêche au saumon. S'ensuivent des émeutes des autochtones pour qui la pêche au saumon est une question de survie, pêche qu'ils tentent de continuer à pratiquer en harmonie avec la nature.
Le même jour Yves, un garde-chasse qui a récemment donné sa démission, écœuré par tous les actes de violence perpétrés contre les indiens, trouve dans la forêt une jeune indienne en état de choc. Elle a été violée par trois policiers lors d'une descente dans sa réserve. Il la confie à Caroline, une institutrice française. Mais les deux femmes sont enlevées, Yves va tout faire pour les retrouver avec son ami indien William.
Eric Plamondon intercale des chapitres sur l'histoire des Amérindiens, sur leurs légendes et leur culture, et sur l'histoire du saumon et de sa migration. On apprend ainsi qu'en langue mig'maq, on nomme "taqawan" un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois après de une à trois années en mer.
Constitué de phrases courtes et de chapitres courts où l'auteur emploie un ton différent selon le thème abordé, ce roman retrace une page de l'histoire de la Gaspésie que je ne connaissais pas. En relatant la lutte entre les Québecois et les autochtones, il décrit une terrible réalité sociale, le gouvernement imposant aux indiens un marché contrôlé par l’État "Le saumon, celui qu'il suffisait d'attraper pour vivre, ils devaient désormais le vendre pour survivre".
Dans ce roman, Eric Plamondon mêle les genres car Taqawan est à la fois un roman d'aventure, un roman noir, un roman politique, un roman historique dans lequel sont insérés des éléments documentaires, ce qui en fait un roman complètement atypique. Ce mélange qui a beaucoup plu à de nombreux lecteurs m'a malheureusement donné une impression de fouillis. J'ai appris beaucoup de choses à la lecture de ce récit mais le mode de narration adopté a trop manqué de fluidité pour que j'apprécie ce roman à sa juste valeur. Peut-être que 196 pages étaient trop peu pour tous les thèmes que l'auteur a voulu aborder dans ce texte...
C'est également un livre engagé dans lequel l'auteur glisse avec malice des extraits de discours des dirigeants politiques de l'époque. Quant à la partie roman noir, elle m'a semblé légère et peu crédible.
Je suis cependant ravie d'avoir découvert cet auteur, on ressent bien tout l'amour qu'il porte aux Amérindiens, peuple victime d'injustice et de violence.
Citations
" Il faut se méfier des mots. Ils commencent parfois par désigner et finissent par définir."C'est également un livre engagé dans lequel l'auteur glisse avec malice des extraits de discours des dirigeants politiques de l'époque. Quant à la partie roman noir, elle m'a semblé légère et peu crédible.
Je suis cependant ravie d'avoir découvert cet auteur, on ressent bien tout l'amour qu'il porte aux Amérindiens, peuple victime d'injustice et de violence.
Citations
"Pour être un peuple, il faut connaître les mêmes histoires, en faire partie"
Eric Plamondon est né à Québec en 1969, il vit dans la région de Bordeaux depuis une vingtaine d'années où il a travaillé longtemps dans la communication. Il est l'auteur de la trilogie 1984 : Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S. "Taqawan" est paru au Québec au printemps 2017. (Sources : Éditeur)
Catégorie : ANIMAL
Je remercie monsieur Éric Plamondon auteur de Taqawan de m'avoir permit de contribuer à ce roman par des dictons et autres textes tirés de mon site Mi'kma'ki http://www.astrosante.com/traduction_nessutmasewul.html
RépondreSupprimerMerci aussi aux autres collaborateurs, Alanis Obomsawin (textes tirés du documentaire « Les événements de Restigouche »), Danielle Cyr et Marie-Bernard Young (pour l'orthographe mi'kmaw), Earle Lockerby (textes tirés de l'article « Ancient Mi'kmaq Customs; A Chaman Revelations» (The Canadian Journal of Native Studies, vol. XXIV, no 2, 2004), René Levesque (extrait de la conférence de presse du 25 juin 1981).
J'ai lu beaucoup de belles choses sur cet auteur! Il faut que j'essaye!
RépondreSupprimerIl mérite d'être découvert en effet.
Supprimer