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Grande admiratrice de Van Gogh, j'ai lu récemment le dernier roman de Jean-Michel Guenassia La valse des arbres et du ciel qui donne une version romancée des deux derniers mois de la vie de Van Gogh.
Deux historiens américains, Steven Naifeh et Gregory White Smith, auteurs d’une nouvelle biographie sur le peintre, "Van Gogh : the Life", remettent en cause la thèse du suicide de Van Gogh. Jean-Michel Guenassia développe dans son roman une hypothèse sur la mort de Van Gogh.
Deux historiens américains, Steven Naifeh et Gregory White Smith, auteurs d’une nouvelle biographie sur le peintre, "Van Gogh : the Life", remettent en cause la thèse du suicide de Van Gogh. Jean-Michel Guenassia développe dans son roman une hypothèse sur la mort de Van Gogh.
Nicole du blog Motspourmots a récemment lu Vincent qu'on assassine, un roman sur la fin de la vie du peintre. Quand elle m'a proposé de faire une lecture croisée de ces deux romans, je n'ai pas hésité une seconde. Nous avons échangé nos livres et publions nos chroniques respectives le même jour (la chronique de Nicole sur La valse des arbres et du ciel est ici).
Une expérience originale et très agréable pour marquer la publication de mon 300ème article sur mon blog!
Dans un récit chronologique Marianne Jaéglé relate les deux dernières années de la vie du peintre.
Ses relations avec Paul Gauguin sont au centre de la première partie du récit qui débute à Arles
en 1888 avec l'installation de Van Gogh dans "la Maison Jaune".
Il invite Paul Gauguin à le rejoindre pour réduire ses frais, vaincre sa solitude et dans l'espoir de créer à terme une communauté d'artistes. Contrairement à Van Gogh, Gauguin commence à être connu. Théo, le frère de Vincent, marchand d'art, fournit une rente mensuelle aux deux peintres.
Rapidement
des tensions apparaissent entre les deux hommes, alors que Van Gogh voue une admiration
sans borne à Gauguin, celui-ci est très vite exaspéré par ce peintre exalté au comportement extravagant, illuminé... Des divergences artistiques voient aussi le jour, Gauguin reproche à
Van Gogh de se contenter de recopier le réel, alors que lui-même s'emploie à le récréer dans une approche plus moderne selon lui.
Ensuite Gauguin quitte Arles, l'état de Van Gogh s'aggrave, il souffre d'hallucinations, se taillade l'oreille et doit être interné à St Rémy de Provence.
La troisième partie correspond aux derniers mois de Van Gogh à Auvers-sur-Oise à partir de mai 1890 (période sur laquelle Jean-Michel Guenassia s'est centré) lorsque l'artiste quitte l'hôpital pour être pris en charge par le Dr Gachet, spécialiste des maladies nerveuses et amateur de peinture.
Ce récit nous montre un Van Gogh extrêmement touchant qui se sent "exclu, isolé, rejeté", qui souffre terriblement de solitude, qui aimerait pouvoir de parler de son travail avec d'autres artistes. Sa dépendance par rapport à Gauguin est particulièrement émouvante. Ce texte nous fait découvrir la personnalité de Van Gogh mais nous plonge aussi vraiment dans sa vie quotidienne, dans son processus de création artistique, on se sent vraiment dans ses pas.
La personnalité de Théo Van Gogh est également très bien restituée ainsi que le lien qui unit les deux frères. Vincent ressent beaucoup de culpabilité d'avoir déçu sa famille, d'être encore à la charge de son frère et éprouve un profond sentiment d'échec.
J'ai aimé lire ce livre en faisant en parallèle des recherches sur internet sur les multiples tableaux évoqués, le fauteuil de Gauguin, les portraits de la famille Roulin, le tableau de Gauguin représentant Van Gogh peignant des tournesols...
La troisième partie correspond aux derniers mois de Van Gogh à Auvers-sur-Oise à partir de mai 1890 (période sur laquelle Jean-Michel Guenassia s'est centré) lorsque l'artiste quitte l'hôpital pour être pris en charge par le Dr Gachet, spécialiste des maladies nerveuses et amateur de peinture.
Ce récit nous montre un Van Gogh extrêmement touchant qui se sent "exclu, isolé, rejeté", qui souffre terriblement de solitude, qui aimerait pouvoir de parler de son travail avec d'autres artistes. Sa dépendance par rapport à Gauguin est particulièrement émouvante. Ce texte nous fait découvrir la personnalité de Van Gogh mais nous plonge aussi vraiment dans sa vie quotidienne, dans son processus de création artistique, on se sent vraiment dans ses pas.
La personnalité de Théo Van Gogh est également très bien restituée ainsi que le lien qui unit les deux frères. Vincent ressent beaucoup de culpabilité d'avoir déçu sa famille, d'être encore à la charge de son frère et éprouve un profond sentiment d'échec.
J'ai aimé lire ce livre en faisant en parallèle des recherches sur internet sur les multiples tableaux évoqués, le fauteuil de Gauguin, les portraits de la famille Roulin, le tableau de Gauguin représentant Van Gogh peignant des tournesols...
Suivre Vincent durant les deux dernières années de sa vie, découvrir la personnalité des deux frères Van Gogh, le lien qui les unit, les liens entre Van Gogh et Gauguin, ressentir le rejet social dont Vincent a fait l'objet sont les atouts majeurs de ce roman captivant et très bien documenté. L'écriture très fluide rend la lecture très agréable.
J'ai simplement regretté que l'auteur n'étaye pas son propos en insérant des extraits de la correspondance entre les deux frères comme l'a fait Jean-Michel Guenassia, il ne me reste plus qu'à les lire maintenant...
Marianne Jaéglé reprend la thèse énoncée par les deux historiens américains, bien différente de celle de Guenassia qui décrit un homme en apparence guéri et capable d'entretenir une relation amoureuse, mais ne peut-on pas conclure que c'est la société qui a assassiné Vincent Van Gogh en le rejetant complètement?
J'ai trouvé ce roman passionnant et très consistant. Je déplore qu'on en ait si peu parlé.
Merci à Nicole pour cette proposition de lecture croisée et à Delphine pour avoir inventé le concept !
Citations
"Un peintre peint non seulement avec de la couleur mais aussi avec de l'abnégation et des renoncements à soi et le cœur brisé."
"Il voulait donner à voir le monde tel qu'il le ressent."
"Être artiste, c'est chercher toujours et n'être jamais satisfait."
L'auteur
Agrégée de lettres modernes, Marianne Jaeglé écrit des livres et des films documentaires.
Son premier roman "Vous n'aurez qu'à fermer les yeux", est paru en juin 2010.
Belle chronique Joëlle ! J'espère qu'elle donnera envie à tes fidèles suiveurs de découvrir ce livre.
RépondreSupprimerAu risque de me répéter, je te conseille vraiment de lire Les singuliers d'Anne Percin, je pense que tu vas adorer.
Merci Nicole ! Je le note sur la liste d'achats de ma bibli... J'ai ajouté Les singuliers à ma Pal, bientôt peut-être...
SupprimerEt bien grâce à toi, ce roman sort de l'ombre ! Il a l'air absolument passionnant !
RépondreSupprimerEt grâce à Nicole !
SupprimerIl est absolument fabuleux !