Date de parution : janvier 2016 chez Sabine Wespieser
Nombre de pages : 169
Lever le voile du passé qui obscurcit l'avenir, rompre le silence pour s’alléger
Tin, danseuse étoile à l'Opéra de Paris à la grâce orientale rencontre Paul, photographe passionné de peinture. Ils tombent amoureux et construisent leur vie sans se parler de leur vie d'avant.
Tim a fui le Cambodge à l'âge de 5 ans avec sa mère durant le génocide en 1975, elle n'a rien voulu savoir de son pays depuis son départ. Paul est un idéaliste qui a fui sa famille disloquée
Tim a fui le Cambodge à l'âge de 5 ans avec sa mère durant le génocide en 1975, elle n'a rien voulu savoir de son pays depuis son départ. Paul est un idéaliste qui a fui sa famille disloquée
Tin et Paul sont réunis par le silence de l'art, ils se comprennent d'un regard."Ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. L'entente entre eux était tacite. Ils s'accordaient d'un regard furtif. D'un geste de la main."
Des blessures et la fatigue générale de son corps contraignent Tim à arrêter sa carrière de danseuse étoile, elle décide alors de changer de nom et de demander la nationalité française. Tim devient Marjorie. Mais "on ne change pas impunément d'identité sans que le passé vous rappelle à lui"
Mais un jour leur passé va devenir trop lourd à porter et leur fille Elena ne peut se construire sereinement dans le silence de ses origines. Marjorie et Paul vont devoir affronter leur passé bâti sur l'image idéalisée d'un père pour elle et l'image dégradée d'un père pour lui.
Quelques personnages secondaires gravitent autour d'eux : Lucien, l'ami de Franck, son contraire extraverti et Coralie, l'amie de Marjorie, une angoissée chronique.
Il y a aussi Justine, une vieille voisine, aux paroles empreintes de sagesse, qui raconte à Marjorie des épisodes de sa vie marquée à jamais par la Shoah et Jérôme, un aventurier au passé obscur, rencontré en voyage.
J'ai regretté que l'histoire de ces personnages annexes ne soient pas suffisamment fouillée.
Un joli roman sur la résilience écrit avec des va-et-vient entre les différentes époques de la vie de ce couple qui m'ont parfois gênée car j'ai trouvé la construction de ce roman parfois déroutante.
Un roman sur les non-dits, sur le poids des histoires familiales, sur la parole qui libère enfin du passé trop pesant. Une jolie écriture sensible au rythme parfois saccadé qui pose la question : peut-on être heureux en vivant sans passé?
L'avis plus mitigé de Lydie et celui enthousiaste de Martine
Citations
"La marche est la prose du mouvement humain. La danse, elle, est poésie, une poésie de l'action" Paul Valéry
"Vous construire l'un et l'autre avec vos origines, et non plus contre elles. Le passé doit être repassé pour être dépassé."
L'auteur
Née en 1972, Caroline Broué est journaliste et productrice de radio sur France Culture."Vous construire l'un et l'autre avec vos origines, et non plus contre elles. Le passé doit être repassé pour être dépassé."
L'auteur
Depuis 2010, elle est productrice du magazine culturel quotidien de la mi-journée sur France Culture, "La Grande Table".
43ème contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo
19ème lecture parmi les vingt trois premiers romans sélectionnés en phase 1 des 68 premières fois
Pas tentée par le thème ( ça arrive quelquefois)
RépondreSupprimerÇa arrive en effet... Un livre que je n'aurais certainement pas lu sans les 68 premières fois.
SupprimerUn livre dont le sujet paraît plaisant .Je le lirai peut-être quand ma PAL diminuera...
RépondreSupprimerTu gardes espoir que ta PAL diminue ? La mienne ne désemplit pas...
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