mercredi 6 décembre 2017

Même Dieu ne veut pas s'en mêler d'Annick Kayitesi-Jozan


Date de parution : septembre 2017 au Seuil
Nombre de pages : 229

"Se souvenir, se construire et vivre"

 J’ai lu ce document dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices Elle 2018.

Annick Kayitesi-Jozan nous livre ici son témoignage sur le génocide du Rwanda qu'elle a vécu lorsqu'elle avait quatorze ans. En 1994 lors du génocide des tutsis, sa mère a été massacrée sous ses yeux, sa sœur et son petit frère ont été tués à coups de machette et jetés dans la fosse commune. Une grande partie de sa famille a disparu lors des cent jours d'horreur qu'a duré le génocide. Elle a échappé par miracle au massacre avec son autre sœur gravement blessée. 

Comment accepter la mort des siens quand on n'a pas de sépulture sur laquelle se recueillir? Comment pleurer un mort dont on ne voit pas le corps? Comment survivre? Comment se reconstruire? Réfugiée en France, Annick Kayitesi-Jozan se retrouve maintenant confrontée aux questions de ses enfants mais comment leur transmettre l'histoire de sa famille?  

Même si j'imaginais bien que la lecture de ce témoignage serait difficile, j'ai trouvé la lecture de ce livre particulièrement pénible, à certains moments insoutenable, car l'auteur, dans un récit que j'ai trouvé assez désordonné mêlant les époques, revient sans arrêt sur les massacres qui l’obsèdent. De plus des éléments historiques plus conséquents expliquant la genèse de ce génocide m'ont manqués.  J'ai déjà lu des romans sur le Rwanda que j'avais beaucoup appréciés ("Petit pays" de Gaël Faye, "J'ai longtemps eu peur de la nuit" de Yasmine Ghata) et surtout l'excellent livre de Jean Harzfeld "Un papa de sang" qui m'avaient plus apporté que ce récit sans doute trop intime. Ce témoignage qui relève de la thérapie personnelle, écrit de plus d'une écriture vraiment très ordinaire, n'a pas selon moi le niveau pour prétendre à un prix littéraire. 


Citations
"Ma fille est un cadeau que je ne mérite pas, à moins que ce ne soit l'inverse, je suis un fardeau qu'elle ne mérite pas"


L'auteur


Annick Kayitesi-Jozan a demandé et obtenu la nationalité française en 1996. Son rêve, étudier la médecine comme son père. Finalement ce seront les sciences politiques et la psychologie. Soucieuse de préserver la mémoire des siens, Annick se bat contre l’oubli, contre la banalisation du génocide des Tutsis et des crimes contre l’humanité. (Sources : Éditeur)

54ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017















2 commentaires:

  1. J'ai lu peu ou prou les mêmes appréciation sur ce livre sur les blogues

    RépondreSupprimer