Nombre de pages : 144
La narratrice vient d’accoucher d’une petite Adèle. A côté de cet enfant, toutes ses douleurs d'enfance remontent, toutes les phrases qui lui ont été assénées, toutes les injonctions qu'elle a subies toute sa vie, tous les "fais pas ci, fais pas ça". Elle s'adresse alors à Adèle et évoque le sentiment de douleur et d’impuissance qu'elle éprouve dans cette maternité mais aussi tout son propre manque d'amour et de reconnaissance maternels.
Elle était la gamine gênante jamais à sa place, une gamine à peine mieux considérée qu'un chien qu'on faisait taire d'un regard, élevée par une mère qui l'étouffait qui la rabaissait sans cesse
C'est par les mots, par la littérature que la narratrice veut rompre la chaîne de transmission entre toutes les femmes de sa famille. "Elles auraient pu se soulever. A défaut, elles parlent, parlaient. Et moi j'écris", c'est en écrivant qu'elle finit par prendre sa place.
À Adèle, sa mère espère transmettre la liberté de démonter la mécanique de la transmission familiale, lui transmettre la force de ne pas tout accepter, de rompre l'héritage familial.
Voilà un récit centré sur la femme, la femme dans tous ses états, de mère, de fille... l'homme n'est qu'en arrière-plan. L'écriture est puissante avec une accumulation de phrases choc qui donnent à réfléchir, les dernières phrases du texte sont particulièrement belles. Je reste plus mitigée sur les passages à charge contre le personnel médical qui manquent de nuances. Un texte fort, incisif sur le poids de la transmission, le poids social, l'héritage familial qui ne peut pas laisser indifférent.
Citations
" Adèle, le ventre noir dont tu viens a porté avant toi des douleurs sans prénom."
L'auteure
Maria Pourchet est romancière. Elle a notamment signé "Rome en un jour" en 2013 et "Champion" en 2015 ( Sources : Éditeur)
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