Date de parution : février 2023 chez Flammarion
Nombre de pages : 464
Paris, 1935.
Lors de la première du Rigoletto de Verdi à l'Opéra-Comique, un jeune ténor défraie la chronique en volant la vedette au rôle-titre. Le nom de ce prodige ? Elio Leone.
Né en Italie à l'orée de la Première Guerre mondiale, orphelin parmi tant d'autres, rien ne le prédestinait à enflammer un jour le Tout-Paris. Rien ? Si, sa voix. Une voix en or, comme il en existe peut-être trois ou quatre par siècle.
Cette histoire serait très belle, mais un peu trop simple. L'homme a des failles. D'ailleurs, est-ce vraiment de succès qu'il rêvait ?
Alexia Stresi imagine le parcours d'Elio Leone, un ténor, un prodige autodidacte doté d'une voix en or, un personnage de pure fiction qui, dans son roman, va croiser des personnages réels comme Pavarotti...
Né en 1912 à San Giorgio en Italie, Elio est un homme dont la vie, commencée dans le drame, a été jalonnée de rencontres, sœur Annamaria, le professeur Giuseppe Tropeano, Henriette Renoult, sa professeur de rôles, un sorcier haïtien qui l'aide à se relever, Eugène Vanzo, un ténor avec qui il vit une magnifique histoire d'amitié. De l'Italie à la France, l'Allemagne où il reste prisonnier cinq ans, Haïti où le chant est omniprésent puis Nantes, de l'Opéra-Comique à la Scala de Milan... nous suivons le parcours très romanesque de cet homme qui a su se nourrir de tous les moments, bons ou mauvais et qui a su renaitre après la pire des trahisons. " Il suffit d'une rencontre, d'un éclair de beauté, d'une note, pour changer une vie."
Alexia Stresi a créé un personnage inoubliable. Simple, tendre, sa modestie, son humilité, sa gentillesse, son charisme et son élégance égalent sa force de caractère. Un homme qui a des valeurs et qui, à la fin de sa vie, met sa générosité au service de la plus belle des causes.
Alexia Stresi nous offre un récit très bien rythmé sans aucun temps mort. Elle raconte le passé d'Elio à hauteur d'enfant, traduit ses pensées sans aucune mièvrerie puis se met dans sa tête d'adulte habité par la musique mais tiraillé par ses combats intérieurs. Elle parsème son récit de passages très forts, la scène d'une mère avec son nouveau-né dans une grange, des cailloux-copains dans la poche d'Elio enfant, les lettres très émouvantes d'Elio à sa femme depuis l'Allemagne pendant la guerre, le fantôme d'un petit Pierrot, une place laissée libre dans une salle de concert...
La passion, la force de la musique, la transmission, le partage, l'importance des rencontres sont les fils conducteurs de ce texte éminemment romanesque, la plongée dans le monde de la musique et des ténors est fascinante. Elio est un personnage qu'on retrouve avec plaisir à chaque moment de lecture et qu'on quitte au bout de près de 500 pages en se disant "déjà !"
Un titre bien choisi pour un roman très documenté qui mériterait une adaptation cinématographique. Un texte à la fois romanesque et littéraire, un de mes plus gros coups de cœur de ce début d'année.
Pour Ghislaine ce roman est à l'image de l'art lyrique : absolu.
L'auteure
Photo : Pascal Ito © Flammarion
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