Date de parution : août 2013
Surprenante et passionnante histoire que ce "Cas Eduard Einstein", seul cas que son illustre père n'a pas pu résoudre...
C'est à un véritable voyage au cœur de la schizophrénie que nous convie l'auteur grâce au procédé d'écriture qu'il utilise. En effet, le roman est constitué de courts chapitres où alternent le vécu d'Albert Einstein, celui de sa première femme Mileva, et la voix de leur fils Eduard qui parle à la première personne. L'auteur rend ainsi de façon très réaliste les pensées, les ressentis, les délires, les souffrances extrêmes du schizophrène. Celui ci va aller d'internements en clinique à des séjours chez sa mère, les électrochocs et les cures d'insuline n'ayant aucun effet bénéfique sur lui. L'auteur est médecin, ses dires sont donc crédibles.
Le récit commence à Zurich en 1930 lorsque Miléva est contrainte de faire interner Eduard. Elle et Albert Einstein se sont séparés en 1914
Eduard a alors 4 ans, son frère 10 ans. Les 2 enfants ne pardonneront jamais à leur père cet abandon.
En arrière-fond de ce roman défile la vie de Miléva, physicienne serbe, qui a abandonné une carrière prometteuse pour s'occuper de sa famille puis qui va vivre un véritable martyre en s'occupant seule de son fils malade. On assiste au terrible sacrifice d'une mère.
La vie d'Albert Einstein défile également. Il vit à Berlin. Après avoir été adulé, il va devoir émigrer aux États Unis en 1933, à l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Juif, il est numéro 1 sur la liste des personnalités à abattre en Allemagne. Terrifié par la maladie de son fils, il ne parviendra jamais à se rapprocher de lui. Il est terrible de se rendre compte qu'il n'a jamais parler de son fils à Freud alors qu'il a entretenu une correspondance scientifique avec lui.
En toile de fond également, l'ignorance générale sur la schizophrénie qui vient à peine d'être identifiée et est considérée par certains comme héréditaire, la montée du nazisme, l'eugénisme du Reich, le programme d'extermination des malades mentaux en Allemagne, le maccarthisme...
On découvre un Einstein très pacifiste, fort soutien de la cause des Noirs aux US, accusé d'être le père de la bombe atomique alors qu'il n'a pas été associé à sa fabrication, il a seulement donné des éléments sur les propriétés de l'énergie et a écrit à Roosevelt pour tenter d'arrêter la bombe destinée au Japon.
Les sentiments des uns et des autres sont très bien rendus, culpabilité, impuissance, souffrance, honte...
Malgré la distance qu'il a mis entre lui et son fils, j'ai trouvé Einstein sympathique, complètement démuni face à la maladie de son fils, aller le voir est complètement au-dessus de ses forces...
L'auteur livre un récit très documenté, il s'est appuyé sur des lettres entre les 2 époux, sur des lettres de l'ami d'Einstein, Michèle Besso...
J'ai trouvé l'écriture assez banale, mais l'histoire est vraiment extraordinaire, très émouvante.
C'est à un véritable voyage au cœur de la schizophrénie que nous convie l'auteur grâce au procédé d'écriture qu'il utilise. En effet, le roman est constitué de courts chapitres où alternent le vécu d'Albert Einstein, celui de sa première femme Mileva, et la voix de leur fils Eduard qui parle à la première personne. L'auteur rend ainsi de façon très réaliste les pensées, les ressentis, les délires, les souffrances extrêmes du schizophrène. Celui ci va aller d'internements en clinique à des séjours chez sa mère, les électrochocs et les cures d'insuline n'ayant aucun effet bénéfique sur lui. L'auteur est médecin, ses dires sont donc crédibles.
Le récit commence à Zurich en 1930 lorsque Miléva est contrainte de faire interner Eduard. Elle et Albert Einstein se sont séparés en 1914
Eduard a alors 4 ans, son frère 10 ans. Les 2 enfants ne pardonneront jamais à leur père cet abandon.
En arrière-fond de ce roman défile la vie de Miléva, physicienne serbe, qui a abandonné une carrière prometteuse pour s'occuper de sa famille puis qui va vivre un véritable martyre en s'occupant seule de son fils malade. On assiste au terrible sacrifice d'une mère.
La vie d'Albert Einstein défile également. Il vit à Berlin. Après avoir été adulé, il va devoir émigrer aux États Unis en 1933, à l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Juif, il est numéro 1 sur la liste des personnalités à abattre en Allemagne. Terrifié par la maladie de son fils, il ne parviendra jamais à se rapprocher de lui. Il est terrible de se rendre compte qu'il n'a jamais parler de son fils à Freud alors qu'il a entretenu une correspondance scientifique avec lui.
En toile de fond également, l'ignorance générale sur la schizophrénie qui vient à peine d'être identifiée et est considérée par certains comme héréditaire, la montée du nazisme, l'eugénisme du Reich, le programme d'extermination des malades mentaux en Allemagne, le maccarthisme...
On découvre un Einstein très pacifiste, fort soutien de la cause des Noirs aux US, accusé d'être le père de la bombe atomique alors qu'il n'a pas été associé à sa fabrication, il a seulement donné des éléments sur les propriétés de l'énergie et a écrit à Roosevelt pour tenter d'arrêter la bombe destinée au Japon.
Les sentiments des uns et des autres sont très bien rendus, culpabilité, impuissance, souffrance, honte...
Malgré la distance qu'il a mis entre lui et son fils, j'ai trouvé Einstein sympathique, complètement démuni face à la maladie de son fils, aller le voir est complètement au-dessus de ses forces...
L'auteur livre un récit très documenté, il s'est appuyé sur des lettres entre les 2 époux, sur des lettres de l'ami d'Einstein, Michèle Besso...
J'ai trouvé l'écriture assez banale, mais l'histoire est vraiment extraordinaire, très émouvante.
Citations
"Eduard donne des concerts pour les enfants dans un presbytère. On lui a assigné une tâche : il remplit des enveloppes. Pour la première fois de son existence, Eduard a un travail. Eduard est accepté dans la communauté des hommes."
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