Date de parution : septembre 2020 aux Presses de la cité
Nombre de pages : 188
Nous sommes à bord d'un Airbus A380 qui effectue l'un de ses derniers voyages entre Paris et Singapour. Dans cet avion se trouve Talitha, le personnage principal du roman, une ancienne hôtesse de l'air devenue journaliste pour un magazine spécialisé dans les voyages. L'avion est la passion de Talitha depuis son enfance quand elle prenait régulièrement l'avion pour traverser l'Atlantique pour rejoindre son père après le divorce de ses parents, l'avion était pour elle une bulle loin des conflits qui déchiraient ses parents. Maintenant c'est dans cette bulle qu'elle aime écrire sur son ordinateur portable, elle compte finaliser le récit de sa vie lors de ce vol de treize heures.
Talitha retrouve dans cet avion certains de ses anciens collègues et côtoie de parfaits inconnus. Parmi ses anciens collègues, dans le cockpit (littéralement "arène pour combat de coqs") le copilote Saul, en proie à des problèmes personnels, est en pleine dépression. Il maîtrise parfaitement le pilotage de cet avion qu'il adore et dont l'exploitation commerciale touche bientôt à sa fin. Parmi les passagers autour de Talitha, se distinguent Leila une étrange adolescente aux capacités hors du commun qui rêve de visiter le cockpit car "elle veut comprendre comment on dirige la vie des gens", Marie-Ange qui part avec son petit chien dans son sac vers un nouvel avenir à Singapour après une grosse déception sentimentale, Anil, condamné par une maladie incurable, qui part solder ses affaires à Singapour avant de se retirer dans un ashram.
Mais au dessus de l'Iran, l'avion traverse d'importantes turbulences...
J'aime beaucoup les huis-clos, celui-ci est aérien et se déroule lors d'un vol de nuit
de treize heures entre Paris et Singapour à bord d'un Airbus A380. Un
lieu d'enfermement extrême sans aucune échappatoire possible. Caroline
Tiné met en scène cinq personnages psychologiquement fragiles confrontés aux
turbulences que traverse l'avion, des blessés de la vie qui ont tous vécu une perte et se questionnent sur leur avenir.
Dans ce récit sans dialogue, la tension qui monte implacablement et l'excentricité des personnages tous plus illuminés les uns que les autres rendent la lecture parfois oppressante. Le souvenir du copilote allemand fou qui avait fracassé son avion sur une montagne n'a pas quitté mon esprit lors de ma lecture. Le style est fluide, l'ambiance anxiogène, les rebondissements nombreux et le dénouement étonnant... Ce roman est riche de détails sur le travail à bord et de précisions techniques sur l'avion sur lequel l'auteure s'est visiblement beaucoup documentée, cela enrichit le texte sans aucunement l'alourdir, Caroline Tiné fait ainsi de cet avion un personnage à part entière de son roman. Un roman bien rythmé, très prenant, empreint d'une certaine mélancolie mais qui est sans doute à déconseiller aux personnes qui ont peur de prendre l'avion...
Longtemps directrice de la rédaction de "Marie-Claire maison", Caroline Tiné a publié trois romans : " L'immeuble" (Albin Michel) Prix du premier roman en 1990, "Le roman de Balthazar" (Albin Michel) en 1993, " Le fil de Yo" (J.C. Lattès) en 2015. (Source : éditeur)
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