Nombre de pages : 198
"Capitaine du bateau ivre", l'auteur rend un vibrant hommage à sa mère
Dans ce court récit Jean-Louis Fournier égrène ses souvenirs, après nous avoir parlé de son père dans "Il n'a jamais tué personne mon papa", de ses fils dans "Où on va papa? " et de sa fille dans "La servante du seigneur" il poursuit sa saga familiale avec le portrait et la vie de sa mère.
Dans ce court récit Jean-Louis Fournier égrène ses souvenirs, après nous avoir parlé de son père dans "Il n'a jamais tué personne mon papa", de ses fils dans "Où on va papa? " et de sa fille dans "La servante du seigneur" il poursuit sa saga familiale avec le portrait et la vie de sa mère.
Jeune fille romantique qui joue du piano et aime Chopin, catholique et de bonne moralité, elle se marie par amour à 20 ans avec un "jeune homme turbulent", le couple s'installe dans la maison familiale à Arras, la maison aux 15 crucifix, où vit également Bonne-maman, la grand mère maternelle de l'auteur qui régente tout.
Jean-Louis Fournier décrit sa mère comme une personne discrète, très réservée, distante "Quand on l'embrassait elle ne tendait pas la joue elle restait raide, comme une statue. Si on voulait l'embrasser sur les deux joues il fallait faire le tour", marquée par le poids de son éducation et des convenances. refusant par exemple que sa fille l'embrasse dans la rue...
Jean-Louis Fournier décrit sa mère comme une personne discrète, très réservée, distante "Quand on l'embrassait elle ne tendait pas la joue elle restait raide, comme une statue. Si on voulait l'embrasser sur les deux joues il fallait faire le tour", marquée par le poids de son éducation et des convenances. refusant par exemple que sa fille l'embrasse dans la rue...
C'est aussi une femme qui s'invente des maladies, un jour le tétanos, un jour une tumeur au cerveau, sans doute un moyen qu'on s'intéresse à elle mais aussi une attitude qui provoquera chez son fils une angoisse de la mort de sa mère.
Cette toute jeune femme qui avait "appris la vie dans les romans" va vite se retrouver confrontée à une dure réalité : l'alcoolisme de son mari qui deviendra presque un clochard dont elle aura honte.
Elle va élever ses enfants seule, son mari préférant "ses bistrots, ses copains, ses Byrrh", elle devient au yeux de son fils une mère Courage qui a tenu la barre seule sans s'autoriser à se remarier après le décès de son mari. C'est une mère que ses enfants auront beaucoup entendu pleurer "D'habitude, ce sont les enfants qui pleurent, pas les grandes personnes. Surtout pas les mères qui sont sur terre pour consoler les enfants qui pleurent."
Cette toute jeune femme qui avait "appris la vie dans les romans" va vite se retrouver confrontée à une dure réalité : l'alcoolisme de son mari qui deviendra presque un clochard dont elle aura honte.
Elle va élever ses enfants seule, son mari préférant "ses bistrots, ses copains, ses Byrrh", elle devient au yeux de son fils une mère Courage qui a tenu la barre seule sans s'autoriser à se remarier après le décès de son mari. C'est une mère que ses enfants auront beaucoup entendu pleurer "D'habitude, ce sont les enfants qui pleurent, pas les grandes personnes. Surtout pas les mères qui sont sur terre pour consoler les enfants qui pleurent."
Cette femme aura eu une vie faite de solitude mais égayée par son amour pour les arts : la lecture, la musique, le cinéma, le théâtre... et par une soif d'apprendre qui lui feront suivre des cours dessin et de littérature à la retraite.
Jean-Louis Fournier parsème son récit de descriptions de photos de sa mère et de mots très émouvants de certains de ses 11 petits enfants qui auront pu profiter d'une grand-mère joyeuse "Si, nous ses enfants, l'avions entendue beaucoup pleurer, ses petits enfants eux ont eu de la chance, ils l'ont entendue beaucoup rire."
Jean-Louis Fournier parsème son récit de descriptions de photos de sa mère et de mots très émouvants de certains de ses 11 petits enfants qui auront pu profiter d'une grand-mère joyeuse "Si, nous ses enfants, l'avions entendue beaucoup pleurer, ses petits enfants eux ont eu de la chance, ils l'ont entendue beaucoup rire."
Comme à son habitude, avec de très courts chapitres, de courtes phrases et peu de mots Jean-Louis Fournier exprime à la perfection ses émotions et sait raconter des choses tristes dans un style empreint de tendresse et d'un humour moins grinçant que dans ses précédents livres. Son récit est rempli de belles phrases que j'ai eu envie de noter.
C'est un très bel hommage à une femme qui aura eu une vie difficile et un magnifique témoignage d'amour à une mère à qui il n'a jamais pu qu'il l'aimait."Elle ignorait qu'elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n'ai pas osé le lui dire, elle m'avait appris à taire mes sentiments"
Citations
"Pour moi, la pire chose qui puisse arriver à un enfant, c'était de perdre sa mère. Son père, c'était moins grave."
"Le divorce n'était pas encore un produit dérivé du mariage, c'était un péché mortel."
L'auteur
Jean-Louis Fournier, né en 1938, est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision.
En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman "Où on va, papa?" , dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés, qui a reçu le Prix Femina.
Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits.
En 2013, il sort "La servante du Seigneur" dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.
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"Le divorce n'était pas encore un produit dérivé du mariage, c'était un péché mortel."
L'auteur
Jean-Louis Fournier, né en 1938, est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision.
En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman "Où on va, papa?" , dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés, qui a reçu le Prix Femina.
Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits.
En 2013, il sort "La servante du Seigneur" dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.
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Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture
Oserais-je l'avouer, je n'ai encore jamais lu aucun livre de cet auteur. Mais une nouvelle fois, ton article me donne envie de sauter le pas!Ton blog est une vraie mine d 'or ! Merci à toi.
RépondreSupprimerMille mercis !
RépondreSupprimerUn conseil : pour découvrir cet auteur, commence par "Où on va papa?" Un vrai bijou de sensibilité et d'auto dérision...