Tous les ans Lyon se met à l'heure du polar fin mars avec ses fameux Quais du Polar dont la 13ème édition s'est déroulée du 31 mars au 2 avril.
Lieu central de la manifestation : la salle de la Corbeille du Palais de la Bourse qui accueille onze librairies indépendantes, elles reçoivent les auteurs en dédicace et proposent aux visiteurs leurs coups de cœur.
Le vendredi il y avait du monde certes mais c'était loin de la foule du week-end, j'ai pu rencontrer quelques auteurs que j’affectionne tout particulièrement.
Sandrine Collette dont j'ai lu et beaucoup aimé trois de ses romans : Six fourmis blanches , Il reste la poussière , Les larmes noires de la terre
Tanguy Viel dont le fameux Article 353 du code pénal me hante encore.
J'ai pu assister à un débat intitulé " Le noir leur va si bien" avec Marcus Malte, Tanguy Viel et Ron Rash
Marcus Malte dit ne pas se poser la question du genre en littérature, pour lui les classifications coupent d'une partie du public, il est persuadé que si son roman, Le garçon, était sorti en littérature policière, il n'aurait jamais été récompensé par le prix Fémina. Il définit son roman comme historique et social et dit avoir eu envie de se frotter à la question de la guerre mais en restant à hauteur d'homme.
Pour Tanguy Viel son roman Article 353 du code pénal a une dimension sociale, on assiste à la destruction de la vie d'un homme, à la destruction de ses espoirs.
Ron Rash (Le chant de la Tamassée) dont les thèmes de prédilection sont la nature et son pays, dit l'importance du paysage dans ses récits, son but est de le faire ressentir intensément aux lecteurs. Ron Rash affirme croire en la culture et en l'éducation, pour lui la fiction est encore plus nécessaire maintenant, elle permet une méditation profonde et prolongée indispensable à l'heure de l'immédiateté d'internet.
Lecteurs.com (mille mercis Dominique !!!) organise des rencontres avec des écrivains en tout petit comité, en très grande proximité avec les auteurs, j'ai ainsi eu la chance d'entendre Ingrid Astier nous parler de son dernier roman "Haute voltige", un roman "pour rêver la ville" comme elle le qualifie si bien.
Elle nous a parlé de son amour pour ses personnages, même ceux qui apparaissent comme secondaires comme le dalmatien de la passerelle des Arts...
Elle tient à appuyer son imaginaire sur du concret et a acquis une connaissance approfondie de la police car elle veut par exemple restituer le vrai langage des policiers, des truands. Pour Ingrid Astier, s'immerger dans le monde de la police passe par faire de la varape avec l'anti gang, plonger en plein hiver avec la Brigade fluviale (elle est la marraine de la Fluviale), elle dit avoir besoin de vivre les choses pour pouvoir les transmettre.
Pour
écrire "Haute Voltige" elle a rencontré de nombreux serbes, des
volontaires de guerre, a découvert des proverbes serbes, son objectif
est de capter le réel et de le découvrir autrement que sur wikipédia.
Elle s'inspire toujours d'histoires vraies
pour écrire les scènes de ses romans (scène de l'habitacle dans
l'hélicoptère, scène des esturgeons, attaque de la diligence...) et met une touche d'elle-même dans chacun de ses personnages, elle y met son amour pour la lecture, la nature, la forêt, la pêche...Elle se définit à la fois comme une dentellière et un bâtisseur.
Pour elle, écrire exige une discipline comparable à celle des grands sportifs, elle éprouve pour écrire le besoin de s'isoler pour "rester avec la voix de ses personnages".
J'ai découvert une auteure passionnée et passionnante qui m'a complètement séduite.
Lecteurs.com a aussi organisé une rencontre avec Thomas Bronnec autour de son dernier roman "En pays conquis"
Journaliste, auteur d'enquêtes et de documentaires pour France 5, Thomas Bronnec dit se nourrir de
son métier pour son travail d'écriture. Avec "En pays conquis" il
a écrit un livre de politique-fiction dans lequel le
président de la République élu en juin 2017 se retrouve sans
majorité, il a créé des personnages dont le passé rebondit dans le
présent, c'est un roman sur l'évolution idéologique de la droite
autant que sur le poids de l'héritage familial.
Il
nous a parlé de sa technique d'écriture : il visualise des scènes
qu'il rédige ensuite, puis il les résume et enfin il établit un
plan... Au départ, il ne sait pas du tout où il va aller...
Il
dit ne pas être fasciné par le milieu politique, simplement s'y
intéresser, il cherche à comprendre comment on peut tout sacrifier
pour une ambition politique, pourquoi certains choisissent cette
voie pour être reconnu.
Thomas Bronnec n'aime pas trop le terme de littérature engagée,
il dit ne rien dénoncer, mais montre la réalité, dans toute sa noirceur parfois, pour que chacun se
fasse ensuite sa propre opinion.
Pour moi, cette année les Quais du Polar cela aura été ma première participation à une murder Party géante dans le magnifique musée gallo romain sur le thème suivant :
Pendant le salon du polar, une soirée VIP est organisée au musée gallo-romain. Alors que les participants arrivent en attendant l’ouverture du musée pour cette nocturne toute particulière, on se rend compte que le conservateur du musée a disparu ! Olivier Norek, policier, décide de mener l’enquête en clôturant les lieux. Tout le monde est suspect, y compris les auteurs invités. Qui a fait le coup ? Comment a-t-il fait ? Pourquoi ? Ce sera à vous de mener l’enquête !
En présence d'Hervé Jourdain, Stéphane Pair, Thierry Bourcy, François-Henri Soulié, Maud Mayeras, Bernard Minier, Olivier Norek, Sire Cédric et Sophie Loubière.
Pendant le salon du polar, une soirée VIP est organisée au musée gallo-romain. Alors que les participants arrivent en attendant l’ouverture du musée pour cette nocturne toute particulière, on se rend compte que le conservateur du musée a disparu ! Olivier Norek, policier, décide de mener l’enquête en clôturant les lieux. Tout le monde est suspect, y compris les auteurs invités. Qui a fait le coup ? Comment a-t-il fait ? Pourquoi ? Ce sera à vous de mener l’enquête !
En présence d'Hervé Jourdain, Stéphane Pair, Thierry Bourcy, François-Henri Soulié, Maud Mayeras, Bernard Minier, Olivier Norek, Sire Cédric et Sophie Loubière.
J'ai beaucoup apprécié les différentes facettes des Quais du Polar dont j'ai pu profiter cette année entre le vendredi et le dimanche matin. Ce festival qui accueille chaque année de plus en plus de visiteurs devient vraiment un incontournable du genre.
Second essai pour te dire que ton article est vraiment bien et très intéressant.
RépondreSupprimerMerci mais c'était super surtout parce que tu étais là ! Bises
Supprimeren voilà un compte rendu alléchant! ça me donne vraiment envie de découvrir ce festival l'an prochain!
RépondreSupprimersympa la murder party...et il faut vraiment que je me motive pour lire Le Garçon !!
Ce serait super que tu viennes l'année prochaine, l'occasion de faire enfin connaissance !!!
SupprimerLe garçon, je ne peux pas croire que tu n'aies pas encore lu ce chef d’œuvre... tu es impardonnable...mais tu sais j'ai mis longtemps à réussir à me motiver aussi, le thème de ce livre avait vraiment quelque chose qui me rebutait jusqu'à ce que je franchisse le pas grâce à une lecture commune, j'ai parlé de mes réticences à lire son livre à Marcus Malte et visiblement je n'étais pas la première à lui le dire...