Date de parution : août 2016 au Seuil
Nombre de pages : 208
Je me suis lancée dans la lecture de ce roman car il fait partie des 4 finalistes du Goncourt.
Jostein a eu un coup de cœur pour ce roman et dit dans son article qu'il va diviser ses lecteurs entre coup de cœur et détestation. Pour ma part, j'ai frôlé la détestation...
Il s'agit d'un roman épistolaire entre deux femmes.
Noémie, 24 ans, adresse une lettre à Jeanne la mère de Geoffrey, 52 ans, avec qui elle entretenait une liaison malgré leurs 28 années d'écart "Je suis une femme qui aime le vin des vendanges tardives."
Elle lui écrit pour lui annoncer qu'elle vient de quitter son fils.
Elle lui écrit pour lui annoncer qu'elle vient de quitter son fils.
Elle lui annonce cette rupture de façon pragmatique "L'amour n'est pas la vie, une rupture n'est pas l'agonie." Dans un premier temps, Jeanne la traite de corbeau, de bigorneau et lui dit la haïr mais rapidement s'engage une correspondance fournie entre les deux femmes, Jeanne finit même par inviter Noémie à passer un week-end chez elle à Cabourg.
Elles vont peu à peu devenir complices pour se venger de la "race pénienne".
Jeanne a donné à son fils le prénom d'un ancien amant décédé, son fils est donc pour elle "l'écrin d'un souvenir"
Noémie est une jeune femme imbue d'elle même qui se considère comme une merveille "Je suis une de ces
merveilles dont on se dit que les parents ne l'ont pas ratée, qu'ils ont
réussi l’œuvre de leur vie, la transmutation de gamètes en rêve.", elle se dit humiliée par le silence de Geoffrey après qu'elle l'ait quitté et va chercher à se venger. "Je dois être une idole pour l'homme de ma vie autrement je n’aperçois plus dans le miroir qu'une beauté évanouie."
La lecture d'une lettre de Geoffrey à sa mère permet de comprendre quelle mère elle a été pour lui et quelle est leur relation, on s'aperçoit que les idées de meurtre de Jeanne ne datent pas d'hier, à peine était-il né qu'elle songeait à le tuer car ce ce n'était pas l'enfant de ses rêves.
J'ai trouvé ce roman très étrange, assez difficile d'accès, c'est une sorte de conte qui m'a beaucoup déçue, l'écriture est précieuse, ampoulée et les échanges épistolaires entre les deux femmes forment une sorte de logorrhée délirante. Je pense être restée imperméable à de nombreuses métaphores... Malgré de très belles citations sur l'amour notamment je n'ai pas aimé ce roman.
Ce roman fait partie des quatre derniers titres de la troisième et dernière sélection du prix Goncourt avec Petit pays de Gaël Faye, Chanson douce de Leïla Slimani et L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset.
Il est également retenu dans la dernière sélection du Renaudot avec Le dernier des nôtres d'Adelaïde de Clermont-Tonnerre, Babylone de Yasmina Reza, California girls de Simon Libérati et Chanson douce de Leïla Slimani.
Citations
"Les hommes ne savent pas mâcher les ruptures et les avaler sagement comme une bouillie."
"Les hommes fidèles ne font pas de cadeaux."
"Le troisième âge c'est l'époque de la comptée, ceux qui ont peu dépensé leur jeunesse ont conservé assez de menue monnaie pour s'acheter quelques années de survie dans un corps moins repoussant que celui dont écopent les survivants de décennies de bamboche."
"L'amour est une picoterie, une démangeaison dont on ne saura jamais si le plaisir du soulagement que nous procure la caresse de l'amant vaut les désagréments de son incessant prurit."
"Qu'est ce qu'aimer sinon préférer l'autre à soi-même."
"L'amour est inaccessible, autrement ce n'est pas l'amour."
L'auteur
Régis Jauffret, né en 1955, s'est imposé ces dernières années comme l'une des voix
les plus intéressantes de la littérature contemporaine française.
Ses nombreux romans lui ont valu de recevoir de nombreux prix, comme le prix Décembre pour "Univers, univers" (2003), le prix Fémina pour "Asiles de fous" (2005), ou encore le prix France Culture/Télérama pour "Microfictions".
Ses nombreux romans lui ont valu de recevoir de nombreux prix, comme le prix Décembre pour "Univers, univers" (2003), le prix Fémina pour "Asiles de fous" (2005), ou encore le prix France Culture/Télérama pour "Microfictions".
Je n'avais pas encore lu d'avis sur ce roman.
RépondreSupprimerIl est vraiment très spécial tu sais et les interviews de Jauffret sur ce livre ne donnent pas forcément envie...
SupprimerJe l'ai lu uniquement parce qu'il était finaliste du Goncourt pour me faire ma propre opinion.
je l'ai abandonné à cause de l'écriture qui ressemble à un exercice de style et ce très vite.
RépondreSupprimerD'accord avec toi sur l'écriture qui est vraiment très particulière, je ne sais pas si c'est toujours le cas avec Jauffret.
SupprimerLe sujet ne me disait rien du tout et ce n'est pas ton billet qui va me faire changer d'avis...
RépondreSupprimerLe sujet ne m'emballait pas non plus, je l'ai lu par curiosité par rapport à ses sélections pour le Goncourt et le Renaudot.
SupprimerJ'ai lu les 4 finalistes du Goncourt et j'ai maintenant mon lauréat personnel ou plutôt ma lauréate...