Date de parution : 22 août 2018 chez Stock
Nombre de pages : 288
Emilie Frèche campe le propos dès le premier paragraphe "La première fois qu'ils se sont vus tous les quatre, le fils de Pierre n'a pas supporté un mot du fils de Déborah, ou peut-être était-ce juste un rire, une mimique et pris d'une rage folle, il s'est mis à hurler qu'il les détestait, que de toute façon elle ne serait jamais à son goût et Léo non plus, qu'elle ne serait jamais sa mère et Léo jamais son frère, puis il a attrapé le couteau de boucher aimanté à la crédence derrière lui et, le brandissant à leur visage, il a menacé de les tuer - cela faisait une heure à peine qu'il les connaissait."
Pierre, 45 ans, est un avocat engagé pour la cause des demandeurs d'asile. Il intervient régulièrement sur le site de la jungle à Calais et a un fils de 10 ans, Salomon. Déborah réalise des documentaires pour la télé et a un fils de 13 ans, Léo. Quelques jours après avoir échappé aux attentats du 13 novembre 2015, poussés par le désir de vivre vite dans ce contexte de terreur, Pierre et Déborah aménagent ensemble avec leurs deux fils. Ils s'aiment et ont la même vision du monde, Pierre connait et apprécie Léo mais Déborah ne connait que très peu Salomon.
Alors que Léo est un adolescent positif respirant la joie de vivre, Déborah est immédiatement confrontée à la violence de Salomon, à ses crises, à son comportement étrange, le jeune garçon qui ne quitte jamais son cartable, même à table, semble incapable de gérer ses émotions. Il délimite son territoire et ne veut rien avoir à faire avec Déborah et Léo. Odieux avec Déborah, il la provoque sans cesse mais a un tout autre comportement quand Pierre est là, accaparant l'attention de son père dès qu'il rentre le soir. Rapidement Déborah a peur de cet enfant qui vit avec eux une semaine sur deux, elle est terrifiée par la folie qu'elle a perçue dans son regard. Autant Déborah entretient des relations amicales avec son ex-mari, autant les parents de Salomon se tiraillent, la mère, particulièrement toxique, harcèle son ex-mari au téléphone et manipule son fils.
Comment vivre avec l'enfant de son conjoint, en particulier quand celui-ci est différent, comment se positionner quand le sujet de la différence de son enfant est tabou pour le conjoint? "On ne peut pas parler de l'enfant de l'autre dans une famille recomposée".
Après un excellent début, j'ai trouvé que ce roman ne tenait pas sur la longueur sur la question des recompositions familiales difficiles. Pour moi l'attitude de Pierre est peu crédible lorsqu'il n'avertit pas sa compagne des difficultés de son fils, la laissant se débrouiller seule avec lui. Les hypothèses émises pour expliquer le comportement de Salomon m'ont semblé assez tirées par les cheveux. De plus, j'ai trouvé que l'auteure s'égarait, perdant de vue son sujet principal, quand elle élargit son propos en dissertant sur le vivre ensemble, slogan de la gauche, à l'occasion de la campagne pour la députation dans laquelle Pierre se lance. Le roman devient alors un livre engagé politiquement et non plus un roman sur la recomposition familiale comme le laisse entendre la quatrième de couverture que je n'ai lue qu'après avoir terminé le roman comme à mon habitude. L'intention de l'auteure était sans doute de faire un parallèle entre la tension au sein de la société et celle qui sévit au sein de cette famille recomposée mais la façon dont elle a abordé superficiellement cette question sur quelques pages m'a donné une impression de dispersion. Bref, après un début fulgurant, ce livre n'a pas tenu ses promesses.
Après un excellent début, j'ai trouvé que ce roman ne tenait pas sur la longueur sur la question des recompositions familiales difficiles. Pour moi l'attitude de Pierre est peu crédible lorsqu'il n'avertit pas sa compagne des difficultés de son fils, la laissant se débrouiller seule avec lui. Les hypothèses émises pour expliquer le comportement de Salomon m'ont semblé assez tirées par les cheveux. De plus, j'ai trouvé que l'auteure s'égarait, perdant de vue son sujet principal, quand elle élargit son propos en dissertant sur le vivre ensemble, slogan de la gauche, à l'occasion de la campagne pour la députation dans laquelle Pierre se lance. Le roman devient alors un livre engagé politiquement et non plus un roman sur la recomposition familiale comme le laisse entendre la quatrième de couverture que je n'ai lue qu'après avoir terminé le roman comme à mon habitude. L'intention de l'auteure était sans doute de faire un parallèle entre la tension au sein de la société et celle qui sévit au sein de cette famille recomposée mais la façon dont elle a abordé superficiellement cette question sur quelques pages m'a donné une impression de dispersion. Bref, après un début fulgurant, ce livre n'a pas tenu ses promesses.
La sortie de ce roman que j'ai lu dès le mois de juin est entachée depuis début août par une action en justice (voir l'article paru dans Livres Hebdo)... A chacun de se forger son opinion par rapport à cette affaire...
Ce roman est sélectionné pour le prix du roman Fnac
Merci à Netgalley et Stock pour cette lecture en avant-première.
Citations
" La raison pour laquelle on tombe amoureux de quelqu'un devient un jour celle qui nous fait le désaimer."
L'auteure
Émilie Frèche est romancière. Elle est l'auteur, entre autres, de Deux étrangers, prix Orange 2013 et Prix des lycéens d’Île de France 2013. ( Sources : Éditeur)
Lu du même auteur
pour accéder à ma chronique, cliquer ici
Catégorie MOT POSITIF
L'auteure
Émilie Frèche est romancière. Elle est l'auteur, entre autres, de Deux étrangers, prix Orange 2013 et Prix des lycéens d’Île de France 2013. ( Sources : Éditeur)
Lu du même auteur
pour accéder à ma chronique, cliquer ici
Catégorie MOT POSITIF
Je ne suis pas du tout attirée par ce roman. Et ton avis n'engage pas à le lire. Il y a tant de livres à découvrir en cette rentrée littéraire, sans parler des autres, de tous les autres.
RépondreSupprimerCe n'est que mon avis...
SupprimerJe n'ai pas suivi la rentrée littéraire et ne connais donc pas ce titre. Ton avis me fait le ranger dans la catégorie "je passe"
RépondreSupprimerA toi de voir...
Supprimer