Date de parution :aout 2017 chez Albin Michel
Nombre de pages : 397
Ce roman récompensé par le prix Pulitzer 2016 retrace le destin de Cora, jeune esclave dans une plantation de coton en Géorgie. Ajarry, la grand-mère de Cora avait été arrachée à sa famille en Afrique, des années plus tard Mabel, la mère de Cora, a réussi à s'évader de la plantation alors que la petite fille n'avait que dix ans la laissant derrière elle, Mabel est la seule esclave à avoir réussi sa fuite. Dotée d'un caractère bien trempé, Cora défend âprement le lopin de terre de trois
mètres carrés qu’elle a héritée de sa grand-mère sur lequel prospère son potager. Dans la plantation où elle vit règnent la duplicité et la délation, seuls moyens pour échapper aux coups de
fouet et aux flagellations en public.
Après la mort de leur maitre relativement clément, la perspective de voir son frère
reprendre la totalité du domaine pousse Cora et Caesar à s'enfuir. Ils vont bénéficier de l'aide du réseau d'aide aux esclaves en fuite (qui a réellement existé) matérialisé dans ce roman par un chemin de fer clandestin qui part du sud de la Géorgie et s'arrête à chaque état.
Cora et Caesar atteignent la Caroline du Sud où la jeune fille est employée dans une famille
puis où elle travaille comme objet exhibé dans un musée qui retrace l’histoire des Noirs en Amérique. Cora découvre avec horreur que des études et des expériences sont menées sur les gens de couleur... Elle va passer de la Caroline du Nord au Tennessee puis à l'Indiana perdant plus d'un compagnon de fuite sur un chemin, la piste de la Liberté, souvent jalonné de corps de fugitifs noirs pendus laissés à la vue de tous dans un but de dissuasion.
J'ai aimé le caractère que l'auteur prête à son héroïne. C'est une jeune fille à l’impressionnante force de caractère qui n'hésite pas à défendre son ami Caesar lorsqu'il est fouetté, qui sélectionne chaque heure un visiteur qu'elle foudroie du regard lorsqu'elle pose dans le musée. Une héroïne qui ne cache pas ses sentiments de haine et qui ne baisse jamais les bras même lorsqu'elle se trouve en situation désespérée. J'ai aimé sa détermination pour
défendre son lopin de terre à la plantation, pour protéger des coups un jeune enfant, sa persévérance pour apprendre à lire enfermée dans un grenier, pour décrypter
la bible afin de comprendre la position de la religion sur l'esclavage. Une jeune fille intelligente qui analyse le pourquoi de la haine des Blancs envers les Noirs, qui se questionne sur le devenir des indiens dont elle traverse les territoires
volés. Une Cora également pleine de rage et de haine envers sa mère Mabel qui s’est évadée en l’abandonnant. Une jeune fille insoumise toujours prête à tenter de s’échapper
même quand elle est reprise et entravée de multiples chaines. D'abord prisonnière dans
les champs de la plantation de Géorgie elle devient ensuite prisonnière sous terre puis dans des combles
aménagées au dessus du grenier de l’un de ses bienfaiteurs abolitionnistes en
Caroline du Nord.
Les personnages secondaires sont également très forts, de Jockey qui fête ses anniversaires à des dates fantaisistes prétextes à des moments de joie rares à la plantation, à Caesar et son amour des livres, aux hommes courageux du réseau clandestin qui risquent à tout moment d'être lynchés par la foule haineuse jusqu'à Ridgeway l’odieux chasseur d’esclaves. Sans oublier les Valentine et leur ferme en Indiana...
J'ai appris beaucoup de choses dans ce roman magistral sans aucun temps mort qui retrace l'odyssée de cette jeune fugitive traquée par des chasseurs d’esclaves mais aidée par des abolitionnistes et par des Noirs libres. J'ai aimé la construction de ce roman avec la symbolisation du réseau sous la forme d'un chemin de fer, avec l'insertion dans le récit de véritables avis de recherche d’esclaves en fuite.
Les personnages secondaires sont également très forts, de Jockey qui fête ses anniversaires à des dates fantaisistes prétextes à des moments de joie rares à la plantation, à Caesar et son amour des livres, aux hommes courageux du réseau clandestin qui risquent à tout moment d'être lynchés par la foule haineuse jusqu'à Ridgeway l’odieux chasseur d’esclaves. Sans oublier les Valentine et leur ferme en Indiana...
J'ai appris beaucoup de choses dans ce roman magistral sans aucun temps mort qui retrace l'odyssée de cette jeune fugitive traquée par des chasseurs d’esclaves mais aidée par des abolitionnistes et par des Noirs libres. J'ai aimé la construction de ce roman avec la symbolisation du réseau sous la forme d'un chemin de fer, avec l'insertion dans le récit de véritables avis de recherche d’esclaves en fuite.
C'est un grand livre sur l'esclavage et le racisme, extrêmement bien écrit de surcroît. La fluidité de l'écriture en a fait un vrai page-turner pour moi. Je ne suis pas prête d'oublier ce roman engagé sur une page d'histoire qu'il ne faut pas oublier. Très réaliste, ce livre pourrait parfaitement faire
l’objet d’une adaptation cinématographique.
L'auteur
Né à New York en 1969, Colson Whitehead
est reconnu comme l’un des écrivains américains les plus talentueux et
originaux de sa génération. Undergound Railroad, son premier roman
publié aux éditions Albin Michel, a été élu meilleur roman de l’année
par l’ensemble de la presse américaine, récompensé par le National Book
Award 2016 et récemment distingué par la Médaille Carnegie, dans la
catégorie "Fiction". (Sources : Éditeur)
Beaucoup de bonnes choses sur ce livre que j'ai retenu à la bib... Reste à savoir lorsque je pourrai le lire !
RépondreSupprimerPasse de très belles fêtes de fin d'année
C'est vrai que les délais de ta bibli sont longs... mais tu as de quoi t'occuper en attendant...
SupprimerTrès bonnes fêtes de fin d'année à toi aussi Colette. Bises
Un superbe livre ! Un énorme coup de coeur pour moi et formidablement bien écrit ;-)
RépondreSupprimerComplètement d'accord avec toi !
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