Nombre de pages : 176
Nous sommes dans les années 40. Le narrateur est un psychanalyste français de 72 ans qui va prendre sa retraite 5 mois plus tard. Il fermera son cabinet après les huit cent entretiens qu'il va assurer pendant cette période, un compte à rebours dont il suit scrupuleusement le décompte.
C'est un solitaire qui n'a établi aucune relation avec les gens qu'il côtoie depuis des années, que ce soit sa secrétaire ou son voisin, car il se dit incapable de parler aux gens en dehors de son cabinet. Il n'a ni famille, ni amis, il dit n'avoir jamais aimé quelqu'un et a la musique classique pour seul intérêt. Avec une certaine anxiété il voit la vieillesse arriver sans aucun projet pour sa retraite même s'il vit la fin de sa carrière comme une libération. Mais que faire de sa vie quand on a passé sa vie à écouter celle des autres?
L'arrivée impromptue d'une dernière patiente allemande, Agathe Zimmermann, qui a perdu le goût de vivre et qui se définit comme "enterrée vivante dans sa propre existence" va tout bouleverser. Le psychanalyste ne veut plus recevoir de nouveaux patients mais Agathe réussit à forcer sa porte. Elle veut apprendre à vivre sa vie " La vie m'échappe tout le temps. Elle est juste là, si proche que je peux la sentir. Mais je n'arrive tout simplement pas à découvrir comment on y entre"
Ces deux êtres qui ne parviennent pas à trouver un sens à leur vie vont lentement évoluer, au fil des rendez-vous. Agathe va être la seule patiente à pousser le médecin dans ses retranchements en lui demandant " Comment allez-vous, vous ?" , " Mais enfin, docteur, comment pouvez-vous passer votre vie à soulager la souffrance des autres sans avoir un regard sur la vôtre ? ".
Anne Cathrine Bomann utilise dans ce roman son expérience de thérapeute pour nous proposer une réflexion sur l’importance de trouver un sens à sa vie. Elle aborde de nombreux thèmes universels, la solitude, la vieillesse et l'angoisse de la mort qui approche, l'impression qu'on peut ressentir d'avoir raté sa vie. Le roman porte le nom d'Agathe mais c'est le psychanalyste qui en est le personnage principal, la jeune femme va le mettre face à lui même, face à sa souffrance, le faire réfléchir et le révéler à lui-même "Était-ce moi qui me lisais en elle ?" . Les rôles s’inversent et le psychanalyste se met à attendre et désirer la venue de la patiente qu'au départ il ne voulait pas recevoir. Ces deux êtres déprimés vont aller à la rencontre l'un de l'autre et se remplir de vie. Par petites touches, tout en douceur, avec des petites scènes du quotidien, des petits changements, cette histoire toute simple se déroule sur un rythme doux et lent. Un roman original, intimiste et émouvant.
Cela me semble intéressant. Je pose une demande d'achat auprès de la bib départementale par l'intermédiaire de celle de mon village
RépondreSupprimerExcellente idée, j'espère que la bibliothèque départementale l'a acheté...
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