Date de parution : août 2017 chez Actes Sud
Nombre de pages :208
Le roman débute par une scène insoutenable au cours de laquelle un nouveau-né est arraché des bras de sa mère à la maternité. Ensuite différents personnages nous sont présentés, Nadr et son frère Khalid des palestiniens qui vivent dans un camp de la bande de Gaza. tous deux réagissent très différemment au conflit israélo-palestinien et au blocus qu'ils subissent. Khalid choisit la lutte armée car cette nouvelle guerre qui sévit au Moyen Orient engendre de telles violences entre Israël et
les territoires que les islamistes n'ont aucun mal à recruter. Quant à Nadr, il cherche à
échapper à l'enfermement de Gaza par la lecture de poésie qui lui apporte une liberté intérieure et donne un certain sens à sa vie.
Fernando est analyste au Fonds, une sorte de FMI imaginaire, il est chargé de
l'étude des dossiers pour l'attribution des aides aux populations
des pays en guerre, quand son chef lui demande de traiter un dossier palestinien, il refuse catégoriquement. C'est un homme
torturé qui trouve refuge dans la poésie mais la lecture de poèmes l'isole, il ne réussit plus à rentrer en contact avec son entourage.
Amandine est une femme d'une soixantaine d'année qui a choisi d'habiter dans une forêt pour fuir l'agitation du monde et tenter de soigner sa souffrance intime. Les passages sur sa confession sont très émouvants.
Quand Khalid décide de partir en France pour mourir en martyre, Nadr, le pacifiste, quitte la Palestine et se lance à sa poursuite. Plus rien ne le retient en Palestine, ses parents et son meilleur ami sont tous morts.
Peu à peu, au fil du récit, les liens entre les différents personnages apparaissent et tout s'imbrique... Je ne peux pas en dire plus...
Avec le conflit israélo-palestinien en toile de fond, ce roman qui se déroule entre la Palestine, Israël et la France retrace donc les trajectoires de quatre personnages qui chacun à leur manière restent enfermés dans leur prison. Cyril Dion est un auteur engagé qui signe ici, avec ce premier roman, une fiction que j'ai trouvée intéressante mais bien sombre. D'une très belle écriture parfois empreinte de poésie, l'auteur nous décrit des personnages enfermés dans un territoire ou dans des croyances ou dans leur souffrance personnelle. Une histoire tragique et triste dont il n'est pas très facile de parler.
Ce roman de la sélection des 68 premières fois a été sélectionné pour le prix du style et pour le prix Stanislas du premier roman remporté par Sébastien Spitzer pour Ces rêves qu'on piétine .
Merci aux éditions Actes Sud pour l'envoi de ce roman.
Né en 1978, Cyril Dion est le cofondateur avec Pierre Rabhi du mouvement Colibris. Également cofondateur de la revue Kaizen, il publie son premier recueil de poèmes, Assis sur le fil, en 2014 aux éditions de La Table ronde. En 2015, il écrit et coréalise avec Mélanie Laurent le film Demain, qui obtient le César du meilleur documentaire en 2016. (Sources: Éditeur)
4ème lecture de la sélection d’automne des 68 premières fois
34ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
Je le lirai lorsqu'il passera par la maison
RépondreSupprimerMon exemplaire circule dans le groupe depuis quelques semaines peut-être vas-tu le recevoir...
SupprimerJ'ai beaucoup aimé ce premier roman...!
RépondreSupprimerJe reste un peu sur la réserve sans bien comprendre pourquoi. Très bien écrit mais sans doute trop triste pour moi. Au moment où je l'ai lu j'avais sans doute besoin de plus de légèreté. Je le relirai peut-être un jour...
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