Date de parution : avril 2022 chez l'Iconoclaste
Nombre de pages : 304
Juillet 2021, les bars et restaurants viennent de rouvrir après plusieurs mois de fermeture forcée. Chez Tom's, dans une ville moyenne de province qui n'est pas nommée, clients et serveurs se côtoient, s'observent, se font des confidences.
Installée à la table du fond, tout juste revenue de Finlande à la veille du confinement, Chloé qui vient tous les jours depuis la réouverture et qui reste là jusqu'au soir, des crayons et carnets de croquis étalés sur la table devant elle, observe et esquisse les portraits des clients et clientes.
Il y a le patron Fabrice et son serveur José dont on ne peut affirmer avec certitude en les observant qui dirige qui. Jocelyne qui a cédé récemment le Tom's à Fabrice, son fils spirituel, passe également un moment dans le café. A une table, l'écrivain local parle (surtout de lui..) à un homme qu'il a aimé lorsqu'il était adolescent. Un peu plus loin, une mère et son fils ont une conversation qui vire à la dispute. En terrasse, une femme aperçoit son ex-compagnon.
Parmi les clients, certains se connaissent, d'autres non. Certains ont fréquenté les mêmes écoles sans être amis d'enfance.
Tout le roman se déroule en période post-covid dans le huis clos d'un café, un cocon intime propice aux confidences.
En toile de fond, avec quelques phrases habilement disséminées au long du récit, Jean-Philippe Blondel décrit ce que la pandémie nous a fait vivre, le confinement, les couvre-feux, pour certains la difficulté à réapprendre le dehors, à s'ouvrir à nouveau aux autres, à vivre ensemble. De la même façon, certains travers de notre époque, comme les réseaux sociaux, sont croqués de façon brève mais très percutante.
Jean-Philippe Blondel met en scène des personnages très attachants dans lesquels chacun peut en partie se retrouver, la narration à la première personne de chacun d'eux nous les rend très proches. Il s'attache plus à dépeindre les sentiments de ses neuf personnages qu'à les décrire physiquement, il n'indique que leur nom, prénom et leur âge. Ainsi dans ce café, se côtoient des personnes de différents milieux, de différentes générations auxquels l'auteur attribue des histoires, des destins variés et intéressants qu'il dévoile habilement en laissant planer un certain suspense. On retrouve les échanges, les conversations ébauchées, le besoin de confier joie ou peine, tout ce qui fait le rôle social du café. Dialogues, sentiments, pensées les plus intimes, situations... tout sonne toujours très juste.
Le temps d'une journée, de neuf heures à l'heure de la fermeture, avec son extraordinaire don d'observation, Jean-Philippe Blondel nous transporte dans ce café avec ses personnages. Il raconte tout simplement, d'une façon tendre et profondément humaine, le quotidien de gens ordinaires au destin ordinaire. Un roman choral qui fait du bien.
L'auteur
Lu de cet auteur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire