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Nous sommes le 22 mai 68 au Meurice, le célèbre palace parisien de la rue de Rivoli. Le pays est paralysé par une grève générale et le gouvernement est au bord de la démission, l'interdiction faite à Cohn-Bendit de rentrer en France risque de mettre le feu aux poudres, une motion de censure va sans doute être votée. La France compte un million de grévistes et le palace n'échappe pas à la fièvre qui embrase le pays : depuis la veille il est occupé par le personnel qui a proclamé l'autogestion, cependant les employés ne sont pas en grève, ils continuent d'assurer leur service auprès de leurs clients prestigieux et souvent excentriques, ils restent respectueux voire obséquieux envers eux, prêts à satisfaire tous leurs caprices. Pauline Dreyfus brosse une jolie galerie de portraits d'employés avec Roland, le maître d'hôtel et représentant syndical, Lucien le concierge, Denise la dame-vestiaire sans oublier le directeur déchu qui rase les murs.
Le palace accueille des célébrités qui font sa renommée, ce sont des têtes couronnées, des stars de cinéma, des ministres, des ambassadeurs, des rois en exil... Le 22 mai Salvador Dali y occupe une suite avec son animal de compagnie, le léopard Babou... Florence Gould, une milliardaire américaine vit ici à l'année depuis douze ans avec ses quatre pékinois. Aux employés qui l'ont surnommée "Mme Racine" elle distribue largement ses billets de 50 francs. Pour se distraire, elle organise des déjeuners mensuels, les Meuriciades, qui réunissent une quarantaine de personnes, des écrivains, des critiques, des femmes du monde... Ces déjeuners sont prisés par le Tout Paris littéraire. Ce jour là, le déjeuner est donné en l'honneur du lauréat du prix littéraire Roger-Nimier car Florence Gould est une mécène qui délivre au lauréat un gros chèque...
Le palace accueille des célébrités qui font sa renommée, ce sont des têtes couronnées, des stars de cinéma, des ministres, des ambassadeurs, des rois en exil... Le 22 mai Salvador Dali y occupe une suite avec son animal de compagnie, le léopard Babou... Florence Gould, une milliardaire américaine vit ici à l'année depuis douze ans avec ses quatre pékinois. Aux employés qui l'ont surnommée "Mme Racine" elle distribue largement ses billets de 50 francs. Pour se distraire, elle organise des déjeuners mensuels, les Meuriciades, qui réunissent une quarantaine de personnes, des écrivains, des critiques, des femmes du monde... Ces déjeuners sont prisés par le Tout Paris littéraire. Ce jour là, le déjeuner est donné en l'honneur du lauréat du prix littéraire Roger-Nimier car Florence Gould est une mécène qui délivre au lauréat un gros chèque...
La situation est inédite et assez ubuesque puisque le maintien du déjeuner doit être voté en assemblée générale. Finalement le déjeuner est maintenu et réunit quelques mondains nantis qui commentent la situation politique en attendant l'arrivée du lauréat. Sont présents Salvador Dali et sa femme Gala, le milliardaire J. Paul Getty et un inconnu, Aristide Aubuisson, notaire à Montargis rongé par le
cancer. Le lauréat n'est autre que Patrick Modiano récompensé pour son premier roman "La place de l'étoile". C'est un jeune romancier de 22 ans, grand, beau et timide. Un taiseux qui bafouille lorsqu'il doit parler en public. Ce déjeuner, semblable à aucun autre, sera dénommé le Déjeuner des barricades.
Pour Modiano la situation fait écho à la période de l'occupation qui l'obsède. En effet, en 1944 Le Meurice a été le siège de la Kommandantur et le logement de
fonction du général Von Choltitz qui a refusé d'obéir aux ordres d'Hitler en mettant le feu à
Paris. La situation lui évoque donc le Paris de l'Occupation et de la Libération.
Cette fiction basée sur des fait réels propose un thème original et attirant pour qui aime les livres et suit les prix littéraires.
Pauline Dreyfus y décrit avec une belle ironie le monde des écrivains et la haute opinion qu'ils ont d'eux mêmes, elle se moque gentiment de son milieu. Elle relate avec humour les relations entre les employés et la direction et va même jusqu'à décrire, au milieu de tout ce monde, un inspecteur des Renseignements
Généraux venu vérifier si les riches clients n'étaient pas molestés par les employés
révolutionnaires.
J'ai trouvé ce roman qui relate une "journée de fous" extrêmement plaisant. C'est une sorte de vaudeville qui ne tombe jamais dans le burlesque, il est très bien écrit, très précis et documenté. Il m'a fait passer un excellent moment, glissé entre deux lectures plus exigeantes.
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture en avant-première.L'auteure
Pauline Dreyfus, née en 1969, est journaliste, écrivain. Elle est la petite-fille de
l'écrivain journaliste Alfred Fabre-Luce et fille de l'avocat Tony
Dreyfus.
Elle est l'auteur d'une biographie de Robert Badinter.
Elle décroche le Prix des Deux Magots pour "Immortel, enfin" en 2012. Elle est finaliste du prix Goncourt en 2014 pour "Ces choses qui arrivent"
Elle est l'auteur d'une biographie de Robert Badinter.
Elle décroche le Prix des Deux Magots pour "Immortel, enfin" en 2012. Elle est finaliste du prix Goncourt en 2014 pour "Ces choses qui arrivent"
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7ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
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