Nombre de pages : 182
La narratrice observe et imagine les vies des gens qui l'entourent au
Franprix de son quartier à Paris. Il y a là Gordana la caissière et un
homme sombre qui passe tous les vendredis à sa caisse. Peu à peu, la narratrice se dévoile au fil de ses souvenirs et parsème
des éléments de sa propre histoire au milieu de la vie qu’elle imagine
pour Gordana et Horacio. Elle évoque également ce qu’elle imagine de la
vie de ses amis, de ses voisins…
On apprend ainsi que Jeanne, puisque c'est ainsi que s'appelle la
narratrice, fille de commerçants de province, ancienne comptable, est
une retraitée solitaire qui a choisi un homme qui l'a séparée de sa
famille. Cet homme est parti après 18 ans de vie commune.
Cette histoire m'a captivée dès les premières pages, l'écriture est
précise, le récit sans chapitres est dense et fourmille de détails, la
galerie de portraits est riche. J’ai aimé ce roman de Marie-Hélène Lafon car il explore avec
une extrême finesse toutes les facettes de la vie : l'enfance, l'amour,
la folie, le vieillissement, la maladie, la mort. C’est un livre qui
parle joliment de solitude sur fond de nostalgie et de tous les
évènements petits ou grands qui font une vie, qui font "nos vies". Je lui reconnais cependant le défaut d'être trop court et peut-être de ne pas aller assez loin dans les portraits de ses personnages.
J'ai
lu ce roman dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire de
lecteurs.com. Un grand merci à Karine, Dominique et aux éditions
Buchet-Chastel.
Ce roman fait partie de la première sélection du prix Goncourt
Citations
" Il y a de la douceur dans les routines qui font passer le temps, les douleurs, et la vie; les gestes du matin font entrer dans les jours, ils ordonnent le monde, ils manquent si quelque chose les empêche et ils sont plus que tous les autres difficiles à partager"
" A la mort de mon père je me suis sentie dégarnie pour toujours, je n'étais plus enveloppée par une famille"
" Pendant quarante ans je me suis enfoncée dans le labyrinthe des vies flairées, humées, nouées, esquissées, comme d’autres eussent crayonné, penchés sur un carnet à spirale."
L'auteur
Née en 1962, professeur agrégée de Lettres Classiques, Marie-Hélène Lafon choisit
d’enseigner dans un collège situé en Zone d’Éducation Prioritaire.
Elle commence à écrire en 1996. Son premier roman, "Le Soir du chien", a
reçu le prix Renaudot des lycéens. "Histoires" obtient le Goncourt de la nouvelle en 2016.
18ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
18ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
Depuis le temps que j'ai envie de lire cette auteure, ce sera peut-être avec son dernier roman.
RépondreSupprimerJe ne suis pas certaine que ce soit son meilleur...
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