mardi 5 octobre 2021

Le parfum des cendres de Marie Mangez

 


Date de parution : 19 aout 2021 chez Finitude
Nombre de pages : 240

Sylvain Bragonard a le pouvoir de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, il exerce ce don quotidiennement dans son métier d'embaumeur, il est capable, par son analyse des parfums de dresser le portrait des morts dont il prend soin. C'est un homme de trente-sept ans taiseux et bourru qui est plus à l'aise dans le monde des morts que dans celui des vivants. Tout le contraire d'Alice une jeune femme qui a choisi les thanatopracteurs comme sujet de thèse. Au contact de Sylvain, qu'elle surnomme le Picasso du nez, elle va  découvrir le monde des odeurs et tenter de percer le mystère de cet homme qui s'est réfugié dans ce métier depuis un accident qui a bouleversé sa vie quinze ans plus tôt. 

Ce roman mérite la prime de l'originalité. L'auteure a eu l'audace de mettre en scène un embaumeur et a réussi l'exploit de nous offrir un roman d'une absolue beauté, d'une grande poésie. Elle dépeint un artiste qui traite les corps avec respect et délicatesse, le roman est centré sur la personnalité et l'histoire de Sylvain, un homme raide et solitaire que la rencontre avec Alice, pétillante et curieuse, va libérer d'un secret qui lui pèse depuis des années. Ce roman n'est absolument pas sombre, les morts sur lesquels Sylvain exerce son art ne sont que des corps, l'auteure ne s'étale jamais sur leur vie, sur les circonstances de leur mort. Leurs familles ne sont évoquées que pour décrire leurs réactions reconnaissantes face au travail effectué par Sylvain. 

L'écriture est sensorielle et fluide, le ton est juste, la narration efficace nous met face à un secret complètement imprévisible. Il n'y a rien de macabre dans ce délicieux roman, il serait dommage que son sujet fasse fuir les lecteurs. Un premier roman audacieux et très bien maîtrisé.

Ce roman est sélectionné pour le Prix Envoyé par la Poste et pour le Prix Première Plume.


L'auteure 



Marie Mangez vit à Paris où elle s'efforce de plancher sur sa thèse en anthropologie qui la mène régulièrement sur les rives du Bosphore. "Le parfum des cendres" est son premier roman (Source : éditeur)



2 commentaires:

  1. Bonjour Joelle, merci pour cette chronique qui me conforte dans mon idée de départ. Ce livre m'interpelle et il fait bien partie des livres à inscrire dans ma liste de courses chez le libraire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce livre est d'une rare beauté. Je suis ravie de le faire découvrir, toutes les personnes autour de moi qui l'ont lu l'ont aimé... Quel dommage qu'on en parle si peu !

      Supprimer