Nombre de pages : 320
La narratrice, Pia, est une fillette de onze ans qui vit avec ses parents et ses quatre frères et sœurs dans une ferme en Charente. C'est une famille de paysans venus d'Italie qui vit dans une grande précarité, une famille où on "verse à peine un
filet de grenadine dans le verre", où les vêtements passent d'un enfant
à un autre, où on dort à deux dans le même lit. Ils vivent dans une ferme délabrée et cultivent une terre qui ne leur appartient pas.
Le père est un paysan-ferrailleur qui a installé une casse derrière sa ferme, cet homme très travailleur et joyeux aime chantonner, il a su " partir de rien toujours, planter du futur là où personne n'y croit" mais dans ces années 70, le monde paysan souffre, une terrible sécheresse ruine encore plus ces paysans étranglés par les emprunts contractés au Crédit Agricole. C'est une période où la révolte gronde dans le monde paysan, la lutte s'organise, le syndicalisme agricole se développe et le père devient un Paysan travailleur alors qu'autour de lui certains font faillite, d'autres se suicident. La mère s'occupe de la ferme, des animaux et cuisine de la polenta et des gâteaux, c'est une mère qui "roule l'amour des siens dans la farine... c'est dans ces odeurs de pâte chaude qu'on s'embrasse"
Pia vit une enfance dans la nature, au milieu des animaux, partageant son temps entre l'école et les corvées car il y a toujours du "pain sur la planche" à la ferme, il faut aider à rentrer le bois, s'occuper des poules, des lapins, plier le linge dans une vie rythmée par les saisons. C'est un quotidien fait de vacances chez sa grand-mère Nonna, de moments partagés avec son amie Laure et son voisin bossu Joël, de complicité avec ses frères et sœurs, de proximité avec une communauté de manouches, de l'attention de jeunes parisiennes en vacances qui leur donnent de temps en temps vêtements et échantillons de parfum, de liberté et de virées en vélo. Un monde où laitier, vétérinaire, inséminateur et rebouteux sont des personnages essentiels, un monde où il est naturel de veiller les morts.
Mais Pia va devoir partir au pensionnat, un lieu gris dont sa sœur Valma s'est enfuie quelque temps plus tôt. Entre les murs du pensionnat elle va connaitre la solitude et le silence "Même ensemble, on est seuls, incapables de parler de ce qui nous manque" , " L'ennui a la hauteur des murs qui nous encerclent." Heureusement elle trouve refuge dans la musique et dans la poésie avec son cahier d'essai, son dictionnaire Larousse cadeau de communion " avec la poésie, chaque jour je pousse les murs et le temps".
Le père est un paysan-ferrailleur qui a installé une casse derrière sa ferme, cet homme très travailleur et joyeux aime chantonner, il a su " partir de rien toujours, planter du futur là où personne n'y croit" mais dans ces années 70, le monde paysan souffre, une terrible sécheresse ruine encore plus ces paysans étranglés par les emprunts contractés au Crédit Agricole. C'est une période où la révolte gronde dans le monde paysan, la lutte s'organise, le syndicalisme agricole se développe et le père devient un Paysan travailleur alors qu'autour de lui certains font faillite, d'autres se suicident. La mère s'occupe de la ferme, des animaux et cuisine de la polenta et des gâteaux, c'est une mère qui "roule l'amour des siens dans la farine... c'est dans ces odeurs de pâte chaude qu'on s'embrasse"
Pia vit une enfance dans la nature, au milieu des animaux, partageant son temps entre l'école et les corvées car il y a toujours du "pain sur la planche" à la ferme, il faut aider à rentrer le bois, s'occuper des poules, des lapins, plier le linge dans une vie rythmée par les saisons. C'est un quotidien fait de vacances chez sa grand-mère Nonna, de moments partagés avec son amie Laure et son voisin bossu Joël, de complicité avec ses frères et sœurs, de proximité avec une communauté de manouches, de l'attention de jeunes parisiennes en vacances qui leur donnent de temps en temps vêtements et échantillons de parfum, de liberté et de virées en vélo. Un monde où laitier, vétérinaire, inséminateur et rebouteux sont des personnages essentiels, un monde où il est naturel de veiller les morts.
