Voici
un petit compte-rendu de mes trois jours à ce festival où j'étais déjà
venue en 2015. Temps fort de la rentrée littéraire, les organisateurs
annoncent 150 000 visiteurs.
Vendredi 8 septembre
* Remise du prix Stanislas du premier roman à Sébastien Spitzer pour "Ces rêves qu'on piétine", un
de mes plus gros coups de cœur de cette rentrée.
* Christian Bobin,
auteur rare, est interviewé par son éditrice Sylvie De Sivry
(Iconoclaste) à propos de son recueil entièrement composé de lettres "Un bruit de balançoire". Une sorte de journal intime où il raconte ses émerveillements et souligne l'importance des petites choses.
* Remise du prix des libraires de Nancy-Le Point à Alice Zeniter pour "L'art de perdre" par Christophe Ono-dit-Biot
Alice
Zeniter nous a parlé avec passion de sa formidable fresque familiale
sur trois générations qui retrace le destin d'une famille de Harkis.
* Rencontre avec Jean-Christophe Rufin à l'Opéra ("Le tour du monde du roi Zibeline").
Il évoque avec son humour habituel ses mille vies, lui qui a été tour à
tour médecin neurologue, académicien, humanitaire, ambassadeur,
écrivain et alpiniste.
* Jérôme Garcin et ses chroniqueurs enregistrent leur célèbre émission Le Masque et la Plume
Avec leur verve et leur humour habituels, ils ont parlé
- du nouveau roman de Philippe Besson "Un personnage de roman" qu'ils jugent tous plat et sans intérêt
- de l'essai de Leïla Slimani "Sexe et mensonges", globalement apprécié
- du dernier Chalandon "Le jour d'avant", pour lequel ils ont un avis mitigé
- du dernier Lola Lafon "Mercy, Mary, Patty" dont ils jugent la construction ratée
- du livre de Marc Dugain "Ils vont tuer Robert Kennedy", globalement apprécié
Samedi 9 septembre
* Table ronde : "Et la mémoire devint littérature"
avec Caroline Laurent (Et soudain, la liberté), Valentine Goby (Je me promets d'éclatantes revanches) et Véronique Olmi (Bakhita).
Discussions riches et animées autour de livres consacrés à trois femmes
inoubliables Evelyne Pisier, Charlotte Delbo et Bakhita.
Et soudain, la liberté est un de mes coups de cœur de cette rentrée et j'ai lu et beaucoup aimé le livre de Valentine Goby dont elle a parlé avec passion, il sera chroniqué sous peu. Quand à Bakhita, je le lis très prochainement.
* Table ronde : "A chacun sa vérité"
avec Philippe Jaenada (La serpe), Lola Lafon (Mercy, Mary, Patty) et Olivier Guez (La disparition de Josef Mengele).
Trois auteurs qui ont enquêté : enquête sur le triple assassinat
perpétré par Henri Girard pour Philippe Jaenada, enquête sur le procès
de Patty Hearst pour Lola Lafon et recherches sur Josef Mengele qui
s'intéresse toujours à l'après-guerre.
Lola Lafon ne m'a pas donné trop envie de lire son roman, contrairement à Philippe Jaenada et j'ai trouvé La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez très documenté et passionnant.
* Table ronde : "La rentrée au féminin"
avec Marie Darrieussecq (Notre vie dans les forêts), Monica Sabolo (Summer), Gaëlle Nohant (Légende d'un dormeur éveillé) et Anne et Claire Berest (Gabriële)
Marie Darrieusecq ne m'a pas du tout convaincue, j'ai lu Summer
de Monica Sabolo et ne comprend toujours pas l'engouement qu'il
provoque chez certains. Par contre, j'ai adoré la biographie de Robert
Desnos de Gaëlle Nohant (chronique sous peu) et j'ai beaucoup aimé
entendre les sœurs Berest parler de l'élaboration de leur très beau
roman sur leur arrière grand-mère Gabriële.
