Date de parution : janvier 2018 aux Éditions de l'Observatoire
Nombre de pages : 260
L'histoire se déroule en hiver dans un village isolé dans la forêt, dans une région coupée du monde où sévit depuis de longues semaines une panne d'électricité.
Le narrateur est un jeune homme qui a eu les jambes cassées dans un terrible accident de voiture en arrivant dans son village qu'il avait quitté dix ans plus tôt, depuis il vit les jambes immobilisées dans des attelles en bois. Matthias, un vieil homme bloqué dans ce village à cause de la panne, s'est installé dans la véranda d'une maison abandonnée ensevelie sous la neige, il accepte de s'occuper du blessé contre la promesse de bois, de vivres et surtout d'une place dans un convoi pour la ville au printemps. Les deux hommes se retrouvent donc prisonniers dans cette cabane suite à un concours de circonstances dramatiques.
Matthias parle sans cesse de sa vie et de ses lectures en un perpétuel monologue car le blessé s'enferme dans le silence. Matthias est convaincu qu'il parviendra à le faire sortir de son silence... Dans la pièce unique de cette maison équipée d'un lit, d'un divan, d'une table et d'un poêle à bois, les deux hommes vivent au rythme des soins prodigués par Matthias et Maria, la vétérinaire qui a soigné le blessé et qui passe de temps en temps, des parties d'échecs, des ravitaillements en bois et vivres assurés par Joseph. Le narrateur muni d'une longue vue surveille régulièrement l'échelle à neige à l'extérieur de la maison pendant que Matthias prépare du pain noir.
Les deux hommes vivent ainsi en huis clos, prisonniers de l'hiver pendant de longs mois avec l'espoir pour le jeune homme de revoir ses oncles partis au camp de chasse et pour Matthias de rejoindre sa femme.
Tandis que tout le monde dans le village voisin vient à manquer de l'essentiel, nourriture, essence et médicaments, la tension dramatique monte, le chacun pour soi prévaut, les deux hommes affrontent la faim et le froid et sont contraints de démonter les planchers et les meubles de la maison pour brûler le bois dans la cheminée.
J'ai été enthousiasmée par ce roman d'atmosphère qui décrit un huis-clos captivant, c'est un récit dans lequel la neige, la maison sont des personnages à part entière.
Le sujet est très original, la plume est vive, le récit est très bien rythmé et addictif. L'auteur met en scène des hommes rudes dans un monde rude et hostile et accomplit une véritable prouesse littéraire en captivant le lecteur avec aussi peu de personnages et aussi peu d'action. Il décrit à merveille les relations entre les deux hommes confrontés à une terrible solitude, à la faim et à la peur dans un face à face éprouvant. Des hommes dans des conditions de survie extrêmes qui vont développer des relations variées oscillant entre méfiance, rivalité, jalousie et complicité, solidarité où semble même percer une pointe d'affection le tout dans une ambiance de fin du monde parfaitement ben décrite.
Le contenu de ce roman est aussi magnifique que sa couverture !
Le contenu de ce roman est aussi magnifique que sa couverture !
Ce roman a reçu le prix France-Québec 2017.
Merci à Amandine et aux Éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce roman.
Citations
" Personne ne peut survivre avec quelqu'un qui refuse de parler."
" Nous sommes dans le ventre de l'hiver, dans ses entrailles. Et, dans cette obscurité chaude, nous savons qu'on ne peut jamais fuir ce qui nous échoit."
L'auteur
Né au Québec, en 1982, Christian Guay-Poliquin est doctorant en études littéraires. Son deuxième roman "Le Poids de la neige", grand succès au Québec, a été distingué par plusieurs prix prestigieux. (Sources : Éditeur)
16ème participation au challenge rentrée littéraire 2018 organisé par Bea Comete
Très envie de le lire, déjà dans ma liste.
RépondreSupprimerMets le sur le haut de ta pile !!! Il est complètement addictif...
SupprimerJ'avais commencé ce roman et ai dû m'interrompre pour d'autres lectures. Mais j'espère bien pouvoir le reprendre car l'écriture en était intéressante.
RépondreSupprimerC'est certain, il faut que tu le reprennes... Il est vraiment réussi.
SupprimerRoman d’atmosphère, tout à fait d’accord. Elle est impeccablement rendue. Mais pour le reste, il me manque quelque chose.
RépondreSupprimerJ'adore les romans d'atmosphère donc tu comprends que je me sois régalée, et il ne m'a rien manqué... je vais lire ta chronique pour mieux comprendre ton ressenti.
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