Date de parution : octobre 2018 chez Grasset
Nombre de pages : 144
J'aime beaucoup la plume de Carole Zalberg et me suis donc précipitée sur son nouveau roman dès sa sortie il y a quelques semaines.
Marie, née en France dans les années 60, retourne en Israël après trente ans d'absence, elle essaie de comprendre l'histoire de sa famille et s'adresse à Noam, le plus jeune de ses cousins, hospitalisé à la suite d'un très grave accident de voiture, alors qu'exilé aux Etats-Unis, il séjournait en Israël avec son épouse pour son voyage noces après son mariage aux Etats-Unis.
Ce roman retrace le destin de cette famille sur quatre générations de 1949 à 2017. Deux sœurs, Lena et Anna, nées dans les années 30, sont des juives polonaises qui ont fui le nazisme avec leurs parents et ont trouvé refuge en France. A la fin de la guerre, les deux sœurs prennent des voies différentes. Anna, la mère de Marie, trop jeune pour partir en Israël, reste en France où elle fondera une famille tandis que Lena part bâtir un nouveau monde en fondant un kibboutz en Palestine. Dès lors, les deux branches de la famille vivent séparées, l'une en Israël, l'autre en France. Léna aura trois fils avec Joachim. Chacun des trois prend la parole pour raconter son rapport au pays, son attachement plus ou moins important à Israël, ses doutes et ses choix. Tout au long du récit, Carole Zalberg mêle les voix des différents membres de cette famille juive éclatée entre la France et Israël.
En Israël, au fil des générations, la famille vit les rêves et les désillusions des pionniers car le découragement va succéder à l'enthousiasme du départ, les doutes vont surgir avec la prise de conscience d'avoir chassé des familles pour s'installer sur cette terre "Nous n'avions pas à occuper plus qu'il n'en faut. Comment espérer la paix quand on fournit à ceux qu'on croit ainsi dominer de quoi nous haïr de génération en génération?". Ils ressentent aussi l'angoisse de vivre dans un pays qui ne connaîtra sans doute jamais la paix, en état de guerre permanente.
La partie de la famille restée en France vit dans l'inquiétude pour la famille de là-bas et entretient un rapport compliqué avec la terre d'Israël à l'image de Marie qui parle du "malaise qui la tenait éloignée de ce pays qu'elle qualifiait de compliqué pour évacuer la question."
Ce roman choral est composé de trois parties judicieusement nommées "L'invention", "Les chocs" et "Les ajustements", des termes qui évoquent les étapes de la construction d'Israël. De l'esprit pionnier aux avancées dans le processus de paix avec la poignée de mains entre Rabin et Arafat jusqu'au chaos provoqué par l'assassinat de Rabin en 1995 sans passer sous silence les dérives de ce pays. Ce récit montre l'enthousiasme du départ puis les multiples doutes et tiraillements qui assaillent ensuite les membres de cette famille. A travers l'histoire d'une famille c'est l'histoire d'un peuple que nous raconte Carole Zalberg sans porter aucun jugement, son héroïne cherche juste à comprendre Israël. C'est un roman intime car on sent bien que, dans cette fiction, Carole Zalberg se cache un peu derrière Marie et que c'est une partie de ses racines qu'elle cherche. J'ai beaucoup aimé ce roman choral court et dense, je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé.
L'auteure
Ce roman choral est composé de trois parties judicieusement nommées "L'invention", "Les chocs" et "Les ajustements", des termes qui évoquent les étapes de la construction d'Israël. De l'esprit pionnier aux avancées dans le processus de paix avec la poignée de mains entre Rabin et Arafat jusqu'au chaos provoqué par l'assassinat de Rabin en 1995 sans passer sous silence les dérives de ce pays. Ce récit montre l'enthousiasme du départ puis les multiples doutes et tiraillements qui assaillent ensuite les membres de cette famille. A travers l'histoire d'une famille c'est l'histoire d'un peuple que nous raconte Carole Zalberg sans porter aucun jugement, son héroïne cherche juste à comprendre Israël. C'est un roman intime car on sent bien que, dans cette fiction, Carole Zalberg se cache un peu derrière Marie et que c'est une partie de ses racines qu'elle cherche. J'ai beaucoup aimé ce roman choral court et dense, je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé.
L'auteure
Carole Zalberg est l'auteur de huit romans. "Feu pour feu", paru chez Actes Sud en 2014, a obtenu le Prix Littérature-Monde. "Je dansais" a été publié aux éditions Grasset en 2017. (Sources : Éditeur)
Lu de cette auteure
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Dans un autre livre, il était également question de la désillusion, du racisme envers les juifs qui venaient de l'Afrique du nord après la guerre d'Algérie.
RépondreSupprimerLe sujet est très bien traité tout en finesse...
SupprimerCe livre est à rapprocher du livre de Paula Jacques : http://zazymut.over-blog.com/2015/11/paula-jacaues-au-moins-il-ne-pleut-pas.html
RépondreSupprimerJe ne le connais pas...
Supprimerun livre que j'ai très envie de le lire depuis sa sortie, merci de m'y faire penser !
RépondreSupprimerNe l'oublie plus maintenant 😉
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