vendredi 5 octobre 2018

Quatre-vingt-dix secondes de Daniel Picouly

Date de parution : août 2018 chez Albin Michel
Nombre de pages : 265 

Daniel Picouly s'attaque à un sujet historique, la catastrophe de 1902 qui a ravagé la ville de Saint-Pierre en Martinique le jeudi 8 mai du fait de l'éruption de la Montage Pelée. Située à une trentaine de kms de Fort de France, Saint-Pierre est décrite comme une ville énergique et prétentieuse, le volcan qui domine la baie de St Pierre ne va pas l'épargner ce jour là.

L'originalité du roman vient du fait que c'est la montagne qui raconte "Je suis la montagne pelée. Dans trois heures, je vais raser la ville de Saint-Pierre. Le jeudi de l'Ascension. 30 000 morts en 90 secondes." La montagne n'aime pas St Pierre, elle a projeté de provoquer la mort de 30 000 personnes. Elle va, tout au long du récit, se justifier, douter, raconter ses hésitations à sauver certains, montrer son étonnement de voir que les habitants ne réagissent pas devant les avertissements qu'elle envoie, notamment les cendres qui envahissent la ville depuis trois semaines. Même la fuite des animaux ne les font pas réagir mais il faut dire qu'on est en pleine période d'élection...

Daniel Picouly met en scène quelques personnages, un Gouverneur qui a pour consigne de ne pas affoler la population et qui affirme avoir la situation sous contrôle et surtout un jeune couple d'amoureux, Othelo et Louise, sortes de Roméo et Juliette. Nous croisons aussi Julie la mère d'Othello, Vintelle le prétendant de Louise...

Sur le papier le sujet m'intéressait beaucoup. Le fait historique, un volcan comme personnage principal, l'ignorance scientifique de l'époque, le manque de lucidité voire la vanité des hommes, la satire sociale sur la bêtise humaine sont des sujets qui me plaisent.
Mais je n'ai pas du tout adhéré au choix narratif de Daniel Picouly. Faire parler la Montagne Pelée, lui prêter des sentiments et une psychologie, est original, surprenant au départ puis très vite lassant voire ridicule. Au fil du récit il va faire de même avec un oiseau, une rivière... Je ne suis pas rebutée par les récits originaux mais cette fois je n'ai pas du tout adhéré d'autant plus que l'auteur mêle à son histoire des scènes de vaudeville loufoques avec une légèreté de ton qui m'a agacée, avec un humour qui m'a laissée de glace. J'ai fini par comprendre que ce roman, dont aucun des personnages ne m'a touchée, n'était pas pour moi. Sa présence dans la deuxième sélection du Goncourt reste un grand mystère pour moi.


L'auteur


Daniel Picouly s’est imposé en 1996 avec Le Champ de personne (Grand prix des lectrices de ELLE) puis avec L’enfant léopard (Prix Renaudot, 1999). Il a publié aux éditions Albin Michel La nuit de Lampedusa, La faute d’orthographe est ma langue maternelle et Le cri muet de l’iguane. Il anime une émission littéraire sur France Ô.  (Sources : Éditeur)










3 commentaires:

  1. zut! je l'ai acheté, pas encore lu, et comptais l'envoyer à mes enfants qui vivent en Martinique...
    Brigitte

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    1. Le souci avec ce livre c'est que rien n'annonce que c'est une fantaisie historique, quand on le sait on est peut-être moins déçue...

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    2. N'hésitez pas à revenir ici me donner votre ressenti sur cette lecture...

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