* Table ronde : "Plus grand que la vie"
avec Erwan Larher (Le livre que je ne voulais pas écrire) , Eric Reinhardt (La chambre des époux) et Fabrice Humbert (Comment vivre en héros?). Malheureusement Eric Reinhardt a un peu trop monopolisé la parole lors de cet échange...
Dans son très émouvant livre Le livre que je ne voulais pas écrire
Erwan Larher revient avec beaucoup de pudeur et une distance incroyable
sur la soirée dramatique du 13 novembre qu'il a vécue au Bataclan. J'ai
eu un peu de mal avec le livre d'Eric Reinhardt (chronique à venir) et
Fabrice Humbert m'a ôté l'envie de lire son roman.
Dimanche 10 septembre
* Table ronde : "L'écriture face aux noirceurs du monde"
avec Ségolène Vinson (Les jouisseurs), Thierry Hesse (Le roman impossible) et Pierre Demarty (Le petit garçon sur la plage)
Le livre de Sigolène Vinson m'a donné du fil à retordre et j'ai pu en discuter avec elle (chronique difficile à rédiger...) et le roman de Pierre Demarty me tente beaucoup.
* Table ronde : "Regarder le réel"
avec Pierre Ducrozet (L'invention des corps), Jean-Luc Seigle (Femme à la mobylette) et Karine Silla (L'absente de Noël )
Les explications de Pierre Ducrozet sur son roman ont été trop confuses pour me convaincre, j'ai prévu de lire celui de Jean-Luc Seigle, auteur que j'aime beaucoup et j'ai aimé la façon dont Karine Silla traite le racisme avec humour dans L'absente de Noël qui m'a fait passer un moment très agréable (chronique à venir)
*Table ronde : "L'éloge de la fuite"
avec Pierre Vavasseur (Un pas de danse), Jean-Baptiste Andrea (Ma reine) et Yves Bichet (Indocile)
De ce débat je retiens surtout la jolie présentation de son beau roman "Ma reine" par Jean-Baptiste Andrea, une belle fable sur l'amitié et le premier amour que j'ai beaucoup aimée. (chronique à venir)
Ce furent trois journées riches en rencontres, en débats et en échanges avec les auteurs en dédicace sous le chapiteau et l'occasion de retrouver certains membres du groupe des 68 premières fois ou du Jury du grand prix des lectrices Elle.
Je suis allée à ce festival nancéien une fois il y a plus de 10 ans et n'y suis pas retournée depuis! ça avait l'air d'être passionnant!
RépondreSupprimerJe note le Gaëlle Nohant dont j'entends le plus grand bien!
J'ai lu le Lola Lafon (je la rencontre demain au Forum Fnac Livres!) et j'ai beaucoup aimé
C'est un salon très intéressant car tous les auteurs de la RL sont présents et les tables rondes sont très riches.
SupprimerLe Nohant devrait te plaire. Quant au Lafon j'entends tout et son contraire sur lui, donc je vais me faire ma propre opinion...
Ah ... Jean-Christophe Rufin... Si tu n'as pas lu son récit autobiographique "Un léopard sur le garrot" je te le recommande vivement !
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas lu mais un récit autobio de Rufin ne peut être que passionnant tellement le personnage et sa vie semblent extraordinaires
SupprimerC'est ça ! Et surtout, ça éclaire également sa production romanesque, on le lit différemment après :-)
SupprimerUn salon manifestement passionnant! Comme je t'envie!
RépondreSupprimerUne prochaine fois ?
SupprimerQue de belles rencontres... Merci de nous faire vivre un peu tout ça via ton blog!
RépondreSupprimerMerci ! Ça me fait plaisir de poser tout ça par écrit dans mon blog pour en garder une trace pour moi aussi.
SupprimerJ'ai vu passer toutes les photos, ça donnait envie mais lire cet article encore plus :)
RépondreSupprimerDommage pour le Pierre Ducrozet car c'est un excellent roman, passionnant certes à la construction étonnante mais un roman profond.
Pierre Ducrozet n'a pas du tout su "vendre" son roman mais je le lirai dans quelque temps car il est sélectionné pour un jury auquel je participe.
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