jeudi 24 mars 2016

Il reste la poussière de Sandrine Collette


Date de parution : janvier 2016 chez Denoël
Nombre de pages : 304

Huis-clos familial en Patagonie

Sandrine Colette se concentre sur des univers ruraux souvent claustrophobes, après les montagnes enneigées de son dernier roman , "Six fourmis blanches", ce nouveau roman ne déroge pas à la règle.
Nous sommes ici dans un roman de Nature Writing qui se découle en Patagonie argentine, dans les espaces infinis d'une steppe aride balayée par le vent, une sorte de western noir.

Une mère et ses 4 fils vivent en huis clos dans une ferme isolée au milieu de terres brûlées par le vent et la sécheresse. C'est un monde rude où chacun doit travailler durement pour survivre de la tonte des moutons et de la viande des bovins pour lutter contre l'expansion des élevages intensifs. "Une vie de misère plombée par le travail et les terres arides" mais surtout un monde où domine une violence infinie, violence de la mère envers ses enfants qui ne sont qu'une force de travail pour elle,  "Tout est sauvage et animal, jusqu'au regard qu'elle porte sur eux", violence des deux aînés, les jumeaux envers les plus jeunes, Esteban "le débile" et surtout Rafaël "le petit"; "Les aînés cognent, commandent et humilient". Le père, quant à lui, a disparu il y a de nombreuses années. 
Une mère silencieuse et un monde sans paroles, sans attention et sans amour.

Rafaël, le plus jeune, traqué et malmené par ses aînés, trouve auprès des moutons, des trois chiens et de son cheval le réconfort et la tendresse qui lui manquent. Mais un jour, alors qu'un des deux jumeaux a déjà dû quitter la ferme, Rafaël ramène à l'estancia une sacoche contenant un venin qui va les rendre fous...

L'auteur a choisi de raconter cette histoire en donnant à chaque chapitre le point de vue de l'un des membres de cette famille, ce qui impulse un rythme intéressant au récit.

Sandrine Collette excelle dans la description des grands espaces mais aussi dans la mise en ambiance des relations familiales dans une atmosphère de huis-clos étouffant. Elle brosse le portrait de personnages aux caractères bien tranchés et son amour des chevaux transpire à chaque page.
Le rythme est lent mais sans jamais provoquer l'ennui. La nature est sublimement décrite dans ce roman d'ambiance au titre et à la couverture très bien choisies.

L'avis de Laure et de Tiben

L'auteur
Sandrine Collette, née en 1970, est docteur en science politique.

Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan.

Il obtient le Grand Prix de littérature policière 2013 pour  "Des nœuds d’acier", son premier roman.






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20eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo


dans la catégorie COULEUR

7 commentaires:

  1. tiens, j'ai lu il y a peu Un vent de cendres de l'auteur. C'était aussi un univers rural ( celui de la vigne). Elle a un style que j'aime bien !

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    1. Je ne l'ai pas lu celui là mais "six fourmis blanches" (qui m'a moins marquée que "il reste la poussière")est une histoire de trek qui tourne mal dans des montagnes inquiétantes. Oui toujours la nature...Un style de polar que j'aime.

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  2. Contente de lire un billet sur ce roman, le seul de l'auteure que je n'ai pas encore lu...

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  3. J'ai adoré ce premier livre que j'ai lu de Sandrine Collette. Tellement que je suis maintenant en train de lire Animal : un autre énorme coup de coeur, je suis littéralement harponnée par ce livre.

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    1. J'ai lu 3 livres de cette auteure et les ai tous aimés... Pas encore lu son nouveau.

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  4. J'en ai lu 3 aussi, que j'ai tous aimés, mais Animal m'a semblé surpasser encore les précédents.

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