Nombre de pages : 203
"Si on les laisse faire les absents ont raison de nous et ils nous possèdent "
La narratrice est une petite fille de huit ans qui vit dans une sorte de bulle d'amour avec ses parents dans une fantaisie bondissante. Rosalie, sa "maman toute folle" a gardé l'émerveillement de l'enfance. Elle est sauvage, toujours nue, excessive en tout, passionnée de livres, soumise à un désordre intérieur permanent. Une description qui n'est pas sans rappeler la mère de "En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeaut... Son père qui est à la fois son instituteur vit un amour fusionnel avec sa mère. Spectatrice d'un amour absolu la petite fille pense apprendre auprès d'eux ce que sera son futur amour avec son ami Just "leur tumulte me happait, et il m'apprenait Just"
Impossible d'en dire plus... si ce n'est que c'est une histoire d'absence, de deuil impossible..." Je réalisais combien l'absence est une présence, de mort perçue comme un membre fantôme "une ulcération où il y a une béance"
J'ai découvert avec ce récit une auteure que je n'avais jamais lue, une auteure qui possède une écriture éminemment poétique qui porte littéralement le lecteur. C'est un texte d'une grande profondeur et d'une beauté sans nom qui aborde l'absence sous un angle inattendu, un texte qui parle aussi de désir fou et de sensualité. C'est triste, poignant comme le regard de la petite fille de la magnifique couverture mais c'est très très beau. La nature et la grâce de l'enfance sont omniprésents dans ce roman d'une grande sensibilité. Un livre lumineux qui m'a hantée bien longtemps après l'avoir refermé.
Cathulu et Amandine partagent mon avis.
Citations
"J'ai encore besoin de les appeler papa et maman. Si votre enfance
n'est pas un jeu de massacre aucun mot ne vous fait plus de bien."
" Maman, elle, vous poussait à l'enthousiasme, une exaltation. Lui m'entrainait dans ses admirations"
" Est-ce qu'on hérite des fantasmes de ses parents? On se débrouille avec s'ils ne nous les ont pas épargnés."
" Les femmes qui donnent la vie acceptent de porter la mort. Nos parents nous font naître pour mourir mais eux d'abord. Notre rôle en naissant est de protéger nos parents jusqu'au bout. On meurt toute la vie sans son enfant."
L'auteure
Isabelle Desesquelles est notamment l'auteure de "Je me souviens de tout" et de "Les Hommes
meurent, les Femmes vieillissent". Elle a fondé une résidence
d'écrivains dans le Lot, la maison De Pure Fiction.(Sources : Éditeur)
Catégorie COULEUR
Décidément, ce roman fait l'objet d'éloges enthousiastes...
RépondreSupprimerUne vraie pépite !
SupprimerUn livre vers lequel je ne serais pas allée spontanément, mais tu attises ma curiosité!
RépondreSupprimerJe n'aime pas conseiller mes lectures car les goûts et les couleurs... mais je ferais bien exception pour celui-là...
SupprimerEn lisant le début de ton commentaire j'ai, moi aussi, pensé au livre "En attendant Bojangles". Je pense que je le lirai
RépondreSupprimerUn petit air en effet mais après cela part dans un sens très très différent... Une vraie pépite !
SupprimerQue d'éloges sur ce livre !
RépondreSupprimerLaisse toi tenter tu ne devrais pas le regretter...
SupprimerUne véritable belle surprise que ce roman !! Heureuse qu'il fasse partie de la sélection des coups de coeur ! <3
RépondreSupprimerC'est vraiment ce roman que je voulais mettre en avant, il faut faire connaitre cette pépite !
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