Mais Pia va devoir partir au pensionnat, un lieu gris dont sa sœur Valma s'est enfuie quelque temps plus tôt. Entre les murs du pensionnat elle va connaitre la solitude et le silence "Même ensemble, on est seuls, incapables de parler de ce qui nous manque" , " L'ennui a la hauteur des murs qui nous encerclent." Heureusement elle trouve refuge dans la musique et dans la poésie avec son cahier d'essai, son dictionnaire Larousse cadeau de communion " avec la poésie, chaque jour je pousse les murs et le temps".
En grandissant elle va comprendre le désir d'enracinement de ses parents, le mal de l'Italie et la douleur de l'exil qu'ils tentent de cacher." "T'as pas de mort ici, toi?" pas de mort, ça veut dire qu'on n'est
pas de là ? Pas plus de racines aux pieds qu'à nos disparus?". Pour elle, bientôt ce sera le temps des envies d'ailleurs.
Dans ce récit d'une vie de paysans racontée au travers de multiples scénettes de la vie quotidienne, Paola n'introduit aucun romanesque superflu, les personnages sont juste esquissés mais au combien émouvants, il y a le frère, les sœurs, l'émouvante Mimi au pensionnat, les amis d'enfance que l'entrée dans l'adolescence séparera, Christophe, le fils de l'Aboyeur... beaucoup vivent des choses difficiles " Dans notre petit pays, tout se sait, tout se tait", chacun pourrait être le héros d'un prochain roman...
A travers le regard d'une enfant qui observe sans jamais juger, Paola rend un superbe hommage à la terre de l'enfance et à un monde paysan âpre qu'elle sait rendre terriblement humain. Elle interroge avec profondeur la question des racines, du conditionnement social, de l'exil avec son lot de douleurs, des thèmes qui lui sont chers. J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont elle évoque le pouvoir de la littérature sur son héroïne.
Sensibilité, délicatesse, simplicité, capacité d'évocation et poésie qualifient pour moi l'écriture de Paola Pigani qui parvient à merveille à éveiller tous les sens du lecteur dans ce roman qui semble très personnel.
Lu dans le cadre du Prix Orange.
Citations
Sensibilité, délicatesse, simplicité, capacité d'évocation et poésie qualifient pour moi l'écriture de Paola Pigani qui parvient à merveille à éveiller tous les sens du lecteur dans ce roman qui semble très personnel.
Lu dans le cadre du Prix Orange.
Citations
" Dans les tiroirs de Nonna, il y a du bruit à l'ouverture et à la fermeture. Les souvenirs crient de voir le jour."
" Patienter jusqu'à ce que nos âges d'enfant, mis bout à bout, nous donnent la force des arbres sous terre et qu'on ne soit plus là-haut les rameaux de papa, qu'on s'aventure loin des champs avides, des routes qui puent le goudron chaud ou le purin, loin de la paille, de cette terre sèche. Jusqu'à ce qu'on n'ait plus de raison d'être pauvres."
" Ce pays est le mien pour quelque temps encore. Même s'il n'est que de
pierre, d'écorce et de terre, je n'ai qu'à le respirer par la peau et
garder l'horizon pour voyage. "
" Être agriculteur en Charente, c'est comme être chercheur d'or en ville."
" Être agriculteur en Charente, c'est comme être chercheur d'or en ville."
" Nous nous en écarterons à mesure que tomberont nos dépouilles de gamins. "
" Le pensionnat c'est un monde sans odeur où on s'oublie les uns les autres."
" Entre ceux qui vivent de rien et ceux qui vivent de peu, il n'y a pas beaucoup d'envieux par chez nous."
Paola Pigani naît en 1963 dans une famille d’immigrés italiens installés
en Charente. Éducatrice, elle vit depuis de nombreuses années à Lyon.
Auteur de plusieurs recueils de poésie, elle publie en 2013 aux éditions
Liana Levi un premier roman très remarqué, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures. En 2015 paraît Venus d’ailleurs et en mars 2019, Des orties et des hommes. (Sources : Éditeur)
Lu de cette auteure
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Entre toi et Nicole, on est cerné, vous dépotez en billets tentateurs ( comment fait-on?:)
RépondreSupprimerTu arrêtes de dormir je ne vois que ça car c'est loin d'être fini 😊😊😊
SupprimerC'est une auteure que j'ai très envie de découvrir... ;)
RépondreSupprimerTu peux !!!!
SupprimerJe note ce coup de coeur !
SupprimerTout pareil qu'Antigone!
RépondreSupprimerIl devrait te plaire...
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