Nombre de pages : 264
L'histoire se déroule en 2009 en Bolivie dans une colonie mennonite. Alors que les hommes sont absents, huit femmes, grands-mères, mères, filles, tiennent une réunion secrète dans un grenier à foin. Depuis quatre ans, il leur arrive très fréquemment de se retrouver le matin inconscientes, rouées de coups et violées. Elles vivent au sein d'une communauté de chrétiens baptistes, coupées du monde. Analphabètes elles parlent un obscur dialecte et sont sous la loi des hommes et d'un évêque qui affirme que c'est le diable qui est responsable de ce qu'elles endurent. Les femmes ont compris qu'elles étaient victimes d'hommes de leur communauté qui les violentent après avoir utilisé un anesthésiant en pulvérisateur. Elles ont 48h pour parler de ce qu'elles ont subi et pour décider de leur avenir, trois solutions se présentent à elles : ne rien faire, rester et se battre ou partir alors qu'elles ne savent ni lire, ni écrire et qu'un départ les expose à l’excommunication. Elles choisissent comme rédacteur du procès-verbal de leur assemblée August Epp qui va traduire et écrire le compte-rendu de leur assemblée secrète. Le roman retranscrit les minutes de leur assemblée.
Ce roman inspiré par des faits réels, écrit par une femme née dans une communauté mennonite canadienne, m'attirait beaucoup, il n'a hélas pas complètement comblé mes attentes. Cette histoire hors du temps est certes fort intéressante mais le style de l'auteure est assez désarçonnant. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit, la diversité des prénoms évoqués m'a au départ perdue. Le choix de l'auteure de nous plonger dans les discussions des femmes avec des dialogues fondus dans le texte où digressions, querelles se mêlent aux paroles des femmes qui chacune pèse le pour et le contre de leur départ, aboutit à un ensemble assez décousu. Ce roman est difficile à lire bien qu'il ne comporte pas de scènes de violence qui ne sont qu'évoquées. C'est un roman singulier sur la force de ces femmes qui oscillent entre colère et compassion et qui ne manquent pas d'humour, des femmes dont les personnalités et les aspirations se dessinent au fur et à mesure du récit.
L'auteure
Miriam Toews est née en 1964 dans une communauté mennonite du Manitoba,
au Canada. Elle est l’autrice de plusieurs romans et a été lauréate de
nombreux prix littéraires, notamment du Governor General’s Award. Elle
vit au Canada. Ce qu’elles disent est son premier roman à paraître chez Buchet/Chastel, et le troisième à paraître en France après Drôle de tendresse (Seuil, 2006) et Pauvres petits chagrins (Bourgois, 2015). (Source : éditeur)
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